Éditions Christian Bourgois
traduit de l'anglais par M. Béquié
✦✦✧✧✧ (J'ai moyennement aimé)
Dans
le cadre de l'émission « La Grande Librairie », des
professionnels du livre sont interrogés sur leurs coups de coeur :
c'est donc sur les conseils d'une libraire de Douais que je me suis
lancée dans Un brin de verdure de Barbara Pym…
Eh
bien, ce ne fut pas un coup de foudre pour moi, j'avoue même avoir
trouvé le temps un peu long ! (D'autres de ses romans sont
meilleurs, paraît-il : Quatuor d'automne ou Une
demoiselle comme il faut.)
Nous
sommes en Angleterre dans un village du West Oxfordshire dans les
années 70. Emma
Howick, anthropologue, est venue se réfugier dans la maison de
campagne de sa mère pour étudier le comportement des gens aux mœurs
un peu anciennes.
L'oeuvre
s'ouvre sur un dimanche de Pâques où toute une petite troupe
s'apprête à faire une promenade dans le parc du château, droit
datant du 17e siècle. Le pasteur, Tom Dagnall, figure
centrale du village et du roman, pense qu'il se doit d'accueillir
Emma et tenter de l'intégrer à la petite communauté.
Veuf,
il vit tant bien que mal avec sa sœur Daphné qui ne rêve que d'une
chose : partir en Grèce avec son amie. Viendront se joindre à
leur promenade dominicale Martin Shrubsole, un jeune médecin, sa
femme Avice et quelques villageoises…
Très
vite, on est plongé dans une ambiance « à la Tchekhov » :
en préparant le thé, en buvant un verre de sherry ou en admirant
une très belle composition florale, les personnages s'interrogent
sur leur vie, leurs amours, leurs amitiés, la religion, la mort,
autrement dit des problèmes plutôt « existentiels »
s'il en est, et ce, sur le ton faussement léger du badinage, l'air
de rien. Quelques dialogues, non dénués d'humour, font vraiment
penser à des répliques de Tchekhov. On y lit une certaine
nostalgie pour un passé révolu que certains personnages, assez
conservateurs, quittent à regret tandis que d'autres s'élancent
avec plaisir dans un monde moderne qui les attire.
Si
je n'ai pas trouvé la lecture désagréable, je dois bien avouer que
je me suis un peu ennuyée : le roman est assez long et il ne se
passe pas grand-chose, ce qui habituellement n'est pas pour me gêner
mais là, si quelques trop peu nombreuses répliques tchekhoviennes
viennent pimenter un échange entre deux protagonistes, le reste du
temps, les discussions sur la façon de faire des bouquets, de
décorer l'église, d'organiser les ventes de charité ou les fêtes
du village ont fini, à dire vrai, par me lasser. Pour être anglais,
c'est très anglais, et pourtant, croyez-moi, j'adore ce qui est
anglais mais là, le charme n'a pas vraiment opéré !
En
revanche, je me permets de placer là un de mes chouchous du rayon
littérature anglaise plutôt
légère et drôle : connaissez-vous la série des « Mapp
et Lucia » ?
QUOI ?
VOUS NE CONNAISSEZ PAS ? VEINARDS !!! A l'époque, (1992,
oui oui, j'étais née depuis
longtemps,
car je ne vous l'ai pas
encore dit,
mais je suis vieille), c'était publié chez Salvy mais
je crois que cet éditeur a mis la clef sous la porte.
J'adorais
ces éditions qui mettaient
en lumière, entre
autres, des
auteurs comme Vita
Sackville-West ,
Elizabeth Von Arnim, Barbara
Pym
et ...
Edward Frederic Benson, l'auteur
de la série que j'essaie de vous vendre !
UN
PUR RÉGAL :
le premier tome s'appelle :
Queen
Lucia,
le second: Lucia
à Londres,
le troisième Miss
Mapp
(
il y en a six en tout!)
Je
ne vais pas vous raconter ma vie mais j'aimais tellement ces romans
que des copains anglais, à qui une amie proche et moi-même rendions
visite chaque année, avaient fini par nous surnommer Lucia et Mapp
tellement ils nous savaient accros aux aventures de ces deux
héroïnes.
Une petite recherche sur internet m'apprend d'ailleurs que
ces romans sont
maintenant publiés
chez
Payot ou bien
vous pouvez
les trouver en occasion ici ou là.
Vous
y lirez une satire de la bourgeoisie provinciale
anglaise au lendemain de la Grande
Guerre.
C'est léger, drôle, piquant, archi archi
délicieux, les personnages sont attachants et vous ne pourrez plus
les quitter ! Une super série pour les vacances…
Bon,
du coup, j'en ai oublié ma Barbara Pym…
Ah,
quand le passé refait surface, c'est la petite madeleine…
Je
vous la sers
avec une tasse de thé et
un nuage de lait ?
J'aime Pym mais n'ai pas lu celui-ci. Ceci dit, je suis d'accord, tous ne se valent pas.
RépondreSupprimerJe suis en lecture/relecture de tous les Barbara Pym, et en VO si possible
RépondreSupprimerMais dans les années 90 j'ai lu ces Mapp et Lucia chez Salvy (souvenirs;..), oui, récemment un gros volume est ressorti chez Payot!
Quelle chance de pouvoir les lire en VO!
RépondreSupprimerJe garde très précieusement ces livres de la collection Salvy qui sont si beaux, et puis, c'est toute une époque... Nostalgie, quand tu nous tiens!