dimanche 15 avril 2018

Toutes blessent, la dernière tue de Karine Giebel


 Éditions Belfond
★★★☆☆ (J'ai bien aimé)

Alors, ce dernier roman de Karine Giebel, la reine du thriller français ? Bon, c'est sans aucun doute un page-turner qui m'a valu une fin de semaine avec des valises sous les yeux (736 pages avalées en trois soirées). Impossible à lâcher. Un très bon suspense donc. Quelques longueurs tout de même et des hasards pas forcément très crédibles mais bon, on passe. Ça se lit très facilement, les nerfs à vif. Bref, on en a pour son argent. Maintenant, ce n'est pas forcément ce que je préfère en matière de polars mais ça, c'est une affaire de goût.
Le sujet ? Une petite Marocaine de huit ans, orpheline de mère, est confiée par son père à une femme, Medja, qui lui promet que sa fille, en France, aura un meilleur avenir qu'au Maroc : elle ira à l'école et pourra ensuite faire des études. On s'en doute, rien de tout cela n'arrivera à la petite qui sera placée chez la cousine de Medja : elle vivra désormais chez les Chalandon, dans la banlieue parisienne. Enfin, quand je dis « vivre », c'est un bien grand mot : Tama deviendra une esclave, travaillera du matin au soir, dormira sur le sol dans une pièce non chauffée, sera traitée pire qu'un animal. Je ne vous cache pas que ce qu'elle subit est à peine soutenable. Âmes sensibles s'abstenir : humiliations, violences en tous genres, viols, privation de nourriture et d'eau sont le quotidien de la petite.
Parallèlement, nous suivons un certain Gabriel qui vit dans les Cévennes au milieu de nulle part avec son chien Sophocle et ses deux juments. C'est un homme bien mystérieux. Il séquestre une jeune femme qui vient d'avoir un accident de voiture près de chez lui. Il compte la tuer. Pour le moment, il l'observe lutter contre la mort. Après, il ira lui creuser une tombe…Qui est cet homme ? Avec quels démons vit-il ?
Karine Giebel s'attaque à un vrai sujet de société : l'esclavage moderne ou esclavage domestique qui touche toutes les classes sociales. La plupart des victimes sont des femmes, 30 % d'entre elles sont mineures. On leur fait miroiter la possibilité d'une vie meilleure. Piégées, privées de papiers, complètement coupées du monde, elles subissent le pire. Le roman de Karine Giebel rend parfaitement le calvaire quotidien que vivent ces femmes. Comme je le disais plus haut, c'est à peine imaginable.

Alors, si vous n'avez pas peur d'affronter le pire, allez-y ! Bienvenue en enfer !



1 commentaire:

  1. article intéressant, merci, j'attendrai la version poche. il y fort longtemps, 15 ans? j'avais lu un roman de Ruth Rendell sur cet esclavage domestique en G.B. malheureusement je n'ai pas retrouvé le titre, elle avait donc un belle avance sur notre française... Brigitte

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