Éditions Sabine Wespieser
★★☆☆☆ (bof, bof, bof)
Ah
ma bonne dame… les goûts et les couleurs…
Sur
les conseils de ma libraire, je me lance dans la lecture de ce roman
sorti en mars et dont je n'ai absolument pas entendu parler ni dans
la presse ni sur la blogosphère…
Le
ton des premières pages retient mon attention mais très vite, le
soufflé retombe… Quel est le projet, quel est le sens de ce roman
dans lequel tout me paraît artificiel, inutilement bavard,
extrêmement redondant, très ennuyeux et un brin prétentieux…
C'est donc une très grande déception… Si certains lecteurs de ce
billet y ont compris quelque chose, qu'ils n'hésitent pas à laisser
un avis !
Dans
l'émission de France Culture « Par les temps qui courent »
(2 mars 2020), l'auteur confie : « Je n'avais pas
envie d'écrire un livre très clair... » Si c'était le
projet, alors c'est effectivement réussi. Je comprends qu'un auteur
veuille que le lecteur n'accède pas immédiatement au sens profond
de l'oeuvre mais ce que je crains, c'est qu'ici, ce pseudo-hermétisme
cache un vide sidéral ou tout au moins une absence d'objectif bien
défini ou suffisamment clair pour le lecteur. J'y vois plutôt une
démonstration lourdingue et sans originalité sur l'idée que la
littérature peut être une grille de lecture du réel. Ou bien qu'il
faut s'en méfier, elle est susceptible de nous faire perdre pied (ou
nous sauver) ...
Bon,
abordons le sujet : la narratrice, Anna, dont on comprend très
vite qu'elle est agent secret, aime se rendre à Amsterdam dans la
maison d'Anne Frank pour y effectuer des espèces de pèlerinages.
Elle établit un parallélisme (tiré par les cheveux – mais
pourquoi pas...) entre son existence et celle de la jeune fille
déportée en 1944 : une vie d'errance, de planque, des
questionnements sur l'identité, de difficiles rapports aux autres
etc etc... Comprenant qu'elle a été repérée, la narratrice suivra
les ordres de son employeur : l'Agathos, prendra le premier
avion et se retrouvera confinée dans un lieu tenu secret avec
d'autres agents de son espèce… Elle y rencontrera un majordome
homo d'origine cubaine très bavard (accrochez-vous!), dont les
propos sont truffés de références littéraires… Anna l'écoute
et en perd tout son discernement… (moi aussi d'ailleurs!) Qui
est-il vraiment, que cherche-t-il ? (à ce stade-là du roman,
je suis perdue et surtout saoulée de la logorrhée de ce personnage)
L'espionne, quant à elle, en rajoute une couche en rebaptisant tous
ses compagnons de réclusion du nom d'un personnage de la
littérature… Comme le dit la 4e de couv : « un
vieux couple slave devient les Tourgueniev ; un agent d'apparence
banale… Meursault ; le chat, Moortje, comme celui d'Anne
Frank... » Pourquoi pas mais… tout ça pour dire quoi
exactement ? C'est bien ça le problème…
Je
me suis perdue et ennuyée : tout m'a semblé poussif et artificiel (et dire que j'ai lu ici ou là que le suspense
était insoutenable… c'est ironique ou quoi?)
Allez,
j'attends vos avis éclairés !
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