dimanche 28 janvier 2024

Une femme entre dans le champ d'Emmanuelle Tornero

Éditions Zoé
★★★★★

 La première scène est magnifique, très cinématographique : une femme marche derrière sa poussette sous une pluie violente. La terre devient boue. Les herbes folles s’accrochent aux roues. C’est dur d’avancer. Alors elle chante. L’enfant hurle. La mère chante toujours …

« un peu plus tard, une corneille vient se poser sur la poignée de la poussette laissée dans le champ »

Elle, c’est L. La mère. Elle vient d’accoucher. Elle semble ne pas bien comprendre ce qui lui arrive. Donner la vie. C’est déjà énorme. L’épuisement assuré. Et après. Que faut-il faire encore ? Elle regarde médusée l’être qu’elle doit nourrir, laver, changer. Toutes les heures, tous les jours. Qui est L. ? Une femme. Une femme qui ne sait plus qui elle est, ni quel est son nom, son identité, son rôle. Son état de stupeur face à cette nouvelle vie la place à la fois dans un état d’hyper-sensibilité : elle perçoit parfaitement le moindre bruit, observe d’infimes détails et en même temps, elle ne cesse petit à petit de se détacher du monde, de s’absenter. Elle agit comme dans un état second. Les gestes sont automatiques, le regard vide. Elle ne semble plus être elle-même. Elle est devenue un être morcelé. D’aucuns parleraient de dépression post-partum. En réalité, le problème vient de plus loin, de l’emprise insidieuse de la société sur elle, sa vie, son quotidien, son corps. Il a déjà fallu endurer beaucoup. L’asservissement du travail, le carcan de la conjugalité, l’injonction sociétale du « réarmement démographique »… Et là, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, le point de bascule. C’est NON. Non, je ne continue pas comme ça. Je prends un chemin de traverse, coupe à travers champs. Le mari, (silhouette inexistante) qui rentre tous les soirs, ne voit pas qu’elle sombre, doucement. Les caméras de surveillance, dont nous lisons le relevé lorsque la femme entre dans le champ, enregistre un comportement étrange. Les passants tentent parfois d’intervenir. Mais elle refuse toute aide, toute injonction. Elle part seule. S’ensuivent l’errance, l’absence, la démence.

Texte à la fois narratif et poétique, « Une femme entre dans un champ » est un premier roman très maîtrisé et très original dans sa forme. Le texte non chronologique s’organise autour d’un jour j : j+, j-. Que s’est-il passé ce jour-là ? Que s’est-il passé j-9076 ? Cette construction non linéaire mime la perte de repères et les souvenirs d’enfance remontent à la surface soudainement. La métaphore filée du figuier étrangleur qui semble, à certains moments, s’emparer physiquement de L. matérialise parfaitement l’impression d’un étau qui se resserre sur la mère et lui donne l’impression d’étouffer.

Ici le texte devient vers et les blancs figurent l’attente, l’indécision ; là au contraire, la prose est très serrée, le train défile, les paysages se superposent, les pensées s’enchaînent. Où s’arrête un train après le terminus ?

Seule la route devient l’espace de liberté : partir, marcher, de plus en plus loin… Jusqu’où ?

Un portrait de femme extrêmement fort.


 

samedi 27 janvier 2024

La vérité sur Marie de Jean-Philippe Toussaint


Éditions de Minuit
★★★★★

 C’est à l’occasion de mon post sur le dernier roman de Jean-Philippe Toussaint qu’une personne m‘a laissé le commentaire suivant : « avez-vous lu « La Vérité sur Marie » ? Elle semblait insister. Immédiatement, je notai le titre, difficile à trouver dans les librairies de mon coin qui, étant donné l’immense quantité de livres publiés, n’ont plus de fonds, comme avant. J’ai fini par le dénicher dans une petite bibliothèque. Il est sorti en novembre 2009. Je le lis seulement maintenant. Il m’a fallu 15 ans pour découvrir cet incroyable texte. Mille mercis à celle qui me l’a conseillé, elle se reconnaîtra.

« La Vérité sur Marie » est un texte de haute volée, immense, envoûtant, avec une scène centrale d’une rare intensité. Toussaint écrit superbement, il nous entraîne, nous capte, nous impressionne. Il est magicien. On en ressort subjugué. Il faut lire « La Vérité sur Marie », pas pour Marie, personnage que je trouve sans intérêt, énervant, un peu daté pour le coup. On frôle un peu le cliché avec Marie. Non, en fait, le personnage central est un cheval, un pur-sang, qui se déploie dans une scène folle, au rythme insensé,  une scène d’anthologie, inoubliable. Il y a beaucoup d’érotisme, de sensualité, de violence dans la prose de Toussaint. On marche en équilibre entre l’amour et la mort sans jamais savoir lequel des deux l’emportera.

Mais au fond, peu importe le sujet, c’est l’écriture qui prime, le style : Toussaint est comme Flaubert capable d’écrire un livre sur rien. Il ne se passe pas grand-chose dans les livres de Toussaint et c’est très bien comme ça. On n’en apprécie que davantage l’exceptionnelle beauté du style, les sonorités des mots, dont on se régale, et le rythme puissant des phrases.

Allez, je vous aurai prévenus, jetez-y un coup d’oeil, on en reparlera ! 


 





 

dimanche 21 janvier 2024

Éden de Auđur Ava Ólafsdóttir

Éditions Zulma
★★★★★

 « Éden» m’a enchantée. Dire que j’ai adoré ce texte est bien en deçà du plaisir que j’ai ressenti à le lire. Et je remercie celles et ceux qui m’ont mise sur la piste de cette splendeur.

Alba est linguiste, spécialiste des langues minoritaires en voie d’extinction et elle voyage aux quatre coins du monde pour des colloques. Un jour, elle décide d’acheter une maison délabrée à la campagne dans un lieu sauvage, fait de roche, de lave et de sable… Vingt-deux hectares de terrain ! Elle décide d’y planter des bouleaux (sur une île boisée à 0,3% !), pour compenser son empreinte carbone mais pas seulement. Les arbres permettront de se protéger du vent, assez fort dans cette région. Petit à petit, elle va transformer son jardin, plantant des arbres fruitiers et installant une serre pour y faire pousser des légumes. Elle construit aussi un mur de pierre et, petit à petit, la masure se transforme en un refuge agréable. Les gens du village l’observent de loin et tentent de percer le mystère de cette femme.

Alba est un personnage fascinant : elle ne cherche jamais à se justifier. Elle agit et fait ce qui lui semble bon. Souvent, elle pense à l’origine des mots, décline leur étymologie et elle peut très vite perdre le fil d’une conversation si un mot a soudain retenu son attention. « Tu es la seule personne que je connaisse à rêver de mots isolés » lui fait remarquer sa demi-sœur. Et l’on apprend plein de choses sur la langue islandaise, une langue dans laquelle « il existe plus de cent termes pour désigner le vent en fonction de sa direction, de son degré d’humidité, des frimas ou de la douceur qu’il apporte. » Son père semble comprendre son projet contrairement à sa demi-sœur, Betty, plus terre à terre, qui la met constamment en garde contre tous les risques qu’elle prend en voulant, comme elle le fait, changer radicalement de vie.

« Éden » est un texte très poétique, sensible et plein de fantaisie. Son inventivité m’a surprise, déroutée parfois et amusée assez souvent. Alba est un personnage extrêmement attachant : elle est pure, droite, honnête et va jusqu’au bout de ses convictions. L’intrigue, vraiment très simple, aborde cependant des sujets graves, au coeur de l’actualité : réchauffement climatique, pollution, immigration. Pas de grands discours ici. Non, seulement une femme libre qui agit, à sa mesure, et qui prend le temps d’admirer la beauté des lieux où elle vit. « Nous sommes à chaque instant au centre de notre existence » À nous d’y être pleinement.

J’aurais voulu rester plus longtemps dans ce coin d’Islande battu par les vents et y retrouver tous les soirs Alba et les personnages du village. Là où, semble-t-il, tout espoir n’est pas perdu.

Heureusement, il me reste beaucoup de textes de cette autrice à découvrir…

Bravo à Eric Boury pour sa magnifique traduction.


 



 

jeudi 18 janvier 2024

Et si les Beatles n'étaient pas nés de Pierre Bayard

Éditions de Minuit
★★★★★

 Partons d’un constat évident : les œuvres connues nous font nécessairement oublier les autres, celles qui sont restées dans l’ombre. Mais ces dernières sont-elles pour autant nécessairement de «  moins bonne qualité » ? Dans le fond, ne cesse-t-on pas «d’encenser les chefs-d’œuvre, sans prendre la mesure des dégâts qu’ils provoquent ?»

Et si, dans un monde parallèle, Raymond Jones n’était pas passé devant la boutique de disques North End Music Store, aurait-on connu les Beatles ? Pas sûr… À la place, n’écouterions-nous pas en boucle par exemple « Sunny afternoon », l’excellent tube des Kinks ou « Waterloo Sunset » ? Et si, dans le fond, les Kinks, c’était mieux que les Beatles ? Car finalement, à peu de chose près, Pierre Bayard nous démontre que tout aurait pu se passer autrement…

Et si Camille Claudel avait été un homme et Rodin une femme,  ne serait-elle pas plus connue que son maître ? N’a t-elle pas été tout bonnement éclipsée à cause de son sexe ? Enfermée même parce que cela arrangeait tout le monde, l’amant et le frère.

Autre cas intéressant : celui de Margaret Mead, une jeune anthropologue qui, après avoir séjourné quelques mois sur l’île de Samoa écrit « Moeurs et sexualité en Océanie » : la sexualité semble libre, les jeunes heureux et sans tabous… Le livre devient un immense best-seller car son propos va dans le même sens que la libération sexuelle de 68. Sauf qu’un autre chercheur, quelques années plus tard, va découvrir que l’étude de Mead est fausse. Pour plusieurs raisons, la jeune chercheuse s’est trompée. Mead écrira ensuite un autre texte : « Trois sociétés primitives de Nouvelle-Guinée » : là, elle explique que « le sexe n’est pas le genre » et c’est plutôt extrêmement nouveau comme concept en 1935 ! Eh bien, le premier texte qui est une fiction va complètement faire de l’ombre à un second texte incroyablement novateur dans le domaine scientifique !

Pierre Bayard aborde aussi l’idée géniale des « influences rétrospectives » : c’est parce que Kafka existe que l’on se rend compte que Léon Bloy est un précurseur de Kafka, qu’il porte en lui Kafka. Donc Kafka influence à rebours la lecture que l’on a de l’oeuvre de Bloy. Ainsi peut-on dire que les grandes œuvres « reconfigurent » les oeuvres qui leur sont antérieures.

Et Proust et ses phrases à rallonge que l’on jugeait illisibles et que personne ne voulait publier… Pourquoi notre époque actuelle ne jure-t-elle que par lui alors qu’autrefois, on ne lisait qu’Anatole France ? Que s’est-il passé pour que l’oeuvre proustienne anéantisse complètement tous ses contemporains au point qu’ils sont maintenant presque totalement oubliés ? Pourquoi Flaubert écrase-t-il Maupassant ? Pourquoi aime-t-on tant Shakespeare alors que Voltaire le détestait ?

Je suis une inconditionnelle des essais de Pierre Bayard : son travail est intelligent, stimulant, fin, original, plein d’humour aussi. C’est un pur bonheur de lecture que je recommande à tous. Il nous permet de réfléchir à ce qu’est une œuvre d’art, à son rapport avec une époque et aux influences que les œuvres ont entre elles. Il déconstruit nos mythes culturels et remet en question toutes nos belles certitudes en matière d’art. Ah, ça fait du bien !




 

mardi 9 janvier 2024

La mémoire délavée de Nathacha Appanah

Éditions Mercure de France
★★★★★

 Quelle forme doit prendre l’écriture pour parler du passé, de sa famille, de ceux que l’on a connus mais qui n’ont pas tout dit, qui sont restés secrets et humbles ? La question est difficile, surtout quand on est romancière et que l’on a pour habitude d’écrire des fictions. Peut-être n’y a-t-il pas de réponse. Ou bien faut-il se lancer sans se demander quel sera l’effet produit. Les étourneaux en plein vol n’ont pas conscience de la beauté de leur mouvement. Ils volent. Nathacha Appanah va donc se lancer, elle-aussi, écrire sur ses ancêtres coolies qui ont quitté l’Inde pour aller travailler sur l’Île Maurice à la fin du XIXe siècle. La traversée a duré sept semaines. À leur arrivée, on leur donne un numéro. 358444, 358445, 358448. Terrible déshumanisation. Un couple et un enfant. Des trous dans la suite de nombres laissent toujours imaginer le pire. Quitter sa terre pour devenir un esclave ailleurs s’appelle l’engagisme. Un autre terme pour dire l’esclavage. Remplacer les esclaves noirs dans les champs de canne à sucre après l’abolition de l’esclavage. Un virgule cinq millions d’Indiens qui ont quitté leur pays, leur village, leur famille pour travailler ailleurs, là où on leur faisait croire que de l’or était caché sous les rochers. Encore une histoire de domination. Comment être précis pour raconter ce qu’ils ont vécu ? Que reste-t-il de ce qui s’est transmis oralement ? Évidemment, on peut interroger les parents, les grands-parents mais ils répondent : « c’est vieux tout ça ». Alors, on se fait une idée, on les imagine, on les invente au risque d’en faire une fiction. « Mon esprit les a lavés, ces ancêtres, essuyé leurs visages, coiffé leurs cheveux, habillés de vêtements propres, éloignés des cales de bateaux et de la perspective du labeur quotidien des champs de canne. C’est une image presque proprette. C’est une mémoire délavée. »

C’est avec beaucoup de sensibilité et de pudeur que Nathacha Appanah fait le récit de ses ancêtres sur l’Île Maurice sans jamais cesser de s’interroger sur la façon de restituer leur quotidien. Comment les mots d’aujourd’hui vont-ils exprimer, sans jamais les déformer, les mœurs d’autrefois : l’accouchement d’une femme, la grand-mère, seule, accroupie, sur une toile de jute. Comment raconter la poliomyélite du père soignée par sa mère à l’aide de feuilles de noni écrasées en cataplasme, infusées dans de l’huile chaude et pressées en jus. Parce qu’elle se méfiait de l’hôpital et des médecins. Combien la grand-mère a-t-elle eu d’enfants ? Douze, quinze ? Sept ont survécu. Comment continue-t-on à vivre quand on a perdu cinq enfants ? Comment se lève-t-on tous les matins pour aller travailler jusqu’à la nuit tombée dans les champs ? Quels mots, quelles phrases pour dire cela, pour restituer ce qu’elle fut, pour ne pas se tromper et la saisir dans toute sa complexité et sa richesse ? Quelle bonne distance adopter pour dire ceux qu’on a tellement aimés ?

L’autrice raconte aussi son enfance entre ses grands-parents qui ne savent ni lire ni écrire et des parents instruits et diplômés. Une enfance en équilibre sur un fil entre le passé et le présent, les temps anciens et la modernité, l’ici et l’ailleurs.

Un texte magnifique et vraiment très émouvant qui rend hommage à ces vies de là-bas, dont on sait si peu de choses.


 

mardi 2 janvier 2024

L'Invincible Été de Liliana de Cristina Rivera Garza


Éditions Globe
★★★★★

 Mexico, 16 juillet 1990. Liliana Rivera Garza, une jeune étudiante de 20 ans, est assassinée par le petit ami dont elle essayait de s’éloigner afin de mettre un terme à une relation étouffante. Cela s’appelle un féminicide. Autrefois, on nommait cela un « crime passionnel », concept juridique permettant d’exonérer, de disculper le meurtrier, voire de le grandir. Ces crimes sont constitutifs d’une société, ils en sont le produit, le résultat d’une éducation. Trente ans après le meurtre de sa sœur, Cristina Rivera Garza retourne au Mexique pour tenter de faire rouvrir l’enquête pour que l’assassin soit puni… Elle relit tous les documents de sa sœur, ses lettres, ses journaux, ses notes afin de comprendre comment Liliana, une jeune fille intelligente, vive, pleine de vie et de passion s’est trouvée prise au piège dans une relation qui l’a conduite à la mort. Comme elle l’explique, « dans un pays (patriarcal)...où la musique populaire célébrait les hommes qui assassinaient des femmes dans des accès de jalousie », « des générations entières ont dû lutter pour que la drague de rue, trop souvent considérée comme un acte naturel, voire comme une façon de faire des compliments, soit reconnue comme une manifestation quotidienne du harcèlement dans l’espace public. Pour appeler les choses par leur nom, il faut souvent inventer des nouveaux mots. Harcèlement au travail. Discrimination. Violence sexuelle. » Dans une interview sur You tube, Cristina explique très justement qu’il est difficile de raconter une histoire contre le patriarcat dans le langage du patriarcat. Une infirmière américaine, Jacquelyn Campbell, spécialiste des violences domestiques, a créé un test permettant de mettre en évidence la proximité temporelle du passage à l’acte. Vingt-deux facteurs qui doivent alerter : un premier acte de violence domestique, une jalousie extrême, la drogue, la possession d’armes à feu, les menaces de mort, le sexe forcé. En relisant les documents appartenant à sa sœur, Cristina se rend compte qu’en ce début d’été 1990, sa sœur était en danger. Un homme a cru que sa petite amie lui appartenait, qu’elle était à lui, comme une poupée. Elle était sa chose. Il l’a détruite pour qu’elle n’ait pas une vie en dehors de lui. Il l’a réduite à néant parce qu’en tant qu’homme, il était persuadé qu’il avait le pouvoir, qu’elle devait se soumettre à sa décision à lui, à son contrôle. Il avait certainement vu son père écraser sa mère. D’où l’importance des mots qui permettent d’identifier le danger. La journaliste Rachel Louise Snyder dans « No Visible Bruises » rappelle que le lieu le plus dangereux pour une femme est sa propre maison. Entre 2000 et 2006, 3200 soldats américains sont morts au combat. Dix mille femmes ont été assassinées par leur mari ou leur petit-ami. Elle explique qu’une femme qui veut échapper au prédateur court des risques importants dans les trois mois qui suivent la séparation ou la prise de conscience par le prédateur du fait qu’elle va partir. Liliana était en danger mais personne ne s’en est rendu compte. Pourquoi certaines victimes restent-elles, ne quittent-elles pas le foyer ? En effet, Liliana retournait sans cesse vers cet homme qui ne lui apportait que du malheur. Pourquoi ? Que faire quand on est attaqué par un ours ? C’est simple : ne plus bouger. Selon Snyder, « Les femmes maltraitées restent parce qu’elles voient que l’ours approche. Et qu’elles veulent vivre. » Liliana avait certainement senti tout cela. Mais elle n’avait pas les mots qui lui auraient permis de se mettre à l’abri.

« L’Invincible Été de Liliana » est un texte extrêmement touchant qui redonne vie à la jeune fille assassinée car la lecture de tous ses écrits personnels et souvent très intimes montre à quel point elle était sensible, originale, pleine d’imagination et d’humour. On découvre aussi une jeune femme inquiète et torturée par une situation dont elle ne parvient pas à s’extraire malgré tous les amis qui l’entourent et sa famille qui l’adore.

« L’Invincible Été de Liliana » est un texte exceptionnel qui rend hommage à une jeune femme brillante devenue le symbole de la lutte contre les violences conjugales. C’est aussi un portrait très sensible d’une jeune étudiante lumineuse et passionnée qui ne demandait qu’une chose : vivre. Et vivre libre.

Inoubliable.