Éditions Les Belles Lettres
Dix jours sans écrire sur mon blog… Je suis ravie de vous retrouver ! Je devais finir un travail passionnant sur une œuvre essentielle de la littérature américaine, un grand, grand livre dont je vous parlerai bientôt : L’Éveil de Kate Chopin. C’est promis, je vous expliquerai pourquoi il faut ab-so-lu-ment lire ce chef-d’œuvre…
Figurez-vous que « Lire au
lit » a eu UN AN, le 15 janvier…
Quand je me suis lancée dans
cette aventure, j’avoue que je ne m’attendais pas à tout ce que j’ai vécu
depuis la création de ce blog : des rencontres inoubliables avec des
lecteurs toujours prêts à discuter de leur dernier coup de cœur (quel
bonheur !), des rencontres aussi avec des auteurs (quelle émotion lorsque
l’on découvre dans sa boite mail un petit mot de Claudie Hunzinger ou
d’Alexandre Seurat), des échanges aussi avec des blogueurs passionnés, des
éditeurs et des libraires qui aiment leur métier et qui parlent avec le cœur
des œuvres qu’ils ont découvertes et qui les ont transportés.
Et puis, il y a les silencieux ou
ceux qui ont essayé de laisser un message et qui, mystères de la technologie,
n’y sont pas parvenus… je voulais vous dire à quel point votre passage sur mon
blog me touche. Je sais que certains me lisent de très loin et ces liens qui se
tissent entre ce que j’écris et ce que vous êtes me portent au quotidien et me
donnent envie de continuer à vous dire ce que j’ai aimé, ce qui m’a touchée, à
vous livrer aussi, par-ci, par-là, un peu de moi-même pour que vous y
retrouviez peut-être un peu de vous-même…
Du fond du cœur, pour tout ce que
vous m’apportez, MERCI, MERCI, MERCI à tous.
Je sens déjà que 2017 sera une
année qui va nous réserver de délicieuses découvertes littéraires. Je repars
avec vous, plus enthousiaste que jamais.
Passons une bonne année ensemble !
Allez, c’est parti !
Parlons pour commencer d’un livre
étonnant qui m’a été conseillé par un libraire qui aime sortir des sentiers
battus : Ashley & Gilda, Autopsie
d’un couple de Lucien D’Azay.
Le projet de l’auteur m’a
amusée : en effet, considérant que, ce n’est pas parce que l’on aime la
peinture que l’on sait peindre et que l’on deviendra Vermeer ou Rembrandt, de
la même façon, ce n’est pas parce que l’on aime vivre en couple que cela
fonctionne… loin de là même. Autrement dit, un couple réussi est aussi rare
qu’une œuvre d’art : non, l’amour conjugal n’est pas à la portée de tout
le monde, loin s’en faut ! Et l’auteur de conclure : « la vie de
couple me paraît un contresens ou une impasse, un « régime »
contraire… à la condition humaine, tout au moins à long terme. »
Et pourtant, Lucien d’Azay nous
avoue avoir rencontré un couple qui tenait du chef-d’œuvre, espèce de miracle
absolu selon lui. C’est de ce couple qu’il va être question dans ce livre et de
ce qui fait qu’ils ont réussi l’impossible.
Attention, Messieurs-Dames,
prenez note…
Autant vous le dire tout de
suite, Ashley et Gilda n’ont pas une vie comme vous et moi : premièrement,
ils ne travaillent pas, enfin, pas vraiment (je veux dire, pas de lever à 6 h
30, boulot à 8 h, retour le soir serrés comme des sardines dans le RER vers 19 h,
leçons des gamins, repas, linge…. Et rebelote le lendemain. Non ! Gilda
est sculptrice et Ashley… tiens, j’ai déjà oublié ce qu’il faisait tellement on
ne le voit jamais le faire… Ah oui, il est : conseiller éditorial. Bon.
Deuxièmement, ils ne partagent
pas un foyer commun. Oh là là, grosse erreur à éviter absolument : CHACUN
CHEZ SOI ! Lui habite Wimbledon et elle Florence. Je vous imagine déjà
vous tordre de rire. Attendez, ils ont quand même pris un petit logement à
Venise, enfin, une maison (oui, ils sont assez riches).
Là, ils ne font rien ou pas
grand-chose : balades, expos, soirées, quelques réceptions.
Enfin, ils n’ont pas d’enfants.
C’est vrai, ils se sont rencontrés tard. Donc : pas de courses de rentrée
des classes, pas de leçons, pas de Macdo, pas d’allers et retours infinis les
mercredis, pas de crises avec les portables, tablettes et autres écrans, pas de
gueule à table et autres réjouissances (la liste est longue) que beaucoup
connaissent.
En plus, ils sont beaux (vous
aussi, je sais) et ils dansent furieusement bien (ah, vous aussi, d’accord).
Bon, ce n’est pas pour vous décourager mais j’ai comme l’impression que nous
sommes un peu loin du compte.
Alors, ce livre, qu’en
penser ?
Eh bien, je dois l’avouer, je
suis complètement tombée dans le panneau : ce couple m’a fas-ci-née. On
est dans l’atmosphère de Gatsby le Magnifique :
on les découvre, ils dansent magiquement, on les croise de nouveau, ils
passent, pleins de mystère : ils sont un mythe, un mirage. Ils créent
autour d’eux un monde féerique. Sont-ils réels, ont-ils existé ? L’auteur
nous dit que oui, qu’il a changé les noms. J’ai l’impression que s’ils
existent, ce sont des artistes. Ils ont du talent, celui d’être au monde le
plus harmonieusement possible. Les gens qui les entourent participent à la
construction de leur histoire miraculeuse, de leur légende insensée et magique,
de l’énigme de ce qu’ils sont. J’ai lu en fait une magnifique histoire d’amour
qui m’a plongée dans les ruelles labyrinthiques de Venise, où habite l’auteur.
J’ai entendu beaucoup d’italien, non traduit, je le précise pour ceux que ça
hérisserait. Je n’ai pas tout compris, loin de là, mais j’ai aimé avoir ce
sentiment d’être ailleurs. Et puis, l’écriture est très soignée, il faut le
dire…
Je n’oublierai pas Ashley et
Gilda. Leur histoire m’a touchée. Je ne vous ai évidemment pas tout dit sur
eux, je vous laisse les découvrir, tenter de les approcher.
A défaut d’être ce qu’ils sont,
laissons-les nous entraîner dans cet élan qui fait leur force et qui peut-être,
lui, est à notre portée : l’amour de l’autre.
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