Éditions Finitude
Que dites-vous d’un peu de
chaleur ? Ces temps-ci, on en a
bien besoin !
Alors, si vous le voulez bien,
partons pour Heinola, 138
kilomètres au nord d’Helsinki. (Ça peut vous sembler
étrange d’aller en Finlande pour chercher un peu de chaleur, mais… patience,
patience…)
Fermeture de la scierie en 2008…
bref, comme le précise le narrateur, « on s’y emmerde un peu. »
Alors, on boit et on cherche de
quoi se distraire (un homme sans divertissement, disait Pascal, est un homme
plein de misères.)
On imagine différentes compétitions : championnat du monde de porter d’épouse, championnat du monde de football en marécage, de lancer de bottes, d’écrasement de moustiques (j’en passe, et des meilleures) et…les championnats du monde de sauna… si, si, c’est vrai, l’auteur n’a rien inventé, paraît-il. Il s’est inspiré d’un fait divers dramatique qui a eu lieu en Finlande en 2010. Je vous sens curieux, voire inquiet. Un peu tendu peut-être en ce début d’année glacial… J’en viens au fait.
On imagine différentes compétitions : championnat du monde de porter d’épouse, championnat du monde de football en marécage, de lancer de bottes, d’écrasement de moustiques (j’en passe, et des meilleures) et…les championnats du monde de sauna… si, si, c’est vrai, l’auteur n’a rien inventé, paraît-il. Il s’est inspiré d’un fait divers dramatique qui a eu lieu en Finlande en 2010. Je vous sens curieux, voire inquiet. Un peu tendu peut-être en ce début d’année glacial… J’en viens au fait.
Il s’agit de tenir le plus longtemps possible
( !) dans un sauna chauffé à 110° (la chaleur habituelle étant de 80°…),
vous suivez ? Régulièrement, de l’eau est versée sur des pierres afin de
créer de la vapeur et de produire des pics de chaleur… Ah, un homme qui
s’ennuie…
Deux personnages, deux
champions : Igor Azarov, 1
mètre 59 pour 58 kilos, indice de masse corporelle de
22.9. Bref, il est prêt et veut gagner.
L’autre, c’est Niko Tanner :
110 kilos, 1 mètre
89. Il a 49 ans. Il « est un routard du con », ce qui signifie qu’il
travaille dans le porno. Jusqu’à présent, le champion en titre, c’est lui.
Et cette saison, Igor a décidé
qu’il en serait autrement.
Pour de la compète, c’est de la
compète.
Le roman est organisé en quatre
parties : les qualifications (102 concurrents), le premier tour (89
concurrents), le second tour (53…), les demi-finales (22), la finale…
(suspense).
Evidemment, vu l’absurdité de la
situation, on est tenté de sourire. Sauf que l’on sent que les participants ne
rient pas du tout : derrière la baie vitrée, on les voit dégoulinants de
sueur, super concentrés, à la limite de la capitulation. Chacun a son truc pour
résister à la chaleur des enfers. Concentration maximale. Volonté de fer. Un
médecin à l’extérieur surveille et interroge par signes un concurrent qu’il
voit faiblir. Ce dernier doit répondre en levant le pouce. S’il ne le fait pas,
il est disqualifié…
J’ai lu Chaleur en un rien de temps, avec plaisir, intriguée par
cette situation complètement absurde, fascinée par la capacité des hommes à
vouloir dépasser leurs limites pour… quoi ? La gloire peut-être ? Quel portrait bien
pathétique de l’humanité…
Maintenant, je crois qu’avec un
tel sujet en tête, je me serais risquée à un traitement plus noir, plus sombre
de cette histoire terrible. Or, ce n’est pas ce qu’a choisi l’auteur qui met en
scène, notamment à travers le personnage de Niko et des petites nanas qui
l’accompagnent, un univers de paillettes, de sexe à gogo et de slip panthère
qui, je trouve, finit par nous éloigner de l’essentiel : cette compétition
incroyable et ces pauvres hommes prêts à tout pour gagner. Cette légèreté,
cette loufoquerie omniprésentes m’ont un peu gênée : j’aurais préféré une
approche plus psychologique, peut-être même, pourquoi pas, plus philosophique
du sujet qui aurait tenu le lecteur dans une vraie tension dramatique.
Mais bon, Chaleur n’en demeure pas moins un roman dont le sujet très
original ne manquera pas de vous surprendre. Une autre façon de découvrir un
pays à travers ses petits divertissements… Cela dit, la nature humaine étant
universelle, on doit bien avoir chez nous ce genre d’amusements tragiquement
dérisoires…
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