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mercredi 24 mai 2023

Les dernières volontés de Heather McFerguson de Sylvie Wojcik

★★★☆☆
Éditions Arléa

 Comme je ne sais pas résister à un livre qui se passe en Écosse et où il est question de murets en pierre, d’une vieille maison, d’un vent à décorner les bœufs, d’une mer bouillonnante d’écume, de fumoir à saumon et de haggis (dans une autre vie, j’étais allée faire un petit périple Durham/ Edimbourg/Inverness/Oban…) (t’en souviens-tu mon ami Piers?), j’avais hâte de découvrir le dernier roman de Sylvie Wojcik : « Les dernières volontés de Heather McFerguson ».

C’est l’histoire d’un libraire parisien qui hérite d’une maison à Applecross, petite ville située dans le nord-ouest de l’Écosse. Allez voir les photos sur Wiki : une tuerie ! Des lumières froides incroyables, des lacs à perte de vue… Pfff, si j’étais à la retraite, je prendrais bien un petit billet d’avion, histoire d’aller marcher un peu là-bas… (qui vient?) Donc, ce libraire (moi je l’imagine beau gosse...) n’a aucun lien de parenté avec la femme qui lui a légué son bien et il va se rendre en Écosse pour élucider le mystère. Et là, il va découvrir plein de choses…

Quand j’étais gamine, j’adorais les « Alice » de Caroline Quine. Oui, ça date mais je date aussi…

Eh bien, j’ai eu l’impression de relire un Alice. Bon, ici Alice est un jeune homme et il s’appelle Aloïs. « Aloïs détective ». Une petite enquête mignonne comme tout, un suspense bien gentillet, de jolis clichés cartes postales sur l’Écosse. Et hop, le tour est joué ! On ne croit pas une seconde à cette histoire mais c’est pas grave. L’écriture est appliquée. Ce n’est pas de la grande littérature mais ça fait le boulot comme on dit.

Est-ce que je le relirai ? Non !   


 

vendredi 19 mai 2023

La Plongée de Lydia Tchoukovskaïa

Éditions Le Bruit du Temps
★★★★★

 Un jour, il y a de cela trois mille ans, je m’étais arrêtée devant le stand des Éditions « Le bruit du temps » au Salon du livre Paris (quand le Salon du livre ressemblait à un Salon du livre) et, indécise devant autant de titres inconnus et prometteurs, j’avais demandé que l’on m’en conseille un. L’indispensable, bien sûr, celui sans lequel ma vie resterait médiocre et fade à jamais... Sans hésiter, une jeune femme m’avait tendu « La Plongée » de Lydia Tchoukovskaïa. Tiens, évidemment, une Russe… (Les Russes, ils m’énervent. Parce que je sais que leur littérature est incontournable, indispensable, profonde et forte, un abîme d’intelligence, mais je n’y comprends pas toujours grand-chose et j’en ai très vite marre… Dostoïevski par exemple, je me suis attaquée à « L’idiot » des centaines de fois. Rien à faire. Malgré toute la meilleure volonté du monde, je finis par abandonner avec une mauvaise conscience absolue. Bon, j’ai quand même lu Tchekhov et Tolstoï, j’adore « Le Maître et Marguerite » de Boulgakov, et je voue un culte infini à « Oblomov » de Gontcharov. Mais quand même, les Russes, c’est pas simple... )

Après avoir laissé un bon bout de temps ma « Plongée » prendre la poussière, j’ai fini par la tirer des oubliettes (je ne vous dis pas pourquoi, c’est une trop longue histoire) et m’y suis plongée... (elle est nulle celle-là). Il s’agit d’une œuvre inspirée de la vie de l’autrice, dissidente convaincue dont le second mari a été arrêté en 1937. Elle ne l’a jamais revu. (Je regarde par la fenêtre : une merlette accompagnée de ses deux petits, trois fois plus gros qu’elle et ne se déplaçant qu’en courant, pique dans un gros champignon blanc et donne la becquée à ses deux lourdauds ridicules qui n’auraient qu’à baisser la tête pour se nourrir eux-mêmes mais qui attendent qu’on leur fourre la bouffe dans le gosier… Ces deux gros patauds ont l’air complètement idiots. Je souhaite bon courage à la mère...) Dans ce roman qui a la forme d’un journal intime, Nina Sergeievna, traductrice, part se reposer dans une maison réservée aux écrivains et gérée par l’État, dans la partie russe de la Finlande. Nous sommes en 1949 (date à laquelle une nouvelle purge d’intellectuels commence), son propre mari a été arrêté lors des persécutions staliniennes de 1937. Elle ne sait pas ce qu’il est devenu, s’il est mort ou vivant, et elle souhaite profiter de cette retraite pour faire des « plongées » en elle-même, dans sa mémoire, afin de retrouver par l’esprit l’homme qu’elle a aimé et essayer d’imaginer ce qu’il est devenu. Elle tente d’écrire sur ce sujet. Dans cette maison, elle se retrouve avec d’autres écrivains plus ou moins ouvertement à la botte du pouvoir. Leurs propos l’insupportent, l’atmosphère est parfois très oppressante et c’est auprès de la nature qu’elle trouve un peu de réconfort. Elle tombe cependant amoureuse d’un certain Bilibine avec lequel elle se promène en forêt. Il lui semble être bien différent des autres, peut-être parce que lui aussi a vécu la déportation… Ambiance tchekhovienne garantie (ici chacun se méfie de tout le monde et c’est surtout dans les forêts de sapins que l’on accepte de se confier...), un bon suspense (qui est vraiment ce Bilibine, cette « âme-soeur » qui suscite la confiance de la narratrice et quel est le contenu du livre qu’il est en train d’écrire?) et surtout une évocation de la nature (bouleaux enneigés et compagnie) absolument magistrale… J’ai vraiment beaucoup aimé ce texte. L’avez-vous lu ? En tout cas, je vous le recommande !


 

dimanche 19 mars 2023

La tache de Philip Roth

Folio
★★★★★

 Professeur de lettres classiques, doyen de l’université d’Athéna, Coleman Silk est accusé d’avoir tenu des propos racistes : deux de ses étudiants étant absents, il a demandé à l’assemblée s’ils étaient des « zombies » , des « fantômes ». Or, le mot « spook » signifie aussi « bougnoule » ou « bamboula »… Et c’est là que le bât blesse. Parce que les deux étudiants en question sont afro-américains. Et ça, Coleman ne le savait pas : il ne les avait jamais vus. On est en 1998, dans une université américaine au moment de la période d’impeachment du président Bill Clinton en pleine affaire Lewinsky. Coleman a beau tenter de se défendre, il doit démissionner. Et sa femme, Iris, supportant mal la honte et le déshonneur qui pèsent sur son mari, tombe malade et meurt. Coleman se retrouve seul.

Et pourtant...

Si chacun des protagonistes de cette histoire avait su qui était Coleman Silk et quels étaient son histoire, son passé, son secret, les choses n’auraient pas pris cette tournure…

Pour moi, ce livre a toutes les caractéristiques du chef-d’oeuvre absolu, oui, et je pèse mes mots. Tout d’abord parce qu’il a une dimension mythique. « La Tache » est une tragédie grecque et le héros, Coleman, un homme qui, comme Oedipe, tente de fuir son destin pour être libre.

Mais on n’échappe pas à son destin : celui-ci le rattrape au moment où le protagoniste s’y attendait certainement le moins. (Je ne veux pas « spoiler » l’effet de surprise, je ne vous en dis pas plus...) C’est un grand livre aussi parce que les personnages (principaux et secondaires) sont complexes, très humains, tout en nuances et en contradictions. Roth pose vraiment ici la question de l’identité, de ce qui fait un individu. Qui est Coleman Silk dans le fond ? Qui peut répondre à cette question sans se tromper ?

Ce que j’ai aimé aussi, c’est l’acuité de Philip Roth, sa finesse d’analyse, la façon dont il décrit l’Amérique moderne : la détresse des anciens du Vietnam dont plus personne ne s’occupe, le ridicule absolu de l’affaire Lewinski qui passionne tout le monde, le niveau pitoyable de l’enseignement aux États-Unis où l’on multiplie les cours de rattrapage pour des étudiants totalement incultes et le fin du fin ? la médiocrité des universités où l’étude d’Euripide ne peut s’envisager que d’un point de vue féministe... Un pays bien-pensant, étouffant, pudibond et hypocrite. Roth règle des comptes au conformisme , au puritanisme et à l’intolérance. Ce livre est un brûlot contre l’Amérique, un réquisitoire contre le « politiquement correct ».

Et puis, Roth est un vrai romancier : on est ferré, on ne lâche plus le bouquin, les grandes scènes fascinent par leur précision et leur originalité. Je suis bluffée. Mais pourquoi ai-je attendu aussi longtemps pour lire Roth ? Pourquoi ?

Un texte magistral vraiment fascinant, puissant, inépuisable, dont, bien sûr, je vous recommande très vivement la lecture.  


 

dimanche 12 mars 2023

L'âge de détruire de Pauline Peyrade

Éditions de Minuit
★★★★★

 J’avoue que tout le long de la lecture de ce texte (à l’écriture délicieuse mais au sujet particulièrement éprouvant), je me suis demandé sur quelle terrible catastrophe allait déboucher ce tête-à-tête étouffant entre une mère toxique, tyrannique, violente et sa fille Elsa. La mère vient d’acheter un appartement et l’enfant arrive dans un espace nouveau qu’elle n’a bien sûr pas choisi. Elle va devoir s’adapter à une nouvelle chambre, un nouveau quartier, une nouvelle école. C’est peut-être ce qui caractérise l’enfance : accepter des choses qu’on n’a pas choisies. Difficile d’échapper à l’emprise de l’adulte dont on dépend, difficile de s’opposer, de protester, de dire non. Subir. Subir les lieux. Subir la nourriture. Subir les choix, tous les choix, les bons et les mauvais. Se soumettre. Ne jamais rien dire. Attendre de grandir. Mais échappe-t-on vraiment un jour au poids de la famille et aux traumatismes de l’enfance ? Ici, le regard de l’enfant s’attache à observer les lieux, les choses et le temps qui passe avec beaucoup de minutie, comme si la contemplation du monde, en lui emplissant l’esprit, allait lui permettre d’échapper à sa mère, à ce huis clos insupportable et particulièrement oppressant. Une mère paumée qui s’agrippe à sa fille (physiquement et moralement) pour s’empêcher de couler sans se rendre compte qu’elle l’entraîne elle aussi dans son naufrage. L’écriture à la première personne, sensible et sensuelle, rend parfaitement bien les états d’âme d’une enfant réduite au silence à cause d’une mère abusive et égocentrée, une mère qui chaque jour détruit un peu plus sa fille. Et c’est la façon dont l’enfant perçoit ce quotidien, cette violence sourde, silencieuse et répétée qui nous est racontée à travers son point de vue.

Un texte fort et puissant qui dit toute la violence familiale : une lecture en apnée dont on sort épuisé tandis que les dernières lignes nous mettent à terre. Magnifique !


 

mercredi 8 mars 2023

Offenses de Constance Debré

Flammarion
★★★★★



La démonstration est implacable, le regard sur la société et la justice sans concession, le récit serré, concis, vrai : s’extraire de la misère, « s’en sortir » comme on dit, est chose quasi impossible. Quoi qu’on fasse, on est rattrapé par la drogue, le crime, la prison. Et l’autrice se place du côté des petits, de ceux qui sont engloutis dès le début, des victimes, même si ces victimes sont des assassins. Pour eux « tout est abîmé. Tout est abîmé dès la naissance ensuite ça ne fait qu’empirer. »

Car « ça peut venir tôt que tout soit trop tard.»

Elle raconte l’histoire d’un jeune gars écrasé par la misère sociale qui a le projet de refaire sa vie ailleurs avec sa femme et son môme. Mais quand on vient de ce milieu-là, on y reste. Le seul mouvement possible est vers le bas. On a beau vouloir s’extraire, on a beau vouloir que « ça cesse », on est « retenu » par la dette au dealer, par l’absence de boulot, par une famille toxique ... Et Constance Debré s’inclut dans le groupe de ceux qui apparaissent comme des coupables alors qu’ils ne font que subir la pression d’une société et d’une soi-disant justice qui les accablent. « C’est avant les actes que tout se joue, qu’est-ce qu’on peut faire contre ça, rien. Il se condamne d’avoir cru, un instant, qu’il pouvait s’échapper. Échapper à quelque chose qui est la cité, sa famille, les dealers. Péché de démesure. » C’est l’ubris de la grande tragédie des temps modernes. Parce que pour qu’il y ait des grands, il faut qu’il y ait des petits : « sans dessous, il n’y a pas de dessus.» Selon Constance Debré, l’origine du mal « n’est pas dans celui qui le commet mais dans l’humanité tout entière.» L’autrice semble constamment interpeller son lecteur : « Vous ne tuerez point en effet. Mais pas parce que vous êtes meilleurs que nous, vous n’êtes pas plus près du bien que nous. Car il faudra qu’on parle du bien puisque c’est toute la question du bien et du mal cette affaire, quelque chose qu’il faudra bien que vous affrontiez, même si vous n’êtes plus habitués.» Soudain, en lisant ces lignes, j’entends la voix de Jean-Baptiste Clamence dans « La Chute » de Camus qui au fur et à mesure de son discours tisse une toile pour nous prendre au piège de la culpabilité. « Il faut donc commencer par étendre la condamnation à tous, sans discrimination, afin de la délayer déjà.» disait-il…

En tout cas, Constance Debré nous rappelle que nous sommes coupables nous aussi avec notre casier judiciaire vierge, nos bonnes manières et notre conscience tranquille. Et pourtant, ce sont les autres qui portent le fardeau : « Je suis coupable oui, mais je suis coupable à votre place. Puisqu’il faut bien que quelqu’un porte la faute, puisqu’il faut bien que quelqu’un porte la peine. »

Certaines formules d’« Offenses » sont d’une force et d’une beauté inouïe. Allez, je ne peux m’empêcher de vous livrer les quelques lignes de fin de ce grand texte parce que je les trouve sublimes : « Ce monde d’égalité et de justice, ce monde de délicatesse et de bon goût, ce monde d’intelligence et de livres, votre monde qui ne sera jamais le nôtre, celui en dessous duquel nous vivons, celui qui se nourrit de nous. Vous avez bien fait de récuser Dieu, d’annuler le jugement dernier, de ne plus craindre l’heure où vous pourriez être jugés de tout le mal dont est fait votre bien. »

Superbe ! Et tellement vrai !





 

mardi 7 mars 2023

D'images et d'eau fraîche de Mona Chollet

Édition Flammarion
★★★★★

 Lire le dernier essai de Mona Chollet, c’est plus que jamais retrouver une copine dont on se sent proche, une fille qui nous ressemble, nous comprend et nous éclaire sur ce que l’on est, ce que l’on cherche et ce que l’on cache... Bref, elle nous révèle à nous-même ! Vaste programme, me direz-vous, mais c’est vraiment ça !

Dans « D’images et d’eau fraîche », Mona Chollet avoue sa passion obsessionnelle pour les images de tous ordres (tableaux, photos, dessins) qu’elle va littéralement piquer un peu partout sur Internet pour nourrir sa collection personnelle stockée entre autres sur Pinterest. Pourquoi un tel désir de rassembler des images ? Eh bien simplement pour le plaisir de les contempler, de s’émerveiller, d’en admirer la beauté, source d’un bonheur sûr et toujours renouvelé qui lui fait « battre le coeur » à la façon des « Notes de chevet » de Sei Shônagon (textes incroyables d’une dame de compagnie de l’Impératrice dans le Japon du XIe siècle que je vous recommande chaudement!) D’où cette nécessité quasi vitale de « posséder » l’oeuvre d’une manière ou d’une autre, de l’avoir à soi, pour soi, sous le coude à tout moment. De la faire sienne parce qu’elle est « nous ». Dans ces moments de contemplation, l’essayiste dit ne plus chercher à s’instruire, à réfléchir en tant que sociologue. Elle s’adonne corps et âme à l’émotion, déserte le quotidien trop lugubre, fait un pas de côté, oublie momentanément l’actualité, souffle, s’aère, respire et jouit. La collection d’images est comme un abri, un refuge, un lieu douillet que l’on aimerait habiter, d’où notre intérêt (le mien en tout cas) pour les photos d’intérieur. Comme Barthes, devant certaines images, elle se sent (avec un peu de culpabilité) « sauvage, sans culture » : elle s’adonne au Beau et oublie momentanément son esprit critique, son regard de sociologue. S’opère comme une fusion entre l’image et elle qui annule donc toute distance critique.

Collectionner des images, c’est aussi une façon de dire qui l’on est à travers ce que l’on aime. Une collection d’images qui révèlent l’être intérieur : regardez et vous verrez qui je suis. Point n’est besoin de mots. Je suis l’« Ange oublieux » de Paul Klee, une enluminure germanique du XIXe siècle représentant l’Arche de Noé, une photo de Susan Sontag dans son bureau en 1968. Je suis Mona Chollet. Et vous qui êtes-vous ?

Un essai sensible, intelligent et très facile à lire. En plus, c’est aussi un livre d’art car l’autrice nous donne à voir une partie de sa précieuse collection à travers de magnifiques reproductions. J’ai vraiment adoré !


 

lundi 27 février 2023

Les Sources de Marie-Hélène Lafon

 

Édition Buchet-Chastel
★★☆☆☆

 J’ai connu Marie-Hélène Lafon avec « L’Annonce » (prix des libraires en 2010) et son écriture m’avait immédiatement séduite. Et à en relire rapidement quelques pages, je trouve que cette écriture avait, à cette époque, un souffle, une vigueur, une forme d’impertinence qu’elle a perdue. Pour aller droit au but, j’ai été vraiment déçue par la lecture de ce dernier roman « Les Sources » et je comprends mal l’enthousiasme qu’il a suscité. La phrase, certainement pour dire l’ennui, le silence, se veut simple, sobre, dépouillée. Mais je finis par la trouver terne, trop sage, trop tenue surtout quand elle sert un sujet comme celui de la violence conjugale. Parfois certaines formules se veulent crues mais l’on a l’impression que cette brutalité soudaine est fausse, fabriquée, pesée, placée là parce que c’est le moment et dans le fond, ce vocabulaire, on ne le sent pas sien. Disons-le franchement : le sujet ne convient pas à l’autrice. M-H Lafon me semble s’être emparée d’un thème dans l’air du temps, mais elle ne parvient pas à en exprimer toute l’horreur, toute l’abomination. Elle lâche ici et là quelques mots plus durs. Mais ça ne prend pas. Tout est trop bridé, réfléchi, irréprochable dirait-on. Trop classique peut-être. Et l’on sait que ce texte, on l’oubliera bien vite.