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lundi 22 mai 2017

Les Garçons de l'été de Rebecca Lighieri


    Éditions P.O.L

Parfois, l'on me demande : « Pourquoi avez-vous créé un blog? » Eh bien, la réponse est simple : pour parler de livres comme celui-ci, pour les faire connaître, pour me calmer un peu aussi car lorsque l'enthousiasme me gagne, c'est terrible, je rebats les oreilles de tout être vivant passant à ma portée pour le convaincre de se procurer au plus vite ledit bouquin, puis j'achève le malheureux en lui demandant sans arrêt : « Alors, t'en es où? », brûlant d'en discuter, voire vicieusement d'en révéler la fin.
Bref, les copains ! Coups de klaxon, grands mouvements des bras, agitation des drapeaux, STOP !!! Arrêtez-vous là et courez acheter ce roman qui m'a littéralement happée mais happée de chez happée. C'est simple, j'ai tout lâché : les copies, les courses, le ménage, j'allais dire les balades mais c'était pour faire genre car je n'en fais jamais.
Bref : j'ai a-d-o-r-é ce livre...
Alors, de quoi ça parle ?
J'en frémis encore rien qu'en rassemblant mes idées pour tenter de vous en parler… je crois d'ailleurs que mon article va être nul car mon enthousiasme m'empêche de réfléchir correctement. Reprenons-nous !
Nous sommes à Biarritz chez les Chastaing. Une espèce de famille bourgeoise idéale comme on en voit dans les publicités : le père Jérôme est pharmacien, la mère Mylène a fait des études de pharma mais n'a jamais exercé. Non, elle a préféré s'occuper de sa progéniture : deux magnifiques garçons, grands, athlétiques, bronzés, intelligents, doués pour les études , bref, des demi-dieux, surtout l'aîné que la mère adule. Ce dernier se nomme Thadée, le plus jeune c'est Zachée. Et puis, on aurait presque tendance à l'oublier, mais ces beaux mâles ont une petite sœur : Ysé, qui vit un peu dans son coin, bricole, colorie, fait des colliers d'insectes , des mosaïques abstraites dont tout le monde se moque. Et pourtant, elle est là, voit tout, observe tout, entend tout, comprend tout. Elle n'a l'air de rien comme ça, mais elle est d'une maturité et d'une lucidité surprenantes.
Que fait-on quand on est un ado et qu'on habite Biarritz ? Je vous le donne en mille : on fait du surf, on vole, on glisse, on court après La Vague, THE Rouleau, enfin bref je ne sais pas comment ça s'appelle tous ces trucs- là, parce que des termes techniques, il y en a ! C'est vraiment tout un monde ! En tout cas, l'aîné, Thadée, le dieu de la glisse, s'est offert un petit séjour de quelques mois sous le soleil de La Réunion pour surfer dans des endroits idylliques. Son frère Zachée l'a rejoint pour des vacances. L'eau, le ciel, la mer et nos deux beautés mâles glissant sur les flots… Waouh, restons sur terre !
Quand le téléphone se met à sonner dans la jolie maison biarrote, Mylène est bien loin de s'imaginer ce que Zachée va lui dire… et pour cause : Thadée, le demi-dieu, le roi-soleil, le fils adoré de sa mère, s'est fait bouffer par un requin.
Stop, je n'en dirai pas plus,
Je vous laisse imaginer le raz de marée qui va balayer la gentille vie des Chastaing...
Parce qu'au fond, ce terrible événement va mettre à jour le fond du tréfonds de chacun des protagonistes qui prendront la parole successivement. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça ne va pas être joli, joli. La belle façade va progressivement se lézarder jusqu'à...
Qui sont en réalité ces gens-là, cette famille idéale, symbole de la réussite, ces beaux enfants que tous les parents souhaiteraient avoir ? Les masques vont tomber un à un. Chacun va tour à tour se dévoiler, ôter son masque et c'est terrible. Plus que ça encore. Une vraie tragédie. La tension est insoutenable, on sent que le pire n'a pas été atteint, qu'il est imminent, qu'il va leur éclater à la figure et que ça va faire mal, très mal. C'est une vague XXL qui va balayer toute cette petite famille où règne l'harmonie. Dur de dire sans dire, il faudra qu'on en reparle quand vous l'aurez lu !
En tout cas, madame Rebecca Lighieri ou Emmanuelle Bayamack-Tam, je ne sais pas trop comment vous voulez que l'on vous appelle, en tout cas, disais-je, chapeau bas, très bas même : cette histoire d'une force incroyable, ces personnages fouillés et si crédibles et cette écriture superbe qui coule, tiens, une vraie vague de surf, on est comme porté… et ce don d'observation que vous avez, c'est remarquable : vous savez ce qu'est un ado, ça c'est sûr ! Et tout ce qui concerne le surf : êtes-vous allée à Biarritz passer quelques vacances avec un bloc-notes à la main ? L'effet de réel est saisissant et c'est la raison pour laquelle votre récit nous entraîne avec lui et devient impossible à lâcher. Un vrai thriller... J'avais beau me dire à une heure avancée de la nuit : j'arrête, eh bien, mes yeux continuaient tout seuls le chapitre suivant ! Allez, c'est dix mille fois mieux que tout ce que je viens de vous dire et je ne peux vous donner qu'un seul conseil : LISEZ-LE ! (Si vous n'aimez pas, je rembourse… heu, non, je plaisante!)

9 commentaires:

  1. Euh comment dire ... là, tu donnes carrément méga super ... envie de lire ce livre !! Je prends donc, merci ;-)

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  2. Surtout, Sandrine, ne passe pas à côté ! J'ai vraiment hâte que tu me dises ce que tu en auras pensé !

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  3. Et ben ! Je note . Et je vais l'offrir. Merci !

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  4. Eh bien, quelle chronique ! Je l'ai pris en main il y a quelques jours en librairie et reposé... Tu me donnes envie d'y retourner en courant :-)

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  5. Tiens, je vais le mettre sur ma liste, je suis justement en train de m'initier au surf avec Jours barbares de William Finnegan... Il faut savoir rester sur la vague quand elle est bonne !

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  6. Je suis en train de lire ce livre. C’est très mauvais et tous les personnages principaux sont des pervers. Je déteste cette violence verbale, physique et sexuelle. Les personnages sont d’une vacuité incroyable.

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    1. Je me prénomme Anne et j’assume mes propos.

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    2. Pas de problème, Anne, tu as parfaitement le droit de ne pas apprécier ce roman. J'essaie, pour ma part, de traduire par des mots ce que je ressens à la lecture des textes que je chronique mais bien sûr, il ne s'agit que de mon avis et je ne prétends pas détenir la vérité sur l'oeuvre dont je parle. Donc, tu es la bienvenue sur ce blog et je peux parfaitement comprendre ton ressenti car c'est en effet une oeuvre très violente. L'auteure publie un nouveau roman en septembre, j'en parlerai sur ce blog, cela nous donnera peut-être l'occasion de confronter de nouveau nos avis...
      A très bientôt, en tout cas!

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  7. Je viens de finir ce livre. Mon opinion n’a pas changé. Une violence inouïe et gratuite. Je vais le déposer dans la boîte à livres de mon quartier. Il plaira peut-être à quelqu’un. Je suis moi-même auteure. Je me réjouis de lire une nouvelle critique sur ton blog.

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