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mercredi 8 septembre 2021

"Dix amis, un seul compte en banque" Une histoire belge par Emmanuel Carrère Revue XXI


Les articles de la Revue XXI ressemblent à des petits romans : on entre dans un sujet, on s'y installe et surtout... on y rencontre des gens : Anna, Christophe, Luca, Adva, Luigi… Vous allez me dire qu'on s'en fout d'Anna et des autres. Ben pas moi. Et c'est précisément leur histoire qui m'intéresse. Et quand en plus c'est Carrère qui raconte, je me jette dessus...

J'ai bien envie de vous parler ici de son sujet paru dans le XXI de l'été : « Dix amis, un seul compte en banque » Imaginez dix potes qui ont décidé un jour d'ouvrir un compte commun, un « Common Wallet » afin de mieux répartir les richesses entre personnes qui s'aiment et se respectent. Chouette idée que de se lancer concrètement dans un truc anticapitaliste ! Ah oui, voilà une lubie d'artistes (oui, ils sont artistes) un peu déphasés… me direz-vous...

Pas tant que ça finalement !

L'entreprise a commencé par une vraie réflexion sur la valeur de l'argent : pourquoi une heure de dentiste ne vaut-elle pas une heure à l'usine ? « Pourquoi les temps des gens n'ont-ils pas la même valeur ? » Pourquoi est-ce que ce sont les banques qui produisent et gèrent l'argent ? 

Problème n°1 : trouver une banque. Un compte et dix cartes bleues, s'il vous plaît, Monsieur… S'il existe des banques « éthiques, alternatives, responsables », contre toute attente, l'aventure aura lieu avec KBC …

Après, parmi les dix, il y a des pauvres qui n'ont presque rien, une poignée qui s'en sort correctement et un ou deux qui gagnent bien leur vie. Alors, comment on s'organise ? D'abord, ceux qui n'ont pas grand-chose mettent tout leur maigre pactole dans le pot commun. Les plus riches gardent leurs économies ailleurs. L'idée, c'est de mieux répartir les richesses « courantes », ce qu'on laisse sur le compte... Bien sûr, on ne contrôle rien, ce n'est pas du tout l'esprit du projet ! Chacun fait ce qu'il veut avec l'argent commun. Et avec sa conscience. Si on s'aperçoit qu'il y en a un qui s'est fait un resto à 200 balles, on ne lui fait aucun reproche, on ne va même pas voir qui c'est. On essaie même de se réjouir pour lui !

Finalement, les vrais problèmes sont venus du fait que les « pauvres » n'osent pas dépenser l'argent des autres et ont honte de ne pas contribuer suffisamment. Ils sont gênés. Malgré tout, certains se sont sentis libérés des ennuis d'argent, épaulés dans leur galère et moins seuls donc…

Une belle expérience, non ? Allez, qui veut se lancer ?

Bon, visiblement, vous ne vous sentez pas encore tout à fait prêts !

En attendant, lisez l'article complet dans la Revue XXI de l'été (toutes les bibli sont abonnées), je vous garantis du Carrère pur jus, plein d'humanité et bourré d'humour… C'est déjà ça !


 

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