Je n’aurais pas forcément aimé
partager une soupe de poudre de carcasses d’écrevisses finement broyées avec
Monsieur Nikonor Pierre de la Charlanne -et pour cause- mais ses mémoires dans
lesquels il avoue son amour pour les champignons, la littérature et les
fromages et évoque en quelques lignes son enfance, sa famille dans son château
de la Charlanne, en Corrèze, ses mémoires, dis-je, m’ont franchement beaucoup
amusée !
Qui est ce vieux monsieur ?
C’est bien là le mystère ! Et ne comptez pas sur moi pour que je vous en
dise plus, je me ferais disputer par ma mère qui a horreur que j’en révèle trop !
Alors, quelques indices seulement, si vous êtes sages !
Notre Nikonor (ça existe un
prénom pareil ?) brûle les derniers jours de sa vie : « Pour des
raisons qui deviendront claires beaucoup plus tard, j’entreprends de rédiger un
volume de mémoires, comme disent les Anglais. Nous sommes le 1er
février, j’ai probablement quelques semaines de répit devant moi avant d’être
rattrapé par les événements. »
Fils d’un gentleman-farmer aisé,
corrézien de souche et « spécialiste éminent du coprin chevelu » et
d’une mère anglaise à « la fibre slave », il voue une haine farouche
à sa sœur jumelle Anastasie, haine dont vous découvrirez bientôt la désopilante
origine.
Evidemment, quelques précepteurs
érudits se sont succédé pour se charger de l’éducation des enfants mais ils ont
quitté la place bien rapidement… on comprend pourquoi…
Ce n’est pas le coprin chevelu
(sacré nom ça aussi !) qui fascine notre Nikonor mais le cèpe « Graal
de la forêt » et les amanites, à la fois pour des raisons esthétiques et,
dirons-nous, pratiques…
Il regrette d’ailleurs que l’on
ne trouve aucune mention des dits champignons dans l’œuvre de
Chateaubriand : « Ayant affectionné tout particulièrement l’automne,
il a dû rencontrer, à un moment donné, un bolet ou un tapis de trompettes-de-la-mort.
Il aurait pu faire un effort descriptif, la littérature ne s’en porterait pas
plus mal aujourd’hui. A la réflexion, je suis prêt à parier, distrait rêveur
mélancolique qu’il était, qu’il a dû en écraser pas mal (je parle surtout de
cèpes), ce qui jette une lumière plus nuancée, voire controversée, sur
François-René de Chateaubriand et le mouvement romantique en général. »
D’ailleurs, Nikonor aurait aimé rédiger
un essai sur Le Cèpe dans la littérature et
les arts visuels : Esthétique(s) de l’absence.
Son activité préférée consiste
donc à « aller chercher des cèpes dans une belle forêt, moussue de
préférence. » J’en vois déjà qui revivent en lisant ces mots….
Gare à ceux qui oseraient
s’aventurer sur son domaine un petit panier à la main !
Humour noir très british garanti…
plus une bonne dose de loufoque et de délire verbal… Le tout écrit dans un
style perfect.
A frémir de rire et à consommer sans modération… quoique…
A François, grand mycologue
devant l’Eternel, qui trouvait que mes critiques manquaient un peu de
champignons… Il sera servi !
Ce roman a l'air très amusant, même si je ne suis pas sûre qu'il soit complètement pour moi...
RépondreSupprimerNikonor m'a paru tellement détestable que je ne me suis pas du tout amusé ...
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