Éditions P.O.L
Si vous aimez les histoires,
alors ce récit est pour vous : vous allez vous y couler, vous y fondre,
vous y sentir bien. Les personnages vont devenir des amis, des cousins, des
proches que l’on aime et que l’on a hâte de retrouver pour leur demander s’ils
ont passé une bonne journée, s’ils ont fait de belles rencontres et s’ils ne
sont pas trop fatigués.
Et des histoires, l’auteur ne
s’en cache pas, il en a plein la tête, certainement parce qu’il en a lu
beaucoup quand il était jeune. Il a choisi de nous raconter celle d’un
père : Abraham et de son fils Franz. Quand on connaît un peu Martin
Winckler, on pense que Franz, c’est un peu lui et qu’il va puiser dans ses
souvenirs d’enfance pour nous raconter cette belle histoire.
Le père et son petit garçon ont vécu
un drame et lorsqu’ils arrivent dans la petite ville de Tilliers, dans les
années soixante, à bord de leur Dauphine jaune qui fait beaucoup de bruit, tout
le monde les remarque. Le père a la carrure de John Wayne et le visage d’Edward
G.Robinson dans Le Criminel ou de
Charles Vanel dans les Diaboliques,
la cigarette aux lèvres. Il fait peur ? Non pas vraiment, vous verrez,
c’est un homme de cœur…
Le fils de dix ans, à l’arrière
de la voiture, est plongé dans Tintin. Il passe beaucoup de temps à lire un peu
partout, à la librairie où les clients manquent de se prendre les pieds dans
ses jambes, à la bibliothèque où on lui rappelle qu’il faut rentrer parce qu’il
est tard, dans son jardin ou dans sa chambre.
Le père est médecin, le fils
adore lire. Ils sont un peu perdus dans cette petite ville où ils ne
connaissent personne et vont loger à l’hôtel avant de trouver une maison…
Ce n’est pas simple de trouver
une maison. C’est comme certains vêtements, on les achète parce qu’on les
trouve beaux et finalement, on sera toujours mal à l’aise dedans. A moins qu’on
ait de la chance. Eux, ils trouveront la bonne, « un vaisseau
immobile » qui les emmènera en voyage, et nous avec. On nous prévient
d’ailleurs : « Vous allez peut-être devoir vous faufiler dans
des passages un peu inconfortables, vous frotter à des tapisseries
poussiéreuses, vous perdre dans des recoins obscurs. Avant de vous sentir chez
vous, il faudra vous acclimater à ces bizarreries. Ça peut prendre un
moment. » Car, il y en a des coins et des recoins dans cette demeure de la
rue du Crocus ou… des Crocus selon le côté où vous vous engagez. La rue a deux noms. Tenez, rien que
pour ça, j’aurais acheté cette maison.
Si vous y entrez, vous
découvrirez, le long de ces 565 pages, bien des secrets. Je ne vous en livrerai
aucun, comptez sur moi.
J’ai eu du mal à quitter les
lieux, je ne vous le cache pas. J’ai ralenti le rythme, fait quelques marches
arrière, attendu un peu. Les pages diminuaient immanquablement. Heureusement,
j’ai découvert que je serais de nouveau invitée à y entrer… Martin Winckler
prépare une suite. J’espère qu’elle ne va pas trop tarder quand même car
« entre ces murs, je m’amuse sérieusement. » et puis, je sais que
« les histoires, c’est la spécialité de la maison. »
Alors, je veux bien attendre mais
je ne suis pas très patiente, Monsieur Winckler, non, pas très…
Oh là là ! Tu me donnes envie ! Et puis, je suis une grande fan de Mr Winkler même si je suis moins fidèle ces derniers temps...
RépondreSupprimerMerci de l'info, je ne savais pas qu'une suite était prévue.
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