Éditions Gaïa
★★★★★ (excellent!)
Si
je vous dis : Bacao, Bana-Cacao, Bananette, Banacao-Phosphate,
Banarica et Bananose… Je vous sens sur la piste... Mais oui, vous y
êtes ! Ce sont les premiers noms qui ont été déposés pour
désigner ce mélange de chocolat, banane, orge et sucre qui a
finalement pris le nom de BANANIA, marque adoptée le 31 août 1914 !
Eh oui, souvenez-vous de ce fameux emballage (on dirait « packaging »
maintenant) représentant un tirailleur sénégalais bien content de
trouver un peu de réconfort dans cette boisson énergisante. Eh
bien, sachez que l'histoire que nous raconte ici Thierry Montoriol
est celle de son arrière-grand-père et qu'il a fallu plusieurs
années à l'auteur pour découvrir la vie plus que tumultueuse de
son ancêtre, à travers notamment des petits carnets qu'il avait
noircis au cours de ses incroyables péripéties.
Qui
fut Pierre Victor Lardet ? Alors là, croyez-moi, en commençant
ce roman, vous allez être entraîné dans des aventures
époustouflantes dignes des plus grands romans du XIXe, une vraie
odyssée absolument inimaginable racontée dans un style délicieux (quelle écriture savoureuse!) En quatre mots: vous allez
vous régaler !
Ce
Victor, nous le découvrons en 1910 embarquant à Saint-Nazaire
à bord du transatlantique le Provence : en tant que journaliste à
La Libre Parole, il est envoyé en mission à Buenos Aires en
Argentine où un magnifique opéra, le Colón,
vient d'être inauguré sur l'Avenida 9 de Julio.
Spécialiste de l'art lyrique, c'est à lui qu'on a confié ce reportage et Victor n'aurait cédé sa place pour rien au monde d'autant que, il ne le sait pas encore au moment où il se dirige vers le quai des douanes, le hasard va le mettre sur la route d'une belle brune aux yeux noirs, une certaine Jacuba Malintzin-Cortés qui a réservé une suite en première classe.
Spécialiste de l'art lyrique, c'est à lui qu'on a confié ce reportage et Victor n'aurait cédé sa place pour rien au monde d'autant que, il ne le sait pas encore au moment où il se dirige vers le quai des douanes, le hasard va le mettre sur la route d'une belle brune aux yeux noirs, une certaine Jacuba Malintzin-Cortés qui a réservé une suite en première classe.
Comment
Victor de sa cabine 62 pont B parviendra à rejoindre cette
mystérieuse femme et à déguster avec elle un modeste Chambertin premier cru Clos du Chapitre ? (Vous me direz, une
traversée d'une vingtaine de jours laisse largement le temps de
faire connaissance!) Qui est cette richissime Jacuba qui lui
confiera... un semi-automatique pour qu'il se protège d'une
révolution mexicaine imminente et dont il risque d'être une pauvre
victime innocente ? Je ne vous dirai pas non plus (belle
prétérition) de quelle façon, à Veracruz, tandis que le Mexique
s'embrase et qu'il faut absolument éviter les insurgés armés
jusqu'aux dents ou des federales prêts à en découdre, on lui
propose de prendre le bateau jusqu'à Buenos Aires (deux semaines en
mer avec d'horribles bruits de moteur et d'inquiétants grincements
de cale) puis de suivre l'itinéraire suivant (une vraie promenade de
santé!) : Buenos Aires/Valparaiso (1500 km), Valparaiso/La
Paz (2500 km), La Paz /Lima (1500 km),
Lima/Quito (1850 km), Quito/Bogota (1000
km) puis Panama et Veracruz à bord d'une… CADILLAC RUNABOUT &
TONNEAU (50 km/heure sur route plate - à diviser par deux donc sur
un sol quelque peu bosselé !) et avec ça, des réserves
d'essence pour 600 km (au mieux!) : « on l'entend à un
kilomètre, on la flaire à deux et on voit son sillage de poussière
à cinq » L'idéal donc pour passer inaperçu !!! Et
le pauvre Victor qui garde encore un mauvais souvenir de son dernier
Paris-Angoulême !!!
Sachez que, contrairement à ce que vous pensez, JE NE VOUS AI RIEN MAIS RIEN RACONTÉ DU TOUT car notre Victor est LOIN, très LOIN d'être au bout de ses peines ! Dites-vous bien aussi que je ne vous ai pas parlé des iguanes marinés farcis aux œufs de fourmis qu'il devra avaler, ni de sa rencontre avec un étrange Émile qui cumule un nombre incalculable de professions (quel personnage!), ni d'un certain Oaxca qu'il ne s'agira en aucun cas de vexer, ni d'un homme-jaguar, puissante divinité païenne qui peut porter bonheur ou … MALHEUR.
Sachez que, contrairement à ce que vous pensez, JE NE VOUS AI RIEN MAIS RIEN RACONTÉ DU TOUT car notre Victor est LOIN, très LOIN d'être au bout de ses peines ! Dites-vous bien aussi que je ne vous ai pas parlé des iguanes marinés farcis aux œufs de fourmis qu'il devra avaler, ni de sa rencontre avec un étrange Émile qui cumule un nombre incalculable de professions (quel personnage!), ni d'un certain Oaxca qu'il ne s'agira en aucun cas de vexer, ni d'un homme-jaguar, puissante divinité païenne qui peut porter bonheur ou … MALHEUR.
Et
ce n'est que le début, le tout début d'une expédition INOUÏE qui
se terminera dans le Paris des Années Folles… (UN RÉGAL!!!)
C'est
bien simple, ce roman a enchanté mes vacances ! Un pur bonheur
de lecture, un VRAI roman palpitant, plein de suspense,
magnifiquement écrit… Franchement, un GRAND COUP DE COEUR de cette
rentrée littéraire !
Rencontre avec Thierry Montoriol à la librairie Le Brouillon de culture à Caen le 24/10/2018
Rencontre avec Thierry Montoriol à la librairie Le Brouillon de culture à Caen le 24/10/2018
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