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mercredi 10 février 2016

En attendant Bojangles d'Olivier Bourdeaut


Quel bonheur que ce livre qui pétille de joie, une vraie coupe de champagne, un moment magique !
Dès la première page, pop, le bouchon a sauté et c’est parti, ça fuse, ça swingue et ça tourbillonne dans tous les sens. C’est l’histoire d’un couple fou d’amour, extravagant, plein de charme : George qui dit descendre d’un prince hongrois ami de Dracula ou bien d’un riche industriel américain et sa femme : Marguerite ou Georgette ou Renée (finalement, on ne connaîtra jamais son vrai prénom !) : «  Je n’ai jamais bien compris pourquoi, mais mon père n’appelait jamais ma mère plus de deux jours de suite par le même prénom. »
Dans leur sillage, farandole de paillettes et de notes de musique, sont entraînés  un petit garçon, le narrateur, qui se demande : « Comment font les autres enfants pour vivre sans mes parents ? », et un animal de compagnie : une grue de Numidie surnommée « Mademoiselle Superfétatoire car elle ne servait à rien ». Ah ! j’oubliais l’ami : l’Ordure avec lequel ils jouent à la bavette, jeu qui consiste à envoyer dans la bouche de celui que l’on a en face des anchois et des amandes salées… Si on vise mal, ça pique !
On découvre une très belle histoire d’amour, un hymne à la vie et au bonheur quoi qu’il arrive : on danse sur « Mr Bojangles » de Nina Simone des slows voluptueux, on fait la fête tous les soirs en buvant des cocktails avec une foule de gens, on se raconte des histoires extraordinaires, on fuit à tout prix la raison, l’ennui, on réinvente ce qui déçoit quitte à mentir « à l’endroit, à l’envers », on oublie tout ce qui empêche de vivre heureux et surtout, on n’ouvre jamais le courrier pour être sûr de n’être pas rattrapé par la triste réalité !
Et l’on danse, on danse, on saute sur les lits et l’on fuit en Espagne, sur un coup de tête, voir les amandiers en fleurs.
 Hélas, danse rime parfois avec démence et comme le dit l’auteur dans une interview, « on passe alors de la folie douce à la folie pure. » Les carnets écrits par le père sont plus graves et l’on sent le vent tourner…
Un texte vraiment plein de charme, de poésie et d’invention : on rit et on est bouleversé par la tendresse qui émane de ce couple.

Jetez-vous sur ce livre, si ce n’est pas déjà fait, c’est le meilleur conseil que je puisse vous donner !

2 commentaires: