Rechercher dans ce blog

mercredi 11 août 2021

Vue mer de Colombe Boncenne

Éditions Zoé
★★★☆☆


Bon, alors là, je suis très embêtée… Et, pour une fois, je vais faire très très court.

Autant j'avais adoré le premier roman de Colombe Boncenne : « Comme neige » (chroniqué sur mon blog LIRE AU LIT en février 2016), autant j'ai trouvé « Vue mer » assez ennuyeux... Je m'explique : si le projet n'est pas inintéressant, à savoir mettre en scène une satire sociale de la vie de bureau à travers une poignée de personnages, le dispositif narratif me semble poser problème. En effet, comme ces personnages nous sont présentés assez brièvement à la page 19 (nom + fonction dans l'entreprise), j'avoue que j'ai fini par tous plus ou moins les confondre... Il est vrai que dans une parodie, les personnages, tous caricaturaux, fonctionnent mécaniquement et n'ont aucune épaisseur psychologique. C'est le cas ici : on ne sait rien d'eux (ou pas grand-chose) et on les voit s'agiter frénétiquement dans l'entreprise, courant d'un bureau à l'autre, d'un couloir à l'ascenseur, d'une salle de réunion au coin photocop' ou à la cantine. Or, un roman (même court), c'est long, et comme on connaît mal les personnages qui se ressemblent tous plus ou moins et que leur travail de bureau est par définition assez répétitif, on s'embrouille et on se lasse très vite. Très vite, on pige le projet de l'autrice et du coup, la démonstration paraît un peu longue. Franchement, il me semble que le format de la nouvelle aurait nettement mieux convenu à ce récit.

Dommage car l'effet de surprise final est vraiment excellent…(magnifique chute pour une nouvelle!)

Par ailleurs, il faut tout de même reconnaître que le rythme soutenu du récit, les descriptions très visuelles, les jeux sur les sonorités et la parfaite maîtrise du jargon bourré d'anglicismes (ah les « team », « brief », « process » etc.) et des codes de l'entreprise traduisent parfaitement bien cet univers déshumanisé, standardisé et froid où chacun se tire dans les pattes et rêve d'écraser l'autre.

Bon, vous n'aurez peut-être pas le même ressenti que moi…

Faites-vous votre avis et discutons-en !

 

1 commentaire: