Elle est sympa ma belle-sœur, mais il y a des limites, et le jour de Noël, elle les a franchies. Clairement. Imaginez : je déballe mon paquet et je découvre le dernier livre de mon adorée Claudie Hunzinger. Que je vous confie une chose : Claudie et moi, c’est une longue histoire, des mails échangés, des livres qu’elle m’a envoyés et tout et tout… et même, des excursions en montagne dans les Vosges des journées entières avec mes gosses pour trouver la fameuse Survivance. Bref, Claudie, c’est sacré. Et voilàtipas que ma belle-sœur balance : « ah, ce livre, je l’ai pas aimé, je l’ai abandonné à la page 60… » Alors, là, j’avale (de travers) ma bouchée de saumon et hurle : « non mais attends, Céline, faut que tu relises, c’est pas possible, tu devais être malade, fatiguée surbookée, en dépression… Ah non, non, reprends-le s’il te plaît... » le tout avec trémolos dans la voix …
Bref.
Tendue j’étais.
Et tendue je suis car… Ben oui, je suis déçue. Allez, ça m’arrache la g….. de le dire mais, c’est comme ça… Évidemment, j’ai aimé retrouver l’ambiance petite baraque dans la montagne, lecture, thé, coin du feu, balade dans la nature, observation des bêtes etc etc.… J’adore lire ces trucs-là (plus les lire que les faire d’ailleurs) mais là, ma Claudie, pffffff, c’est trop : oui, t’en fais trop dans le genre, on se coupe du reste de l’humanité pourrie, on se protège, on évite de mettre un pied dans le monde dégénéré des humains, on les regarde de loin avec les jumelles en jurant ne plus jamais les fréquenter, ces êtres incultes et pervertis… Tu vois, ma Claudie, j’aime trop les gens pour lire ça. Oui, je sais, l’ère anthropocène, quelle galère... la société de consommation, c’est naze, on ne lit plus, on se vide la tête avec nos portables, on n’apprend plus de poèmes, on bouffe les animaux, on va traîner dans les centres commerciaux quand il caille dehors, on ne sait pas reconnaître les différentes espèces d’arbres et d’oiseaux. Ils sont nuls, les gens, Claudie, je sais, mais tu vois, je me sens appartenir à ce qu’ils sont. Je veux être parmi eux, partager leurs galères, leur misère, leurs souffrances, leur petit quotidien merdique. Je ne veux pas les observer de loin à la jumelle, je veux en faire partie. Je ne te suis pas, ma Claudie, dans ce détachement extrême, je ne tiens pas à être sauvée. Je veux faire avec. Avec eux. Alors, je n’ai pas vraiment adhéré à ton propos dans ce livre, même si tu parles toujours aussi bien de ton rapport viscéral à la nature et aux bêtes. Mais il m’a semblé que tes paroles étaient un peu trop (pour moi en tout cas) portées par l’air du temps… écolo, végano, bobo, écoféministe, antipatriarcal, anticapitaliste, antispéciste et non-genré (bien sûr!)… Les confinements ambiance pré-apocalyptique, c’est pas pour moi. Je ne me complais pas dans les marges. Je ne crache pas sur le genre humain. Si l’on doit s’en sortir, c’est ensemble, pas chacun planqué dans son trou.
Allez, j’arrête là. J’espère que tu ne liras jamais mes mots, ma Claudie … Porte-toi bien et viens nous voir… Tu verras, on n’est pas si méchants que ça…
Contente de vous retrouver après une si longue absence ! Et déçue d'avance... Il se trouve que je comptais lire ce livre - trouvé dans une boîte à livres et qui a quand-même eu le prix Femina ! - dans les prochains jours ... Dans le genre balade dans la nature, observation des bêtes etc, je vous conseille la lecture des livres de Gabrielle Filteau-Chiba ( Encabanée et Sauvagines ) deux grands coups de cœur pour moi.
RépondreSupprimerMerci mary61, je note ces conseils de lecture! A très bientôt!
SupprimerJe vous rejoins complètement. Je suis en train de terminer ce roman chaudement recommandé pourtant par plusieurs personnes de mon entourage, mais je ne suis pas très emballée. La narratrice ne m’est pas tellement sympathique, son bonhomme encore moins, misanthrope et dépressif. Ce roman parle de vieillissement, effectivement un vrai
RépondreSupprimer«naufrage » pour ces deux personnages. Fin du monde, peut-être, fin de leur monde et de leur vie assurément. Que la gentille petite chienne se barre à la fin, on la comprend! Un peu trop de sinistrose.
Je partage complètement votre analyse... (vous m'avez fait rire mais c'est exactement ça!)
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