Éditions Fleuve Noir
★★★★★ (EXCELLENT, effrayant et hyper addictif!)
Deux
remarques pour commencer :
1.
dans le genre addictif, on ne fait pas mieux : prévoyez des
nuits courtes, très courtes même, et les journées de zombie qui
vont avec.
2.
je suis très impressionnée par l'immense recherche documentaire que
suppose l'écriture de ce roman. Quel boulot !
Alors,
autant le dire tout de suite : ce polar est excellent et a tout
d'un grand. Dès les trois premières pages, vous êtes ferré.
Impossible de lâcher. Sur un rythme hyper soutenu, vous allez de
rebondissement en rebondissement tandis que les ramifications se
multiplient de façon incroyable. Et vous vous dites : ce n'est
pas possible, il ne va pas pouvoir opérer des liens. J'imagine
l'auteur face à un immense tableau blanc recouvert de noms, de
flèches, de schémas. Tout est pensé, étudié, calculé au
millimètre près… Quelle construction ! Je suis bluffée par
ce travail titanesque, preuve que l'on a affaire à un pro du polar.
Autre
chose encore : vous allez ressortir de là un peu effrayé par
les thèmes abordés, très réalistes et en lien direct avec
notre société moderne. Vous serez secoué. Ce roman donne à
réfléchir : le monde décrit est le nôtre et franchement, on
se demande ce qu'on est venu faire dans cette galère...
Allez,
commençons !
Un
couple en mal d'enfant a donné rendez-vous via un site Internet logé
en Belgique à une mère porteuse pour une GPA dans une chambre
d'hôtel de la région parisienne : le mari s'y rend,
l'insémination artisanale a lieu. Si ça marche, la jeune femme
contactera le couple et enverra une échographie puis il faudra
attendre l'accouchement. À ce moment-là, ils devront suivre à la
lettre les conditions exposées par celle qui se fait appeler
Natacha. Le tout en échange d'une belle somme.
Un
an après ces événements, nous découvrons le commandant Franck
Sharko avançant péniblement dans la forêt de Bondy en compagnie de
sa femme Lucie Henebelle et du lieutenant Pascal Robillard. Un
randonneur a trouvé tôt le matin le cadavre d'un homme nu et
éventré dans une fosse carrée. L'homme a été à moitié dévoré
par une bête surdimensionnée. Horrible.
Un
peu plus tard, dans la même journée, tandis que Nicolas Bellanger,
un collègue de Sharko, s'apprête à franchir la porte du Bastion
(adieu le 36 quai des Orfèvres), il est accosté par un homme
effrayé qui veut remettre une lettre à la police… À peine a-t-il
le temps de transmettre sa missive qu'il s'écroule par terre, mort.
Les
flics découvrent l'objet du courrier signé « L'Ange du
futur » et accompagné d'une adresse mail : le message
est clair. Les GAFA veulent tout maîtriser et notamment notre
cerveau. Nous devenons pour eux des produits, ils nous ôtent nos
libertés et nous leur fournissons, chaque jour, de quoi alimenter
leurs données. La lettre va encore plus loin : les
scientifiques veulent améliorer l'homme, le rendre immortel :
place à l'intelligence artificielle, aux manipulations génétiques,
au transhumanisme qui vont s'emparer de nous et de nos vies.
L'Ange n'a pas l'air content. Vraiment pas.
Sharko
est inquiet. Il leur reste à se connecter au site et ce qu'ils
découvriront est terrible, impensable : l'horreur même !
Ne
souhaitant pour rien au monde divulgâcher le roman, je m'arrête là.
Franchement,
c'est du bon polar qui dénonce les dérives d'un monde qui est le
nôtre : l'homme joue à l'apprenti sorcier et se veut immortel,
il croit tout maîtriser alors qu'au fond il est manipulé par les
GAFA, il se croit tout-puissant et vole un peu trop près du soleil….
Comme Icare, il risque à tout moment de se brûler les ailes. La
chute sera brutale si tant est qu'il puisse se redresser….
Ce
roman, terrible par toutes les problématiques qu'il soulève, baigne
dans une atmosphère de fin du monde : il est sans cesse
question des inondations, récurrentes ces dernières années, et qui
apparaissent comme un avertissement de la nature.
L'équipe
de Sharko devra affronter le pire… Et là, croyez-moi, c'est le PIRE du PIRE….
Magistral !
Eh bien, quel enthousiasme! Merci de ce conseil de lecture vers laquelle je ne serais pas allée spontanément!
RépondreSupprimerI enjoyed reading thiss
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