traduit de l'anglais par Cécile Arnaud
★★★☆☆☆ (pas pour moi...)
Bon,
alors me voilà bien embêtée. Cela fait quelques jours que je
repousse la rédaction de ma chronique, persuadée que mes
impressions sur ce roman allaient bien finir par s'atténuer au
cours de ma relecture de certains chapitres… Mais le temps passe et
mon ressenti ne change pas d'un poil. Alors, je me résous à dire en
toute honnêteté que ce roman qui avait TOUT, mais ABSOLUMENT TOUT,
pour me plaire m'a ennuyée au point que j'ai eu du mal à le finir !
Et pourtant, cela avait bien commencé...
Tenez :
prenez par exemple une comédie d'Ernst Lubitsch, de Howard Hawks ou
de Frank Capra, ajoutez-y une poignée de répliques bien
mélancoliques à la Tchekhov, quelques lettres de Judy Abbott dans
Daddy-Long-Legs de Jean Webster et, me semble-t-il,
nous y sommes. Et non seulement nous y sommes mais, présenté comme
cela, je me RUE littéralement sur l'ouvrage...
Un
auteur dramatique londonien d'une soixantaine d'années, Emmanuel
Joyce, en panne d'inspiration, est à la recherche d'une actrice pour
un personnage féminin dans une pièce qu'il s'apprête à mettre en
scène à Broadway. Son secrétaire et homme à tout faire, Jimmy
Sullivan, le seconde dans cette entreprise. Quant à Lillian, la
femme d'Emmanuel, de vingt ans sa cadette, elle suit comme elle peut
les caprices d'un mari un brin volage et se plie à ses continuels
déménagements. Profondément dépressive, Lillian est une femme à
la santé fragile, à jamais marquée par la disparition de sa fille
Sarah morte à l'âge de deux ans.
Ces
trois personnes vivent ensemble, tant bien que mal, allais-je dire.
Or, un quatrième élément va venir se greffer à ce petit groupe en
la personne d'une jeune et jolie secrétaire que les Joyce veulent
emmener avec eux à New York. Simple, naïve, spontanée, pleine de
bon sens et très débrouillarde, la jolie Sarah-Alberta va devoir
affronter les humeurs et les caprices du trio, trois individus qui
s'aiment mais se supportent de moins en moins, fatigués et ennuyés
qu'ils sont de la vie et d'eux- mêmes. On peut penser que son regard
neuf et franc sur les êtres et les choses va ébranler les
certitudes des uns et des autres et qu'elle va servir de révélateur,
de déclencheur permettant peut-être une redistribution des rôles
des membres du quatuor, pour un temps au moins.
Le
point de vue alterné de chacun de ces personnages permet au lecteur
d'accéder à leurs états d'âme. Par ailleurs, l'évocation de leur
passé dont il est question régulièrement éclaire leur
comportement présent et leurs choix quant à l'avenir.
La
question est donc : pourquoi ce sentiment d'ennui ne m'a-t-il
pas quittée ? Pourquoi ne me suis-je pas DU TOUT attachée aux
personnages ? Pourquoi leur mal-être, leurs souffrances, leurs
angoisses ne m'ont-ils ni touchée ni émue ? Franchement, je ne
sais pas. C'est comme s'ils m'avaient semblé « faussement
consistants », comme des êtres stéréotypés et sans réelle
profondeur, dont l'agitation perpétuelle, les sautes d'humeur et les
discussions vaguement mondaines auraient fini par me lasser. Alors
qu'Emmanuel est un auteur dramatique, il est finalement rarement
question du travail de l'écriture, de la mise en scène ou de ce qui
fait l'intérêt d'un comédien. En fait, et contrairement à ce
qu'on aurait pu attendre, les personnages évoluent peu, demeurent
assez figés parce qu'au fond, ils n'échappent pas à la caricature,
notamment le personnage de la jeune secrétaire.
Du
coup, l'ennui l'a très vite emporté tellement j'ai eu le sentiment
de faire du surplace (malgré les voyages qu'ils entreprennent), et
c'est dommage, car je pense qu'il y avait là une vraie matière
romanesque à exploiter. Au lieu de cela, j'ai eu le sentiment de
m'enliser sans qu'aucun élément dynamique ne me sorte de ma
lassitude.
Même
les descriptions m'ont semblé assez kitsch...
Ce
n'est que mon point de vue, je reste bien persuadée que ce roman va
séduire bien des lecteurs dont je regrette sincèrement de ne pas
faire partie….
Je te comprends, c'est exactement pareil pour moi. J'étais pourtant ravie de voir que cette auteur anglaise était enfin traduite en français ! J'ai une version BBC jouée de "The Cazalets" que j'adore et je me réjouissais de découvrir d'autres de ses romans mais vraiment, pareil, je me suis plutôt ennuyée. Cela dit "The Cazalets" va être traduit; espérons...!
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