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lundi 3 juillet 2017

Un brin de verdure de Barbara Pym


Éditions Christian Bourgois
traduit de l'anglais par M. Béquié
✦✦✧✧✧ (J'ai moyennement aimé)

Dans le cadre de l'émission « La Grande Librairie », des professionnels du livre sont interrogés sur leurs coups de coeur : c'est donc sur les conseils d'une libraire de Douais que je me suis lancée dans Un brin de verdure de Barbara Pym…
Eh bien, ce ne fut pas un coup de foudre pour moi, j'avoue même avoir trouvé le temps un peu long ! (D'autres de ses romans sont meilleurs, paraît-il : Quatuor d'automne ou Une demoiselle comme il faut.)
Nous sommes en Angleterre dans un village du West Oxfordshire dans les années 70. Emma Howick, anthropologue, est venue se réfugier dans la maison de campagne de sa mère pour étudier le comportement des gens aux mœurs un peu anciennes.
L'oeuvre s'ouvre sur un dimanche de Pâques où toute une petite troupe s'apprête à faire une promenade dans le parc du château, droit datant du 17e siècle. Le pasteur, Tom Dagnall, figure centrale du village et du roman, pense qu'il se doit d'accueillir Emma et tenter de l'intégrer à la petite communauté.
Veuf, il vit tant bien que mal avec sa sœur Daphné qui ne rêve que d'une chose : partir en Grèce avec son amie. Viendront se joindre à leur promenade dominicale Martin Shrubsole, un jeune médecin, sa femme Avice et quelques villageoises…
Très vite, on est plongé dans une ambiance « à la Tchekhov » : en préparant le thé, en buvant un verre de sherry ou en admirant une très belle composition florale, les personnages s'interrogent sur leur vie, leurs amours, leurs amitiés, la religion, la mort, autrement dit des problèmes plutôt « existentiels » s'il en est, et ce, sur le ton faussement léger du badinage, l'air de rien. Quelques dialogues, non dénués d'humour, font vraiment penser à des répliques de Tchekhov. On y lit une certaine nostalgie pour un passé révolu que certains personnages, assez conservateurs, quittent à regret tandis que d'autres s'élancent avec plaisir dans un monde moderne qui les attire.
Si je n'ai pas trouvé la lecture désagréable, je dois bien avouer que je me suis un peu ennuyée : le roman est assez long et il ne se passe pas grand-chose, ce qui habituellement n'est pas pour me gêner mais là, si quelques trop peu nombreuses répliques tchekhoviennes viennent pimenter un échange entre deux protagonistes, le reste du temps, les discussions sur la façon de faire des bouquets, de décorer l'église, d'organiser les ventes de charité ou les fêtes du village ont fini, à dire vrai, par me lasser. Pour être anglais, c'est très anglais, et pourtant, croyez-moi, j'adore ce qui est anglais mais là, le charme n'a pas vraiment opéré !
En revanche, je me permets de placer là un de mes chouchous du rayon littérature anglaise plutôt légère et drôle : connaissez-vous la série des « Mapp et Lucia » ?
QUOI ? VOUS NE CONNAISSEZ PAS ? VEINARDS !!! A l'époque, (1992, oui oui, j'étais née depuis longtemps, car je ne vous l'ai pas encore dit, mais je suis vieille), c'était publié chez Salvy mais je crois que cet éditeur a mis la clef sous la porte.
J'adorais ces éditions qui mettaient en lumière, entre autres, des auteurs comme Vita Sackville-West , Elizabeth Von Arnim, Barbara Pym et ... Edward Frederic Benson, l'auteur de la série que j'essaie de vous vendre ! UN PUR RÉGAL : le premier tome s'appelle : Queen Lucia, le second: Lucia à Londres, le troisième Miss Mapp ( il y en a six en tout!)
Je ne vais pas vous raconter ma vie mais j'aimais tellement ces romans que des copains anglais, à qui une amie proche et moi-même rendions visite chaque année, avaient fini par nous surnommer Lucia et Mapp tellement ils nous savaient accros aux aventures de ces deux héroïnes. Une petite recherche sur internet m'apprend d'ailleurs que ces romans sont maintenant publiés chez Payot ou bien vous pouvez les trouver en occasion ici ou là.
Vous y lirez une satire de la bourgeoisie provinciale anglaise au lendemain de la Grande Guerre. C'est léger, drôle, piquant, archi archi délicieux, les personnages sont attachants et vous ne pourrez plus les quitter ! Une super série pour les vacances…
Bon, du coup, j'en ai oublié ma Barbara Pym…
Ah, quand le passé refait surface, c'est la petite madeleine…

Je vous la sers avec une tasse de thé et un nuage de lait ?

3 commentaires:

  1. J'aime Pym mais n'ai pas lu celui-ci. Ceci dit, je suis d'accord, tous ne se valent pas.

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  2. Je suis en lecture/relecture de tous les Barbara Pym, et en VO si possible
    Mais dans les années 90 j'ai lu ces Mapp et Lucia chez Salvy (souvenirs;..), oui, récemment un gros volume est ressorti chez Payot!

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  3. Quelle chance de pouvoir les lire en VO!
    Je garde très précieusement ces livres de la collection Salvy qui sont si beaux, et puis, c'est toute une époque... Nostalgie, quand tu nous tiens!

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