Éditions Gallimard
★★★★★ (J'ai adoré)
Bon,
je relève la tête un peu ahurie, la nuque me fait mal : je
viens d'engloutir en quelques heures le dernier livre d'Antoine Bello
et j'ai vraiment beaucoup, beaucoup aimé ! Je crois que je vais
devenir une inconditionnelle de cet auteur : après Ada
qui m'avait enthousiasmée, j'ai de nouveau ressenti ce même bonheur
de lecture en découvrant L'homme qui s'envola.
Ce
qui me séduit chez cet auteur, c'est le fait qu'il aborde des sujets
complètement essentiels, existentiels voire philosophiques qui
touchent l'homme moderne comme la liberté, le bonheur et en même
temps, il a la capacité d'embarquer son lecteur dans une intrigue
extraordinaire et un suspense très soutenu : résultat, ça
marche, ça court, on est complètement suspendu à son récit. Quel
conteur que ce Bello !
A
cela, on peut même ajouter une dose d'humour qui ne gâche rien,
bien au contraire.
Ainsi,
tout y est : la réflexion, l'action et l'humour, l'ensemble
écrit dans une langue fluide, précise, efficace, très agréable à
lire. J' « adhère » complètement comme disent les
jeunes !
L'homme
qui s'envola se nomme John Walker et c'est bien simple : il a
tout réussi.
Chef
d'une assez grosse entreprise de transport qu'il ne cesse de faire
prospérer, père de famille et époux comblé, il ne lui manque
rien. De l'argent ? Il en a à revendre ! On peut dire de
cet homme qu'il a tout pour être heureux : en effet, rien ne
lui manque vraiment sauf... le temps, du temps pour lui, je veux
dire, du temps pour lui TOUT SEUL !
Ah,
je vous imagine prendre un air rêveur… Je dis ça parce que je
crois vraiment que nous sommes tous des Walker en puissance et que
l'on a tous rêvé un jour de … Stop, je n'irai pas plus loin et
surtout, si vous aimez un peu le suspense, je vous déconseille de
lire la quatrième de couv' qui, à mon sens, en raconte beaucoup
trop !
Donc,
disais-je, notre Walker aime beaucoup sa femme, ses enfants, son
boulot mais il sent comme un poids, un poids de plus en plus lourd
peser sur ses épaules et il a comme l'impression que, le temps
passant, rien ne va s'arranger : les responsabilités vont se
multiplier, les tâches à accomplir aussi. Il a le sentiment d'être
pris au piège, dépossédé de son existence, comme si son avenir
s'écrivait dorénavant sans lui. «La nuit, Walker contemplait le
plafond en se disant qu'il était booké jusqu'en 2040. »
Pas très engageant comme perspective, vous en conviendrez !
Alors,
pour échapper à ses visions cauchemardesques, il se prend parfois à
rêver… « Il habiterait seul, ne fréquenterait personne,
s'encombrerait d'un minimum de possessions et organiserait son temps
à sa guise. » En pensée, facile, mais de là à passer à
l'action, c'est une autre affaire... Et pourtant...
Allez,
je ne vous en dis pas plus sinon que c'est génial, que vous allez
adorer et attendre comme moi le prochain Bello avec impatience !
Ah je l'attends, car il me semble que j'ai lu tout ce qu'il a écrit (ou presque)
RépondreSupprimerJe crois que je vais en faire autant!
RépondreSupprimerCoup de cœur partage! Une lecture addictive.
RépondreSupprimerS.O.