Éditions P.O.L
★★★★★ (J'ai adoré)
Ce
livre-là, voyez-vous, c'est mon petit bonbon, ma petite douceur à
moi dont j'ai dégusté chaque page, une à une, désespérée de
voir mon roman fondre à vue d'oeil. A vrai dire, je l'ai su tout de
suite, en lisant les premières lignes de la quatrième de couv',
qu'il serait pour moi, celui-là : il était question de Rohmer
et de la Normandie. Je vous explique et vous allez tout de suite
comprendre pourquoi ce livre avait vraiment tout pour me plaire :
1.
Rohmer est mon cinéaste préféré : j'ai tout vu (ou presque)
et revu de lui. Et Les Vacances est non seulement un
roman dans lequel il est question de Rohmer mais c'est aussi un livre
rohmérien. Qu'est-ce qu'un livre « rohmérien » me
direz-vous ? Comment définir d'abord le film rohmérien ?
Alors là, vous me coincez. Mon frère, féru de cinéma et qui
déteste Rohmer, vous répondrait que ce sont des films chiants et
mal joués. C'est une façon de voir les choses. Moi qui ai un avis
évidemment plus nuancé hum, hum... je le définirais plutôt comme
un cinéma très écrit, dans lequel la parole est primordiale et qui
a quelque chose à voir avec le marivaudage.
2.
La Normandie : j'y habite depuis heu… fort longtemps
maintenant, depuis que l'Éducation Nationale m'a obligée à quitter
ma capitale natale du jour au lendemain. Alors, les lieux dont il est
question : c'est CHEZ MOI !!! Caen et notamment la fac de
Caen dont il est largement question dans l'oeuvre, je l'ai
fréquentée. Les Nouettes, le château de la comtesse de Ségur dans
l'Orne ? J'y ai amené mes enfants (petits... maintenant, plus
rien ne les intéresse) pour une fête de l'âne (la nostalgie me
prend à l'idée que j'en faisais ce que je voulais, avant, de mes
gamins, jusqu'à les traîner à une fête de l'âne): imaginez des
ânes déguisés avec chapeaux de paille, dentelles ajourées, rubans
colorés, jambières en velours. Et moult petites filles tout de
blanc vêtues et courant ça et là, tresses au vent, devant la belle
bâtisse du XIXe siècle. Je fus évidemment ravie d'y retourner avec
un des personnages du roman !
3.
Les histoires de profs de fac, j'adore ça, et là, avec Sophie, j'ai
été servie.
4.
Quant aux romans policiers, je m'en délecte.
Bref,
tout ça réuni avec humour (qu'est-ce que j'ai ri!) : un PUR
délice plein de fantaisie et d'invention...
Alors,
maintenant, le sujet (sans aller trop loin…, suspense oblige...)
Deux
personnages : Sophie et Paul. Un remake de la Comtesse de
Ségur ? Non, pas vraiment : Sophie Bogoroditsk a 68 ans,
est prof à la fac de Caen (comme l'auteur, je crois...), spécialiste
internationale de Ségur et bientôt à la retraite.
Paul
de Freneuse est nettement plus jeune, il écrit une thèse sur les
films qui n'ont jamais vu le jour et travaille notamment sur un film
de Rohmer qui n'a a priori jamais été achevé : Les
Petites Filles
modèles, 1952,
considéré comme le premier film de la Nouvelle Vague
(mais les livres de Ségur, il ne les a pas lus.) Il a
pour projet d'analyser le film sans l'avoir vu. Ah, ces
universitaires !
Comment
Sophie rencontra-t-elle Paul ?
Sophie
a reçu une invitation pour une intervention à Berkeley sur l'adaptation cinématographique des Petites Filles modèles
par
Rohmer (mais Rohmer, elle ne connaît pas.) De même
qu'elle ne connaît pas la Californie et que dire non à une telle
occas', ce serait quand même dommage… surtout que tous les frais
sont payés par l'université !
Donc
Sophie et Paul vont se rencontrer à l'Abbaye d'Ardennes, siège de
l'IMEC (l'Institut Mémoires de l'Édition Contemporaine), près de
Caen, autour du fond Rohmer nommé RHM…
Vont-ils
s'aimer ou se haïr ? Qui sait ?
Pt'êt'
ben qu'oui, pt'êt' ben qu'non ...
Nos
deux détectives en herbe vont-ils trouver ce qu'ils cherchent ?
D'ailleurs, connaissent-ils vraiment l'objet de leur quête ? Un
film qui n'existe pas ? Le pourquoi de son inachèvement ou de
sa disparition ? Des acteurs qui ne sont plus ? Des
producteurs envolés dans la nature ? Des témoignages sur le
lieu du tournage ? Ou bien... le sens de leur vie ? Ce
qu'ils ont été et ce qu'ils seront après leur rencontre ?
Vont-ils
se trémousser plus ou moins discrètement sur les airs de Radio
Nostalgie, manger des crêpes, fumer clope sur clope, boire de la
vodka ou du calva, Normandie oblige ? Ah, ça, oui, oui, oui !!!
Allez,
j'arrête là, je ne vous raconte pas l'affaire Pottier qui va vous
faire hurler de rire, ni la façon dont on survit en Normandie, ni
qui détient le n°20 du magazine Frou Frou…
Croyez-moi
sur parole, tous en voiture pour un road trip peu ordinaire !
Foncez ! Vous verrez, en vacances, qu'est-ce qu'on s'amuse !
Bonjour,
RépondreSupprimerAviez-vous lu "Adèle et moi" du même auteur ? Si ce n'est pas le cas, courez l'acheter ou l'emprunter à la médiathèque la plus proche...(J'ai lu que vous habitiez Flers, vous êtes donc déjà sûrement passée par Saint-Pair-sur-Mer... )
Un auteur dont j'aime la plume !
RépondreSupprimerHa oui, 100% d'accord ! Je me suis régalée. Et si tu n'as pas lu Adèle et moi, son précédent roman alors tu as de la chance, il est encore meilleur !
RépondreSupprimerj'ai beaucoup aimé aussi!
RépondreSupprimerMerci pour vos commentaires: c'est noté, je me fais offrir à Noël "Adèle et moi" car je n'ai pas lu ce roman! D'après ce que vous me dites, il a l'air délicieux! J'ai hâte de m'y plonger...
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