Éditions Liana Levi
★★☆☆☆ (Je n'ai pas accroché)
Eh
bien oui, ça arrive, la magie n'opère pas. Au début, il est
difficile de mettre un mot sur le malaise : l'écriture
peut-être, c'est toujours elle qui me séduit la première ou au
contraire, m'empêche d'adhérer pleinement à l'oeuvre. Un rythme,
une respiration, une petite musique, qui ne viennent pas…
Et
pourtant, l'Aubrac… Je n'y suis allée qu'une fois et par hasard.
Des amis ayant eu un empêchement de dernière minute nous avaient
laissé leur gîte, une vieille bâtisse du XVIIIe siècle, située
près de Mende. Nous étions en pleine campagne, un peu parachutés,
il faut bien le dire, car nous n'avions pas du tout prévu de passer
des vacances dans ce coin. J'avais très vite repéré la présence
de l'Aubrac pas très loin en remontant un peu vers l'Ouest. C'est un
de mes collègues de travail qui me parlait toujours de ces terres où
il avait passé ses vacances. J'étais curieuse de découvrir enfin
ces paysages.
Quel choc ! Je ne savais pas qu'un lieu comme l'Aubrac existait en France, ainsi que le dit très justement l'auteur : « L'Aubrac produisait immanquablement la même réaction chez ses visiteurs : on dirait la Mongolie ; on croirait la Nouvelle-Zélande, l'Australie, la Namibie, l'Islande, le Pérou, le Tibet, le Canada, l'Écosse... » Oui, le touriste qui arrive en Aubrac ne sait pas nommer ce qu'il voit. Il n'a plus les mots, il en a même perdu la parole ! Il est ailleurs, sans repères, face à une immensité dont il n'a pas l'habitude. Je me souviens que mes enfants disaient qu'ils étaient sur la lune, ce qui les amusait beaucoup ! (Jouer avec une vipère pendant que nous mangions notre aligot dans un buron les avait aussi remplis d'aise !)
Quel choc ! Je ne savais pas qu'un lieu comme l'Aubrac existait en France, ainsi que le dit très justement l'auteur : « L'Aubrac produisait immanquablement la même réaction chez ses visiteurs : on dirait la Mongolie ; on croirait la Nouvelle-Zélande, l'Australie, la Namibie, l'Islande, le Pérou, le Tibet, le Canada, l'Écosse... » Oui, le touriste qui arrive en Aubrac ne sait pas nommer ce qu'il voit. Il n'a plus les mots, il en a même perdu la parole ! Il est ailleurs, sans repères, face à une immensité dont il n'a pas l'habitude. Je me souviens que mes enfants disaient qu'ils étaient sur la lune, ce qui les amusait beaucoup ! (Jouer avec une vipère pendant que nous mangions notre aligot dans un buron les avait aussi remplis d'aise !)
Nous
y étions retournés plusieurs fois, comme aimantés, découvrant
avec le même saisissement et la même sidération ces lieux étranges
dans lesquels nous nous perdions lors de balades, toujours vaguement
inquiets de savoir si nous étions sur la bonne route. J'ai gardé de
cet Aubrac une impression très forte, très particulière, que j'ai
du mal à décrire : quelque chose comme de la fascination mêlée
à de la peur, un sentiment d'étrangeté qui m'attirait et me
repoussait en même temps. Un lieu en rupture brutale avec ce qui est
autour, tant le dépouillement, la nudité, l'austérité frappent
d'un coup le promeneur ahuri. Ai-je été à la recherche de cet
Aubrac-là en lisant Alto Braco ? Peut-être, certainement même.
Ai-je voulu trouver les mots qui m'avaient manqué quand j'avais
découvert ces terres ? Oui, je crois, mais je ne les ai pas
trouvés dans ce texte et je suis restée comme extérieure à ce
roman.
Que
je vous parle un peu du sujet : la narratrice, Brune, une jeune
femme parisienne, travaillant dans une crèche, a été élevée par
ses deux grands-mères, entendez, sa grand-mère, Douce et sa
grand-tante, Granita, originaires toutes deux de l'Aubrac. Elles
avaient quitté leur terre natale pour s'installer à Paris et tenir
un café, comme beaucoup d'autres auvergnats. Pour les obsèques de
Douce, la narratrice repart en Aubrac où, enfant, elle passait ses
vacances, et découvre une terre d'éleveurs qui ont bien du mal à
affronter les dures réalités économiques qui les touchent de plein
fouet.
Il
est donc beaucoup question d'élevage dans ce roman très documenté,
de races bovines, de viande.
Par
ailleurs, des secrets de famille seront révélés à la narratrice
qui s'interrogera sur ses liens profonds avec cette terre qui, au
fond, ne lui est pas si étrangère que ça.
J'avoue
m'être un peu perdue dans les histoires de famille qui ne m'ont pas
vraiment touchée et, de plus, je n'ai pas ressenti d'attachement
particulier pour la narratrice qui, parfois, me donnait l'impression
d'être une journaliste interviewant des agriculteurs pour le papier
qu'elle allait rédiger… A dire vrai, l'analyse économique m'a
semblé prendre le pas sur la dimension poétique que j'attendais
surtout.
Bon,
c'est comme ça. Le principal, c'est que ce livre ait trouvé ses
lecteurs et des lecteurs qui, visiblement, l'apprécient beaucoup...
Apparemment tu n'as pas lu le premier roman de Vanessa Bamberger donc c'était difficile pour toi de savoir que son écriture, qui a bien d'autres qualités, ne verse dans la poésie :-)
RépondreSupprimerTout à fait d'accord avec toi sur ce dépliant touristico généalogique un peu touffu !
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