Éditions Viviane Hamy
★★★☆☆ (J'ai bien aimé)
Nathan
a quitté assez jeune le domicile de ses parents : il a voulu
mener sa vie, ailleurs, loin d'eux. Après quelques années d'études,
il ne fait que vivoter en exerçant des petits boulots alimentaires
qui ne l'intéressent pas vraiment. Ses retours au pays ont été
assez rares et le temps est passé.
Ainsi, Nathan n'a-t-il pour ainsi dire pas connu son frère, Gabriel. La seule image dont il se souvienne est celle d'un ado distant, de quinze/seize ans, avec lequel il n'a jamais vraiment parlé. Gabriel fréquentait déjà, à l'époque, une troupe de saltimbanques avec laquelle il faisait des spectacles. Nathan n'en a vu aucun et maintenant, c'est trop tard puisque Gabriel est mort dans un accident de voiture peu de temps après avoir passé ses épreuves du bac.
Ainsi, Nathan n'a-t-il pour ainsi dire pas connu son frère, Gabriel. La seule image dont il se souvienne est celle d'un ado distant, de quinze/seize ans, avec lequel il n'a jamais vraiment parlé. Gabriel fréquentait déjà, à l'époque, une troupe de saltimbanques avec laquelle il faisait des spectacles. Nathan n'en a vu aucun et maintenant, c'est trop tard puisque Gabriel est mort dans un accident de voiture peu de temps après avoir passé ses épreuves du bac.
Nathan
est donc revenu pour les obsèques de son frère. S'il sait
bien qu'il ne pourra jamais rattraper le temps perdu, il va tout de
même tenter de comprendre qui était ce frère, cet étranger.
Encore lui faudra-t-il poser les bonnes questions… Pas si simple...
Ce
sont d'abord des parents terrassés par la douleur qu'il retrouve.
Commence alors une errance autour de ce frère disparu : aller
sur les lieux qui étaient les siens, rencontrer ceux qui l'ont connu
et comprendre ce qui l'a amené à prendre cette voiture sous
l'emprise d'alcool ou de stupéfiants.
Saltimbanques
est un roman d'atmosphère : les personnages semblent évoluer
dans un monde qui n'est pas vraiment le leur et dans lequel ils ont du mal à trouver leur place, comme s'ils avançaient
constamment dans une semi-obscurité les privant de repères. Rien
dans ce monde ne semble les retenir, les intéresser, les impliquer.
Ils sont de passage, songent peu à l'avenir et vivotent au jour le
jour dans une brume qui semble pénétrer leur âme. « Est-ce
qu'il y a seulement une histoire ? Une vraie histoire ? »
s'interroge Bastien, un ami. Est-ce que ces jeunes parviennent à se
construire une vie ? À être heureux ? Pas sûr.
Qui
sont-ils, ces jeunes ? Pourquoi cette désillusion permanente,
cette fuite constante, cette tristesse insondable qui imprègne tout
leur être ? Une très grande mélancolie émane de chacune de
ces pages disant l'impossibilité d'être heureux, le malaise
d'un désenchantement permanent dans un monde silencieux et triste.
François
Pieretti, primo-romancier, a su rendre ce sentiment presque d'abandon
que peuvent ressentir des jeunes sans avenir, « des enfants
perdus », abandonnés même, trouvant encore peut-être
dans l'amitié quelque refuge possible.
Comme
je le disais, Saltimbanques est un roman d'atmosphère
qui a su capter l'air du temps. L'écriture est fluide et tout en
nuances. J'avoue cependant avoir peut-être moins aimé la dernière
partie qui se passe en Bretagne et qui m'a semblé plus convenue (la
Bretagne est tellement « cliché » : c'est le lieu
où, dans la littérature actuelle, échouent tous les jeunes bobos
qui veulent recommencer leur vie…) Par ailleurs, je la ressens
comme se rattachant un peu artificiellement à un récit formant un
tout. C'est un point de vue, il se discute bien entendu !
Des
premiers pas très prometteurs en littérature, c'est certain !
Un auteur à suivre, assurément !
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