Éditions du Rouergue
★★★★☆ (J'ai beaucoup aimé)
Je
ne sais pas si l'on peut mesurer la qualité d'un livre à la vitesse
à laquelle on le lit, mais si c'est le cas, on peut dire que c'est
un polar « qui fonctionne » en ce sens qu'à peine
commencé, impossible de le poser… Résultat : une petite nuit
et un lever un peu douloureux ce matin mais bon, je n'avais qu'à
pas…
Le
sujet : Manuel Ferreira est flic et s'apprête à rencontrer une
journaliste, Adèle Lemeur, qui veut l'interviewer sur le problème
des effectifs dans la police. Ben oui, tiens, pourquoi pas, sauf que,
plutôt que de sortir un calepin pour noter les réponses, la jeune
femme pose sur la table du bistrot une photo pas très récente, une
photo de classe.
Manuel
ne dissimule pas sa surprise et son profond malaise : elle lui
explique la situation très clairement. Elle n'est pas journaliste,
elle est la fille de la maîtresse qui avait été assassinée dans
sa classe, en plein cours, par un de ses élèves, il y a longtemps,
plus de vingt-cinq ans, en mars 1989.
Effectivement,
Manuel était présent ce jour-là dans la classe. Oui, il a tout vu,
tout entendu et a déjà tout dit. La police a mené l'enquête, on
sait d'ailleurs qui a tiré. L'affaire est classée, inutile de
revenir là-dessus, lui précise-t-il masquant difficilement un
trouble grandissant qui aurait plutôt tendance à démentir ses
affirmations.
La
jeune femme veut approfondir la question, comprendre. Elle ne lâchera
rien. Son père a toujours voulu la protéger et donc a refusé de
lui donner des explications. Mais comment se construire sur un
silence, un non-dit ? Impossible...
Et
pourtant, si son père avait eu raison de se taire ?
Des
explications, peut-être n'en avait-t-il finalement aucune à lui
fournir : comment comprendre qu'un enfant, puisque le meurtrier
était un élève de cette classe de CM2, puisse vouloir tuer une
instit' que tout le monde aimait et avec laquelle le petit gamin
n'entretenait aucun conflit ? Comment comprendre son geste ?
Le mystère est entier.
Adèle
Lemeur veut savoir pourquoi sa mère est morte, c'est tout. Elle a
besoin de comprendre pour aller mieux. On ne peut vivre avec tout un
pan de son passé dans l'ombre. Elle fera tout pour avoir des
réponses. Elle a posé un congé de six mois pour se lancer corps et
âme dans cette enquête et elle espère que Manuel pourra l'aider.
Mais
Manuel est-il la bonne personne sur qui compter dans ce genre de
situation, lui qui donne plutôt l'impression de vouloir dissimuler
certaines choses ? Cela étant, difficile de dire
non à une jeune femme si séduisante…
Au
fond, qui est-il cet homme mal dans sa peau et dans sa vie ?
Quels sont ses secrets ?
Et
si Adèle, bien naïvement, se lançait dans une recherche périlleuse
qui au lieu de lui permettre de se reconstruire
allait tout simplement la détruire à petit feu…
Toute
vérité n'est pas bonne à savoir ... Regardez Oedipe… à
vouloir remuer le passé, on libère des ombres qui nous enferment
davantage dans une nuit épaisse…
Un
polar rythmé et plein de suspense dont l'écriture simple, fluide et
efficace nous tient en haleine jusqu'au bout, jusqu'à la dernière
ligne...
Comme
je vous le disais au début de la chronique, c'est simple :
impossible de poser le roman avant de l'avoir fini. Vous êtes
prévenu maintenant...
Merci beaucoup pour ce conseil!
RépondreSupprimerl'auteur doit venir le présenter dans ma médiathèque en novembre... j'ai hate de le lire!
RépondreSupprimer