Éditions Métailié
traduit de l'islandais par Éric Boury
« Il n’y a à tout cela qu’une seule réponse : éteindre la machine.
Soit c’est elle qui survit, soit c’est l’être humain, mais pas les deux. »
Et le pire dans tout cela, c’est
que ceux qui osent se déconnecter ou qui le sont accidentellement se sentent
comme perdus, quasi inexistants comme si vivre signifiait se montrer aux
autres. Exister, c’est être vu. Autrement dit, cesser d’être vu signifierait …
mourir !
« C’était peut-être ça, le plus terrifiant, l’idée d’être seul sans que
personne vous voie, l’idée que tous pouvaient vous observer, mais que personne
ne s’y intéressait. »
Finalement, dans ce monde, la
tragédie, c’est la panne de courant !
J’avoue que ce point de départ
m’avait donné envie de découvrir ce qui se présentait comme une terrible
dystopie des temps modernes.
Hélas, finalement, je me suis
perdue dans ce roman pour des raisons que je vais tenter d’analyser.
Deux écrivains, Lenita et Áki
Talbot, séparés depuis peu, se déchirent : ils ont chacun écrit un livre
qui porte le même titre Ahmed
et dont le contenu, assez identique, raconte comment un jeune Pakistanais, réfugié
en Islande, finit par rejoindre les rangs de l’État Islamique.
Qui a plagié l’autre et pourquoi ?
Ou bien, à force de s’observer, les gens finissent-ils par se ressembler ?
Chacun des deux protagonistes souhaiterait être récompensé par un prix
littéraire et vendre plus de livres que l’autre. Ils s’épient sans cesse.
Encore vaguement amoureux, ils
s’observent via les caméras, souffrent de voir leur ancien conjoint se livrer à
des expériences sexuelles multiples.
Là, surgit un groupuscule terroriste qui veut
tout faire sauter et mettre fin au règne de la transparence absolue…
J’ai trouvé que le propos de
départ était vraiment intéressant mais l’on finit par aborder différents thèmes
qui ne sont jamais vraiment approfondis, on s’interroge au sujet des
personnages et de leurs motivations sans jamais avoir de réponses, l’intrigue
peine à se mettre en place, certains points d’ailleurs demeurent à mon sens
inexpliqués. Il me reste comme une impression d’inabouti…
Je termine le livre un peu
frustrée, un peu perdue aussi, je dois bien l’avouer.
Heimska La stupidité pose néanmoins un regard bien sombre sur
notre époque hyper-connectée où l’homme peine à vivre sans le regard de l’autre.
Pas très engageant tout ça…
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