Éditions Gaïa
traduit du norvégien par L-M Besançon
Sortez vos polaires, vos gants,
votre chapka et vos boots, vous partez pour Longyearbyen, capitale
administrative du Svalbard, deux mille kilomètres au nord de la Norvège. De là,
direction le pôle Nord. Température moyenne : - 34°C . Question d’habitude, me
direz-vous. Certes, mais quand même, j’aurais du mal. Et celle qui vous va vous
raconter cette histoire s’y connaît car Monica Kristensen est glaciologue et
elle est la première femme à avoir dirigé une expédition en Antarctique. Elle a
travaillé comme directrice de station de recherche dans la région du Svalbard.
Et franchement, pour dire vrai, je n’ai jamais eu aussi froid de ma vie en
lisant un livre !
Bon, allez, je trépigne, donc je
vous le dis tout de suite : j’ai A-DO-RÉ ce livre ! J’ai été portée par
un suspense haletant, une vraie angoisse qui vous tient tendu et frigorifié
jusqu’à la dernière page. Impossible de m’arrêter, ce qui est gênant pour les
activités quotidiennes… Je n’avais qu’une envie : retrouver l’expédition
où je l’avais laissée, j’allais dire, dans
l’état où je l’avais laissée, au beau milieu de nulle part sur la banquise
arctique…
Quelques mots sur l’intrigue,
sans rien dévoiler, promis. Mais, encore une fois, ne lisez pas la 4e
de couv’, elle en dit trop !
Un hélicoptère norvégien porte
secours à une expédition qui s’est mise en route pour le pôle Nord assez tôt
dans l’année, trop tôt certainement, au mois de février. Un appel de détresse a
été envoyé du 87e parallèle nord informant les autorités que le
campement vient d’être attaqué par un ours polaire. Habituellement, dans ce
cas, sont envoyés deux hommes : un policier - et ce sera un certain
Knut Fjeld qui s’y collera - et un agent du service environnement. Or ce
dernier, trop jeune et insuffisamment expérimenté, ne partira pas.
Sur place, le policier découvre
un traîneau (il y en avait deux), huit chiens quasi morts, une toile de tente
en lambeaux et des hommes endormis : morts ? Non, enfin dans un état
second, méconnaissables, totalement désorientés, ayant à peine l’apparence d’êtres
humains : le chef Karsten Hauge et
trois autres membres : Mads Friis, Terje Kraemer et le musher (conducteur
de traîneaux à neige tirés par des chiens), Svein Larsen. Ce dernier est vraiment
dans un sale état. Qu’a-t-il bien pu se passer ? Qu’est-il arrivé aux
chiens et à leur maître pour qu’ils soient dans cet état là ?
J’ai beaucoup aimé l’organisation
du récit car, tandis que l’on suit de près l’évolution de ces hommes vers le
pôle, certains chapitres racontés par la femme d'un des explorateurs mettent
en lumière la personnalité de chacun de ces hommes et la façon dont ils ont
conçu, programmé et financé cette expédition. Des zones d’ombres se creusent,
toujours plus nombreuses et s’ajoutent à la terrible tension que nous font
partager sur place ces explorateurs prisonniers des glaces et de bien d’autres
dangers auxquels ils ne sont peut-être pas suffisamment préparés.
Vraiment, on s’y croirait
tellement les descriptions sont réalistes et saisissantes de vérité, ce qui ne
fait qu’accentuer le sentiment d’angoisse et la tension extrême qui règne dans
ce huis clos glaçant, dans tous les sens du terme !
Préparez-vous au pire…
Quel enthousiasme ! Je l'ai vu en librairie mais avec le printemps qui pointe le bout de son nez, je m'étais dit que je l'emprunterai l'hiver prochain en bibliothèque.
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