Éditions Belfond
★★★☆☆ (J'ai bien aimé)
Alors,
ce dernier roman de Karine Giebel, la reine du thriller français ?
Bon, c'est sans aucun doute un page-turner qui m'a valu une fin de
semaine avec des valises sous les yeux (736 pages avalées en trois
soirées). Impossible à lâcher. Un très bon suspense donc.
Quelques longueurs tout de même et des hasards pas forcément très
crédibles mais bon, on passe. Ça se lit très facilement, les nerfs
à vif. Bref, on en a pour son argent. Maintenant, ce n'est pas
forcément ce que je préfère en matière de polars mais ça, c'est
une affaire de goût.
Le
sujet ? Une petite Marocaine de huit ans, orpheline de mère,
est confiée par son père à une femme, Medja, qui lui promet que sa
fille, en France, aura un meilleur avenir qu'au Maroc : elle ira
à l'école et pourra ensuite faire des études. On s'en doute, rien
de tout cela n'arrivera à la petite qui sera placée chez la cousine
de Medja : elle vivra désormais chez les Chalandon, dans la
banlieue parisienne. Enfin, quand je dis « vivre », c'est
un bien grand mot : Tama deviendra une esclave, travaillera du
matin au soir, dormira sur le sol dans une pièce non chauffée, sera
traitée pire qu'un animal. Je ne vous cache pas que ce qu'elle subit
est à peine soutenable. Âmes
sensibles s'abstenir : humiliations, violences en tous genres,
viols, privation de nourriture et d'eau sont le quotidien de la
petite.
Parallèlement,
nous suivons un certain Gabriel qui vit dans les Cévennes au milieu
de nulle part avec son chien Sophocle et ses deux juments. C'est un
homme bien mystérieux. Il séquestre une jeune femme qui vient
d'avoir un accident de voiture près de chez lui. Il compte la tuer.
Pour le moment, il l'observe lutter contre la mort. Après, il ira
lui creuser une tombe…Qui est cet homme ? Avec quels démons
vit-il ?
Karine
Giebel s'attaque à un vrai sujet de société : l'esclavage
moderne ou esclavage domestique qui touche toutes les classes
sociales. La plupart des victimes sont des femmes, 30 % d'entre
elles sont mineures. On leur fait miroiter la possibilité d'une vie
meilleure. Piégées, privées de papiers, complètement coupées du
monde, elles subissent le pire. Le roman de Karine Giebel rend
parfaitement le calvaire quotidien que vivent ces femmes. Comme je le
disais plus haut, c'est à peine imaginable.
Alors,
si vous n'avez pas peur d'affronter le pire, allez-y ! Bienvenue
en enfer !
article intéressant, merci, j'attendrai la version poche. il y fort longtemps, 15 ans? j'avais lu un roman de Ruth Rendell sur cet esclavage domestique en G.B. malheureusement je n'ai pas retrouvé le titre, elle avait donc un belle avance sur notre française... Brigitte
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