Éditions Noir sur Blanc, Notabilia
★★★★★ (Magnifique!!!)
Je
viens de finir Une longue impatience, le dernier roman
de Gaëlle Josse, et mon émotion est telle que, c'est bien simple,
je me sens tout à fait incapable d'en parler.
Je
suis sans voix.
Tout
à l'heure, alors que je déjeunais avec une amie, j'ai tenté de lui
dire quel était le sujet du roman. Le sujet, pas plus. Juste
quelques mots. J'en fus incapable. Immédiatement, des images me sont
venues à l'esprit et elles furent immédiatement accompagnées de
larmes.
J'ai
dû renoncer.
Je
ne peux pas parler de ce livre, de cette histoire, de ces personnages
sans pleurer.
Je
ne sais pas si c'est le thème qui m'a touchée (une femme qui attend
le retour de son fils), je ne sais pas si c'est l'écriture :
des mots simples, justes, sensibles qui filent droit au coeur, je ne
sais pas si ce sont les descriptions à la fois poétiques et sobres
ou bien le portrait fin et nuancé des personnages ou encore cette
pudeur, cette grâce, cette délicatesse qui enveloppe chaque ligne
de ce récit.
Je
ne sais pas pourquoi les mots de Gaëlle Josse me bouleversent tant.
Ce
que je sais par contre, c'est que j'ai du mal à parler de son roman.
Peut-être
aurais-je dû attendre un peu avant d'écrire ma chronique mais à
mon avis, les images de ce récit sont tellement ancrées en moi que
rien n'y fera, l'émotion sera toujours aussi intense.
Ce
que je sais aussi, c'est que moi qui prête volontiers mes livres,
celui-là, je ne le prêterai pas. Jamais. J'aurais l'impression de
donner un bout de moi-même. Non, il restera près de moi, dans ma
bibliothèque, à portée de main, toujours.
Je
sais aussi que si un jour je rencontre l'auteur, je ne pourrai pas
aller lui parler de son roman. L'émotion m'en rendra tout simplement
incapable.
Drôle
de billet que celui-ci, me direz-vous.
Un
peu en vrac, comme ce roman m'a laissée.
« Ne
me secouez pas, je suis pleine de larmes. »
Je
cite juste deux extraits, ce ne sont pas forcément les plus beaux,
tout le texte est une splendeur. Deux passages pour que vous puissiez
lire les mots de Gaëlle Josse.
« Je
suis envahie, pénétrée, toute résistance devenue inutile, par les
coups sourds, aveugles, insistants d'une souffrance qui ne me laisse
aucun repos. Je vis avec une absence enfouie en moi, une absence qui
me vide et me remplit à la fois. Parfois, je me dis que le chemin
qui me happe chaque jour est comme une ligne de vie, un fil sinueux
sur lequel je marche et tente d'avancer, de toutes les forces qui me
restent. De résister au vent, aux tempêtes, au Trou du diable, aux
larmes, à tout ce qui menace de céder en moi. Il me faudrait
chercher des arrangements pour enjamber chaque jour sans dommage,
mais je ne sais rien des arrangements. »
« J'attends
un signe, un courrier, quelque chose sur lequel m'appuyer. Tout ce
que je veux, c'est que Louis rentre. Je voudrais retrouver notre
unité première, rompue à la naissance, l'oeuf primordial, à
nouveau. Réparé, retrouvé, intact, le temps obscur et doux de
l'inséparé. J'attends que mon fils me redonne vie, qu'il me fasse
renaître, me réveille, me ressuscite. Alors nous serons quittes. »
Merci,
Gaëlle Josse, pour ces mots...
J’ai ressenti à peu près la même chose. Un roman qui marque profondément. Qui bouleverse. Dont il est très difficile de parler. À lire absolument pour vivre une expérience littéraire unique.
RépondreSupprimerCe que vous dites est très juste:"une expérience littéraire unique". Que d'émotions en tout cas!
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