Bon,
une rentrée littéraire en demi-teinte pour moi cette année :
autant le dire, rares sont les romans dont j'ai dépassé la
vingtième page.
Je me suis forcée à finir ceux pour lesquels j'étais engagée dans un prix littéraire. Pour les autres, j'ai abandonné.
Et je ne dis pas ça comme ça, non ! Jusqu'à présent, je ne pouvais me résoudre à lâcher un livre. J'allais jusqu'au bout. Coûte que coûte.
Mais maintenant, c'est terminé.
Parce que j'en ai tout simplement assez de lire des romans qui ne sont pas écrits, des textes sans aucun style que l'on essaie de nous vendre comme de purs chefs-d'oeuvre alors qu'ils ne valent rien d'un point de vue littéraire ou pas grand-chose. Je ne veux plus perdre mon temps avec les romans dont on parle, qui font le buzz ici ou là et que l'on oubliera bien vite. Comme disait Tardieu, « je suis vieille et j'suis pressée, laissez-moi passer... »
Alors, que faire ? Retourner aux classiques ?
Oui bien sûr ! Je me dis régulièrement qu'il faut que je me replonge dans "La Recherche" ou "Madame Bovary". Et puis, attendez, je n'ai toujours pas lu « Moby Dick » ni « L'homme qui rit ».
Et pourtant, je suis bien persuadée qu'il y a eu quelques parutions intéressantes en cette rentrée mais j'ai dû passer à côté… Bon, je n'ai pas encore ouvert « Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon » de Jean-Paul Dubois ni « Le Ghetto intérieur » de Santiago H. Amigorena. Et j'en attends beaucoup… Pour le moment je suis dans « Francis Rissin » de Martin Mongin : l'écriture ne me convainc pas vraiment mais j'aime le ton. Bref, celui-là, je ne l'ai pas encore lâché…
Je me suis forcée à finir ceux pour lesquels j'étais engagée dans un prix littéraire. Pour les autres, j'ai abandonné.
Et je ne dis pas ça comme ça, non ! Jusqu'à présent, je ne pouvais me résoudre à lâcher un livre. J'allais jusqu'au bout. Coûte que coûte.
Mais maintenant, c'est terminé.
Parce que j'en ai tout simplement assez de lire des romans qui ne sont pas écrits, des textes sans aucun style que l'on essaie de nous vendre comme de purs chefs-d'oeuvre alors qu'ils ne valent rien d'un point de vue littéraire ou pas grand-chose. Je ne veux plus perdre mon temps avec les romans dont on parle, qui font le buzz ici ou là et que l'on oubliera bien vite. Comme disait Tardieu, « je suis vieille et j'suis pressée, laissez-moi passer... »
Alors, que faire ? Retourner aux classiques ?
Oui bien sûr ! Je me dis régulièrement qu'il faut que je me replonge dans "La Recherche" ou "Madame Bovary". Et puis, attendez, je n'ai toujours pas lu « Moby Dick » ni « L'homme qui rit ».
Et pourtant, je suis bien persuadée qu'il y a eu quelques parutions intéressantes en cette rentrée mais j'ai dû passer à côté… Bon, je n'ai pas encore ouvert « Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon » de Jean-Paul Dubois ni « Le Ghetto intérieur » de Santiago H. Amigorena. Et j'en attends beaucoup… Pour le moment je suis dans « Francis Rissin » de Martin Mongin : l'écriture ne me convainc pas vraiment mais j'aime le ton. Bref, celui-là, je ne l'ai pas encore lâché…
Tout
ça pour vous dire deux mots de mes deux dernières lectures
« complètes » : commençons par « Eden »
de Monica Sabolo. Franchement, et pour dire les choses telles
qu'elles sont, j'ai eu la très désagréable impression de lire 275
fois la même page. Les personnages sont inconsistants au possible
(je les ai confondus tout le long du roman), l'intrigue complètement
tirée par les cheveux (et déjà lue ici et là), les descriptions
d'une platitude absolue (c'est impressionnant!)… Tout cela sonne
faux, creux… On met dans la casserole un petit mélange de choses
qui plaisent : de beaux ados mal dans leur peau, deux trois
légendes amérindiennes (décidément, très à la mode les
Amérindiens...), la forêt qu'on massacre, des disparitions, de
l'ennui, de l'alcool, le tout saupoudré de mots magiques comme
« mystérieux », « autre dimension »,
« chemin spirituel », « éblouissement passager »…
Et l'on secoue … Le résultat ? Le « roman envoûtant »
décrit sur la 4e de couv ? Non ! Des pages
que l'on tourne sans que rien n'accroche vraiment et que l'on oublie
à peine le livre refermé… Du moins en ce qui me concerne...
Pour
filer ma métaphore culinaire, je vais passer à « Mur
Méditerranée » de Louis-Philippe Dalembert. Voilà un texte
honnête (sans qu'il y ait véritablement d'écriture, n'en demandons
pas trop!), on a même l'impression que tous les « ingrédients »
de départ étaient plutôt bons mais au final, le résultat est
décevant : on ne s'attache pas aux personnages (je n'ai pas été
émue une seule fois, moi qui pleure pour un rien...) et ce, sur un
sujet grave, terrible, celui des migrants !
Je
pense d'ailleurs que la documentation assez importante dont disposait
l'auteur a alourdi le propos et pesé sur la construction du roman,
trop didactique pour finir. En dire beaucoup sur un événement,
prétendre à une certaine exhaustivité donne rarement lieu à une
œuvre réussie. Sans doute vaut-il mieux faire des choix pour
proposer un point de vue nouveau, original.
Je
persiste à penser qu'une véritable œuvre littéraire est une
vision PERSONNELLE, INTIME du monde, une façon bien particulière de
percevoir, d'appréhender, de vivre ce qui nous entoure.
On
m'accusera d'avoir une vision trop romantique de la création mais je
crois qu'écrire doit relever d'une nécessité, rester un acte
viscéral, vital même. On ne crée pas sur commande. L'auteur ne
doit pas chercher un sujet. Il doit le porter en lui depuis
des années. Il doit vivre avec ce fardeau jusqu'au jour où, le
trouvant trop lourd, il ne peut faire autrement que de le traduire en
mots. Et généralement, cela ne se fait pas dans le bonheur, car
écrire est un exercice difficile et exigeant.
Et
je crains que ce soit ce qui manque à beaucoup d'écrivains
actuellement : écrire pour supporter encore un peu la vie,
écrire pour ne pas mourir...
Tant
mieux pour eux, me direz-vous…
Oui,
mais alors tant pis pour nous...