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vendredi 10 juin 2022

Du côté de chez Swann de Marcel Proust

Éditions Folio
★★★★★

 Je ne sais pas pour Marcel (on se tutoie maintenant, on vient de passer une semaine ensemble!), mais moi, je n’ai pas perdu mon temps ! Assignée à résidence à cause d’une sale labyrinthite qui me donnait l’impression d’être plutôt un personnage kafkaïen que proustien, je me suis replongée dans « La Recherche ». Ben voui ! J’ai même pris la décision de tout relire et d’essayer d’y comprendre quelque chose ! (Je n’ai peur de rien !) Alors voilà, j’ai noté deux trois réflexions que je vous livre (vous avez hâte, je sais), dont on pourrait discuter (n’hésitez pas à partager votre point de vue!) et surtout, je me suis dit qu’elles pouvaient (éventuellement) me permettre une entrée dans l’oeuvre, histoire de ne pas m’y aventurer sans lampe frontale… Ici, je parle surtout de la partie intitulée « Combray ». Allez, on se lance ? Promis, après la lecture de cet article, si entre la poire et le fromage, la discussion tourne sur « La Recherche », vous aurez de quoi tenir jusqu’au café !


Alors, pour commencer, il me semble qu’il y a dans le motif du vitrail (essentiel à mon avis), présent à la fois dans l’église d’Illiers-Combray et le Salon des Dames de Tante Léonie, un éclatement et une opacité qui préfigurent le regard du narrateur sur le monde. « La Recherche » est en effet une tentative de déchiffrement, de dévoilement, d’accès à une vérité toujours en fuite. «… La chose vue par moi, de mon côté du verre, qui n’était nullement transparent, et sans que je puisse savoir ce qu’il y avait de vrai de l’autre côté... » Si on regarde bien, le Narrateur passe son temps à lire le monde, à tenter de l’interpréter, d’accéder à l’essence des choses c’est-à-dire à leur beauté, leur vérité. Il formule constamment des hypothèses, des postulats sur les gens, les lieux, les temporalités, les soumettant à une grille de lecture qu’il fait évoluer au fil du temps et qui s’apparente à différents points de vue successifs sur le monde. Le Narrateur s’efforce donc d’interpréter les signes : il tâtonne, commet beaucoup d’erreurs d’ailleurs, nous entraîne avec lui dans des analyses souvent erronées ou partiales. Il croit percevoir la lumière derrière le verre opaque mais c’est un leurre. Tout est à reprendre, toujours, sans cesse, et il faut attendre que d’autres expériences sensorielles se présentent pour tenter comme le dit M. Raimond de « passer de l’impression à l’expression » (que c’est bien dit!) car évidemment bien sûr, vous vous en doutez, le but de l’entreprise est (roulements de tambour) de parvenir au Graal, c’est-à-dire à l’Art et notamment à l’écriture.

Donc « La Recherche » se présente comme un roman d’initiation, d’apprentissage. Mais l’accès à une éventuelle vérité semble un chemin semé d’embûches et on va voir pourquoi…


Tout d’abord, l’emploi du temps très strict du Narrateur (pauvre Marcel… si j’imposais ce genre de rythme à la maison, ça serait la révolution!) ne lui permet pas de créer véritablement de perméabilité entre les heures de la journée, chacune d’elles enfermant sa propre vérité dans l’espace qui lui est imparti. Cela fonctionne exactement de la même façon pour les lieux : les espaces sont étanches, hermétiques, clos : comment envisager que la promenade du côté de Méséglise (courte et donc souvent effectuée les jours de mauvais temps) puisse croiser celle de Guermantes - plus longue et occupant donc les jours les plus clairs ? On voit bien d’ailleurs ici l’étroite imbrication lieux /temporalités qui accentue encore davantage l’effet de quadrillage. En effet, les lieux comme les temporalités sont morcelés, divisés comme des pièces de puzzle impossibles à assembler et en même temps, chose surprenante, ils peuvent à certains moments se superposer voire se confondre. (Je vois aussi dans les « paperoles » rattachées les unes aux autres, parfois de manière hasardeuse, par Céleste et comme repliées en accordéon, cette même tentative d’accéder à la vérité par ajouts successifs, par petites touches, collages de fragments.) Il suffirait pourtant de réunir les pièces pour qu’un sens apparaisse, pour qu’une unité première (un paradis perdu peut-être?) soit retrouvée. Mais comment ? C’est bien là le problème ! Le morcellement de toute chose provoque chez le Narrateur inquiétude, tourment, souffrance. Prenons l’exemple de l’expérience du train : « je passais mon temps à courir d’une fenêtre à l’autre pour rapprocher, pour rentoiler les fragments intermittents et composites de mon beau matin écarlate et versatile et en avoir une vue totale et un tableau continu. » Cette course est le reflet d’une quête, elle est action, volonté, recherche. C’est une expérience difficile, épuisante et souvent stérile : elle ne permet pas d’accéder au mystère des choses. Elle le laisse seulement pressentir : le Narrateur entrevoit une lumière et des signes mais il ne parvient pas à les déchiffrer. C’est l’échec. Il a besoin d’une vue synthétique, globale, totale pour qu’une lecture du monde soit possible et, bien sûr, qu’une écriture puisse advenir. En effet, tant qu’il ne parviendra pas à effectuer cette agrégation/fédération, l’écriture n’aura pas lieu. CQFD.


En effet, comme on vient de le voir, le narrateur a une lecture particulière du monde, une vision fractionnée qui l’empêche de prendre en compte un ensemble, une totalité. Et c’est bien ça le problème ! La synthèse lui est rarement possible, et pourtant, elle est nécessaire à l’écriture, à la captation de l’essence des choses, de leur vérité. Il décrit d’ailleurs cela comme une sorte de handicap qui lui est propre. En effet, à cette vision morcelée de l’univers s’ajoute un moi fragmenté, les deux étant certainement liés d’ailleurs : « ...c’est du té de Guermantes que j’ai appris à distinguer ces états qui se succèdent en moi, pendant certaines périodes, et vont jusqu’à se partager chaque journée, l’un revenant chasser l’autre, avec la ponctualité de la fièvre : contigus, mais si extérieurs l’un à l’autre, si dépourvus de moyens de communication entre eux, que je ne puis plus comprendre, plus même me représenter dans l’un, ce que j’ai désiré ou redouté, ou accompli dans l’autre. » On observe ici un éclatement du moi qui empêche une compréhension du réel. Face à cet aveu d’incapacité, le Narrateur en vient à formuler l’hypothèse que finalement « la réalité ne se forme que dans la mémoire… les fleurs qu’on me montre aujourd’hui pour la première fois ne me semblent pas de vraies fleurs. » Autrement dit, pour lui, le réel possible n’appartient qu’au passé, il est recomposition, ce qui signifie qu’il est étroitement lié au monde de l’Art et que seul l’Art peut en proposer une représentation possible.


Alors, à quoi ressemblent les lieux réels dans la tête de Marcel? Souvent disjoints, il arrive qu’ils se superposent et donc d’une certaine façon se confondent : lorsque devenu adulte, le soir, le Narrateur entend des aboiements de chien, il se croit sous les tilleuls près de la gare de Combray. Le lieu présent s’efface et laisse place au lieu passé dans une espèce de procédé de surimpression qui n’est pas sans rappeler les formes projetées par la lanterne magique sur le mur de la chambre. Cette superposition crée un autre lieu, composite, irréel, j’allais dire romanesque. En tout cas, apparaît un espace qui n’existe pas, une création liée à une impression, à une expérience particulière. Ici l’unité engendre l’Art, elle permet d’atteindre une forme de Vérité supérieure à celle du réel, trop souvent décevante.

Voici un autre exemple : il est très étonnant de constater qu’il suffise que le père du Narrateur emprunte un chemin différent pour que toute la famille soit perdue, sans repères dans un espace pourtant extrêmement familier et très limité. Le père apparaît dans ces moments-là comme le magicien qui d’un coup de baguette magique retrouve la petite porte de la rue du Saint-Esprit. Cela me semble lié aux représentations que le Narrateur et sa mère ont de l’espace qui dans leur esprit n’est pas segmenté par des routes, des chemins, des directions… Pas de carte, pas de GPS dans leur esprit. Non, ce sont plutôt des lieux-instants, des lieux-paysages, des lieux-sensations, des lieux qui finalement ont plus à voir avec des caractéristiques esthétiques que géographiques. Ainsi, pourrait-on penser que ce point de vue sur le monde favoriserait l’accès à l’Art. Ce n’est pas le cas : les lieux ainsi vécus ne permettent pas d’accéder à la vérité. On verra plus tard que Swann, qui a une vision artistique du monde, (c’est certainement l’homme le plus cultivé de La Recherche) ne fera rien de tout cela. Certainement, parce que cela ne suffit pas.


De même l’onomastique crée dans l’esprit du Narrateur des images, des visions souvent bien éloignées du réel. Prenons l’exemple de Balbec : Legrandin explique que Balbec est un lieu de « tempête en fin de terre ». Swann précise que son église s’apparente au gothique normand. Bref Balbec restera à jamais dans l’esprit du Narrateur un assemblage étonnant et superbe d’architecture gothique et de tempête sur la mer et, comme le fait remarquer R. Barthes dans « Le degré zéro de l’écriture », « Proust et les noms » : Balbec « a deux sens simultanés.» - sans même parler des sonorités (harmonies imitatives) qui pourraient encore conduire le narrateur vers d’autres visions. Avant même de connaître les lieux, le Narrateur va tenter de déchiffrer les noms, de déceler les mystères du monde à travers eux. Il dispose librement de ces noms, personne ne lui en barre l’accès, il va donc y déverser toute la puissance de son imagination. Là, va s’opérer une reconstruction du lieu qui va engendrer une espèce d’entité nouvelle, poétique, artistique.

N’oublions pas que lorsque le Narrateur était enfant, à la demande de sa grand-mère, on ne lui offrait pas des photos des lieux qu’il aurait aimé visiter car elles étaient jugées vulgaires. A la place, Swann lui rapporte des photographies de chefs-d’oeuvre (peintures ou gravures anciennes) afin de placer entre le réel et la représentation du réel le maximum d’« épaisseurs » possibles. Ainsi, la représentation que l’enfant se fait des lieux n’a strictement rien à voir avec les lieux eux-mêmes. Le réel est jugé vulgaire, laid. Il vaut mieux s’en tenir éloigné… L’enfant est élevé dans une forme de rejet, de condamnation du réel. Peut-il faire autre chose que chercher une issue pour accéder au monde ?


Et pourtant, tout se passe comme si certains moments privilégiés avaient le don d’unir, de rassembler le temps et l’espace et ce sont précisément ces expériences-là qui donnent accès à l’Art et donc l’écriture. Prenons l’exemple des clochers de Martinville : tandis que le Narrateur est sur le point de renoncer à être « un écrivain célèbre » parce qu’il ne parvient pas à découvrir ce qui se cache derrière les choses et qu’il perd la volonté de s’adonner à cette recherche nécessitant un effort important, il est invité, lors d’une promenade, à monter à côté du cocher dans la voiture du docteur Percepied. Il aperçoit au loin les clochers de Martinville sous le soleil couchant et une impression l’étreint. « Je sentais que je n’allais pas au bout de mon impression, que quelque chose était derrière ce mouvement, derrière cette clarté, quelque chose qu’ils semblaient contenir et dérober à la fois. » C’est peut-être un détail mais à ce moment précis, soudain, l’espace s’annule : alors qu’il croyait les clochers éloignés, la voiture arrive de façon très soudaine devant l’église. Le Narrateur demande immédiatement de quoi écrire. En fait, le mystère de ces clochers, c’est qu’ils offrent au narrateur la possibilité d’accéder à l’écriture. Là, le jeune homme le comprend et il agit immédiatement, en demandant de quoi écrire et en écrivant. En fait, ce ne sont pas les clochers qui détiennent l’essence des choses, c’est l’expérience que le Narrateur fait avec ces clochers, quelque chose qui a lieu dans son esprit, en lui-même. Or, comme je le précisais tout à l’heure, on a l’impression que ces moments privilégiés ne peuvent exister que s’il n’y plus de fragmentation spatiale ou temporelle. Il faut un lieu unique (une abolition de l’espace), un temps unique (une absence de fragmentation temporelle qui a lieu précisément dans les expériences de mémoire involontaire où le présent s’efface au profit du passé .) En effet, l’analogie entre la sensation présente et la sensation passée annule la distance temporelle et permet de « s’affranchir de l’ordre du temps » et d’atteindre l’essence des choses. Et peut-être que ce lieu unique, privilégié, est la chambre, espace clos, lieu de l’écriture, lieu de l’immobilité où toutes les distances sont annulées. Devenu adulte, le Narrateur, lorsqu’il se réveille le matin, ne sait plus ni dans quelle pièce il se trouve ni quelle heure il est. Il est dans un lieu qui pourrait être tous les lieux et hors du temps. Genette précise dans « Figures I », « Proust palimpseste », que « le temps perdu n’est pas chez Proust … le passé, mais le temps à l’état pur, c’est-à-dire en fait, par la fusion d’un instant présent et d’un instant passé, le contraire du temps qui passe : l’extra-temporel, l’éternité. »


Cela fonctionne de la même façon pour les gens : l’imagination du Narrateur s’empare d’eux, les idéalise parfois, les invente, les crée : le cas de Gilberte est particulièrement intéressant. Voici les paroles pour le moins étonnantes du Narrateur : « Si elle n’avait pas eu des yeux aussi noirs… je n’aurais pas été, comme je le fus, plus particulièrement amoureux, en elle, de ses yeux bleus. » Quel paradoxe incroyable ! Le Narrateur s’avoue incapable de « réduire en des éléments objectifs une impression forte », autrement dit, sous le poids d’une quelconque émotion, il lui est impossible d’accéder à une vérité qui aurait quelque chose à voir avec une approche objective du réel.

Le Narrateur n’est d’ailleurs pas le seul ne pas comprendre le monde : que connaît-on de Swann ? Chacun en a une vision très partielle donc fausse. Comme le fait remarquer Genette, « tous les personnages de la Recherche sont protéiformes », donc insaisissables. Et ce qui est frappant, c’est que dans la mesure où ils ne sont pas perçus dans une continuité, on est toujours surpris de découvrir soudain ce qu’ils sont devenus. Swann ne supporte plus Odette ? On les retrouve mariés. Ils peuvent même simultanément associer des caractères contraires : être à la fois médiocres et fascinants, doux et violents.

Comme pour les lieux, le Narrateur passe par l’Art pour imaginer les gens : « Mme de Guermantes, que je me représentais avec les couleurs d’une tapisserie ou d’un vitrail » déçoit lorsqu’il la découvre : l’image qu’il s’est faite d’elle ne « coïncide » pas avec le réel, ce qui donne lieu évidemment à une forte déception « c’est cela, ce n’est que cela, Mme de Guermantes! » Dans le réel, elle n’est pas « colorable à volonté » (j’adore cette expression!), elle est réduite à une image fixe, elle est assujettie « aux lois de la vie ». Dans le monde de l’Art, elle acquiert un prestige, une aura qui disparaît complètement dans le réel.

Le Narrateur pense que l’Art doit lui permettre d’accéder à la vérité. Il est d’ailleurs interloqué lorsqu’il entend dire par son camarade Bloch que « les beaux vers étaient (à moi qui n’attendais d’eux que la révélation de la vérité) d’autant plus beaux qu’ils ne signifiaient rien. » Il attend de l’Art qu’il lui offre non seulement l’accès aux mystères du monde mais aussi qu’il compense une réalité toujours assez décevante.


Je voudrais pour finir (oui oui, ça se termine!) aborder une figure de style essentielle dans l’écriture proustienne à savoir, la métaphore : en effet, elle met en évidence les points communs entre les choses, elle réunit au lieu de séparer, établit des liens, des ponts entre des univers que l’on croyait hermétiques, elle dit que chaque chose participe du grand tout, elle exprime l’unité d’un monde, vision nécessaire, comme on l’a vu, pour accéder à sa beauté, à sa vérité, elle permet de dépasser les apparences :« Si on cherche ce qui fait la beauté absolue de certaines choses…. on voit que ce n’est pas la profondeur, ou telle ou telle vertu autre qui semble éminente. Non, c’est une espèce de fondu, d’unité transparente, où toutes les choses, perdant leur premier aspect de choses, sont venues se ranger les unes à côté des autres dans une espèce d’ordre, pénétrées de la même lumière, vues les unes dans les autres, sans un seul mot qui reste en dehors, qui soit resté réfractaire à cette assimilation… » (A l’ombre) La métaphore pour reprendre l’expression de C.E Magny « opère sur les choses une délivrance », elle les rassemble dans l’espace et dans le temps. Elle permet à l’artiste de révéler ainsi l’essence réelle des choses et « d’atteindre ce qu’il y a d’éternel dans le monde. » Et c’est précisément la phrase proustienne, à travers l’usage de la métaphore et de la comparaison, qui détient la clé permettant d’accéder à cette éternité. Comme le précise Gérard Genette dans son article « Proust palimpseste », « Figure I » : « la métaphore n’est pas un ornement, mais l’instrument nécessaire à une restitution, par le style, de la vision des essences parce qu’elle est l’équivalent stylistique de l’expérience psychologique de la mémoire involontaire » Ainsi la métaphore concrétise-t-elle dans l’écriture elle-même cette nécessaire fusion, cette indispensable convergence entre deux entités permettant d’accéder à une vision totale, absolue, apaisée du monde nécessaire à l’acte d’écriture.


Nous le savons, contrairement au Narrateur, Swann a échoué, il s’est perdu, a perdu son temps, n’est pas allé à la recherche de la vérité. Il n’a pas choisi entre l’Art et la vie. Il a fréquenté les salons, les mondains. Il a bien senti qu’il n’était pas loin parfois d’une révélation. D’ailleurs, il est le seul personnage de La Recherche à vivre une expérience de mémoire involontaire similaire à celle du Narrateur à travers la petite musique de Vinteuil. Mais il n’a pas approfondi, n’a pas pris le temps, n’a pas répondu à l’appel. Il serait intéressant de se demander en quoi Swann apparaît comme le double négatif du Narrateur. Pourtant, tout laisse penser qu’il faisait partie des élus, qu’il aurait pu, qu’il n’a peut-être pas été loin « de faire une œuvre d’art ». Pourquoi s’est-il arrêté « en deçà de l’art » ? Qu’est-ce qui a empêché Swann d’accéder à la création ? (suspense atroce ...)


Allez, je vous laisse là-dessus. Dites-moi où vous en êtes avec Proust : lecture, relecture, abandon? Quel rapport avez-vous avec cette œuvre ? Dites-moi tout !