Éditions l'arbalète Gallimard
★★☆☆☆ (bof bof)
BILLET D'HUMEUR
J'ai
un problème avec les romans actuels dont les personnages féminins
s'appellent Marie ou Jeanne. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens
qu'on va très très vite se prendre les pieds dans le tapis pour
finir la tête dans l'arête du mur le plus proche.
Et
le pire, c'est que ça marche à tous les coups.
Parce
que ces femmes (est-ce le prénom qui veut ça?), elles sont
chouettes, sympas, plutôt pas mal, un peu bohèmes, un brin
artistes, écrivaines, traductrices, elles lisent des textes que pas
grand monde ne connaît, écoutent de la musique que personne
n'écoute, vont parfois au ciné… Dans leur maison, style
bourgeois-bohème, de jolis tissus qu'elles ont ramenés de jolis
voyages recouvrent les canapés et les lits (parce qu'avant, quand
elles étaient étudiantes, elles étaient aussi un peu baroudeuses…)
Dans
cette maison, on se sent bien entre amis… On danse un peu en fin de
soirée… C'est sympatoche tout plein...
Elles
ont des copains cool les Marie et les Jeanne, des mecs pas comme les
autres, qu'aiment marcher seuls dans la montagne ou sur les routes,
qui se laissent pousser la barbe, qu'aiment pas trop les téléphones
portables et qui ne bossent pas vraiment.
Oui,
ils sont chouettes aussi les copains des Jeanne et des Marie. Super
attachants, pas soumis à la société de consommation, un peu mal
dans leur peau. Beaux, bien sûr, jeunes encore (même si ça
commence à tourner un peu...)
Généralement,
il y a un môme qui traîne dans leurs pattes, on ne sait pas trop
pourquoi et eux non plus d'ailleurs…
Et
quand on en est là, je me dis qu'on n'est plus à un stéréotype
près : un peu de vague à l'âme par-ci par-là, l'envie de
revivre une seconde jeunesse
(comme-de-grands-ados-qu'-ont-jamais-vraiment-réussi-à-devenir-des-adultes-parce-que-les-valeurs-de-la-société-beurk-beurk),
quelques scènes d'amour, deux trois passages où on joue avec le
gosse (assis par terre), deux trois balades dans le paysage (un peu
gris, c'est mieux), puis un retour à la maison où l'on débouche
une bonne bouteille de vin rouge (du pas dégueulasse) que l'on
déguste dans un verre ancien chiné en regardant le paysage
(toujours tristounet) à travers la fenêtre de la cuisine. Oui, la
cuisine, c'est pas mal.
Voilà
voilà.
Les
Marie et les Jeanne, ça annonce généralement ce type de récit,
dans l'air du temps, bobo dans l'âme, un peu platounet dans
l'écriture et souvent pas très très original, il faut bien le
dire...