Lire Vargas c’est accepter implicitement un pacte de lecture qui peut se résumer en quelques phrases : une histoire absolument pas crédible qui a quelque chose à voir avec le conte, la légende, le mythe même ; des personnages qui ont tous une caractéristique particulière : le narcoleptique (Mercadet), la surpuissante (Violette Retancourt), le gars d’une humanité hors norme qui a l’air complètement à côté de la plaque : il a du mal à prononcer certains mots, dit constamment « je ne sais pas », aime dessiner, s’allonger sur un dolmen, mettre les pieds dans l’eau et s’attache à un hérisson (Adamsberg bien sûr), le cultivé : lettres, histoire, architecture (le chef Danglard) …
Il se trouve que l’histoire se passe à notre époque mais franchement, si on enlevait les téléphones portables et les ordis, elle pourrait très bien se passer au 19e siècle voire au Moyen-Age…
Ajoutez à cela des bestioles (puces ici, araignées ailleurs…) Bref, si l’on accepte toutes ces bizarreries qui à mon avis font précisément tout le charme des romans de Vargas, on adore. Et je fais partie de ces gens qui adorent tout en comprenant parfaitement ceux qui détestent.
Alors ce dernier Vargas ? J’ai beaucoup aimé. De toute façon, il suffit que je retrouve tous ces personnages, je me laisse porter, peu importe l’intrigue (je me suis comme d’habitude paumée dans les personnages mais c’est sans importance), peu importe le lieu (ici un bled près de Combourg, où l’on retrouve trois quatre clichés bretons pour planter le décor : le dolmen, le chouchen et... le sosie de Chateaubriand…)
Voilà, je vous aurai prévenus…
Un flic qui propose à un autre flic mal dans sa peau d’acheter un âne parce que ce dernier a toujours adoré les ânes… moi je succombe … Franchement, je dois être aussi déjantée que Vargas…
Oui, moi aussi, j'ai aimé l'âne si doux marchant le long des ... dolmens ? Et Johan et son chouchen, ses remèdes mystérieux et sa taverne armoricaine. Parfois, on se serait presque cru dans Astérix. Tout comme vous, je suis une inconditionnelle.
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