C’est à l’occasion de mon post sur le dernier roman de Jean-Philippe Toussaint qu’une personne m‘a laissé le commentaire suivant : « avez-vous lu « La Vérité sur Marie » ? Elle semblait insister. Immédiatement, je notai le titre, difficile à trouver dans les librairies de mon coin qui, étant donné l’immense quantité de livres publiés, n’ont plus de fonds, comme avant. J’ai fini par le dénicher dans une petite bibliothèque. Il est sorti en novembre 2009. Je le lis seulement maintenant. Il m’a fallu 15 ans pour découvrir cet incroyable texte. Mille mercis à celle qui me l’a conseillé, elle se reconnaîtra.
« La Vérité sur Marie » est un texte de haute volée, immense, envoûtant, avec une scène centrale d’une rare intensité. Toussaint écrit superbement, il nous entraîne, nous capte, nous impressionne. Il est magicien. On en ressort subjugué. Il faut lire « La Vérité sur Marie », pas pour Marie, personnage que je trouve sans intérêt, énervant, un peu daté pour le coup. On frôle un peu le cliché avec Marie. Non, en fait, le personnage central est un cheval, un pur-sang, qui se déploie dans une scène folle, au rythme insensé, une scène d’anthologie, inoubliable. Il y a beaucoup d’érotisme, de sensualité, de violence dans la prose de Toussaint. On marche en équilibre entre l’amour et la mort sans jamais savoir lequel des deux l’emportera.
Mais au fond, peu importe le sujet, c’est l’écriture qui prime, le style : Toussaint est comme Flaubert capable d’écrire un livre sur rien. Il ne se passe pas grand-chose dans les livres de Toussaint et c’est très bien comme ça. On n’en apprécie que davantage l’exceptionnelle beauté du style, les sonorités des mots, dont on se régale, et le rythme puissant des phrases.
Allez, je vous aurai prévenus, jetez-y un coup d’oeil, on en reparlera !
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