Éditions Grasset
Impossible
de faire deux pas ces temps-ci sans voir ce petit livre jaune
partout : dans les gares, les aéroports, les aires
d'autoroutes, les supermarchés… Impossible d'y échapper !
C'est le grand succès du moment, déjà traduit en vingt langues, et
après avoir résisté … moi aussi, j'ai craqué ! J'en ai
commencé le lecture de ce petit air supérieur signifiant que moi,
je saurai voir tous les défauts de ce best-seller et
ne tomberai pas dans le piège de cette lecture facile...
Eh
bien c'est encore moi qui ai littéralement dévoré ce court roman
et me suis retrouvée en larmes en parcourant les dernières pages !
Oui, ce livre m'a beaucoup touchée, oui, je m'en souviendrai
longtemps, oui, je le recommande parce qu'il est porteur d'un message
d'espoir et qu'il parle d'un sujet qui me tient à coeur : la
situation des femmes dans le monde.
Trois
destins : celui de Smita en Inde, de Giulia en Sicile et de
Sarah au Canada. Trois existences difficiles pour des raisons
différentes. Trois portraits de femmes qui ne vont pas lâcher le
morceau, qui vont se battre, refuser de renoncer, dire NON à ce que
la société leur propose, trois femmes qui iront jusqu'au bout de
leur destin, coûte que coûte.
Parce
que, comme vous le savez, la situation des femmes dans le monde n'est
pas bien reluisante : Smita est une Intouchable, une Dalit (une
opprimée), une « hors caste». Son « darma, son
devoir, sa place dans le monde » consiste à aller ramasser
la merde des Jatts « à mains nues, toute la journée »,
« métier » qui se transmet de mère en fille. Elle part
tôt le matin avec son seau et sa balayette. Insupportable. Si elle
n'y va pas, on lui incendiera sa cahute, on lui coupera les jambes,
on la violera ainsi que sa fille. « On naît videur de
toilettes, et on le reste jusqu'à sa mort. C'est un
héritage, un cercle dont personne ne peut sortir. Un karma . »
Mais Smita a décidé que sa fille irait à l'école, qu'elle
n'aurait pas le même destin et moyennant une somme d'argent qu'elle
a donnée à l'instituteur du village, Lalita apprendra à lire et à
écrire. Sa fille s'en sortira, elle en est certaine !
Giulia
vit à Palerme en Sicile : elle travaille dans une petite
entreprise où l'on trie les cheveux que l'on récupère un peu
partout, chez les coiffeurs notamment (la coutume s'appelle la
cascatura), on les lave, on les démêle, on les teint de
façon à en faire des postiches ou des perruques. C'est
l'arrière-grand-père de Giulia qui a créé l'entreprise en 1926 :
dix ouvrières en vivent et Giulia ne quitterait pour rien au monde
ce métier qu'elle adore. Mais lorsque son père est victime d'un
accident, ce qu'elle va découvrir la plonge dans une angoisse
terrible et des décisions très difficiles à prendre s'imposent à
elle.
Enfin,
Sarah, à Montréal, est une « executive woman » :
de vie personnelle, elle n'en n'a pas . Tout pour le travail :
en tant qu'avocate, elle ne vit que pour ses dossiers, y passant ses
nuits et ses jours, ne retrouvant ses enfants que le soir pour les
embrasser rapidement. Le lendemain, debout à cinq heures, Sarah
recommence la même routine, s'oubliant, oubliant son coeur et son
corps mais ce dernier va très vite la rappeler à l'ordre.
Dédié « aux
femmes courageuses », ce livre plein d'humanité et d'espoir
parle d'elles, de ces femmes qui grâce à leur courage, leur force,
leur persévérance font avancer le monde, se battent tous les jours
pour être libres et rester dignes.
Si
ce roman pouvait donner à toutes les femmes le courage de refuser ce
que leur imposent au quotidien la société, la famille, la religion,
les coutumes, ce serait déjà un pas en avant. Et c'est comme cela
que petit à petit, on avance.
A
lire, évidemment !
Je partage entièrement votre conclusion....
RépondreSupprimerLe destin de ces 3 femmes qui ne se connaissaient pas et qui sont pourtant intimement liées les unes aux autres .
Bravo pour votre blog