Éditions Viviane Hamy
★★★☆☆☆
C'est
en Dordogne, à Saint-Michel-de-Montaigne, que nous conduit cette
fois-ci Estelle Monbrun, dans la fameuse tour ronde qui abrite la
très célèbre librairie aux poutres blanches recouvertes de
nombreuses citations grecques et latines, lieu où Montaigne aimait
écrire, penser et se reposer.
Un
matin de juillet, Olivier, un jeune étudiant chargé des visites
guidées, arrive assez tôt afin de mettre de l'ordre dans la pièce
de réception et tombe nez à nez avec … un homme inanimé gisant
au pied de la fameuse tour. Accident ? Meurtre ? En tout
cas, voilà l'intrigue et le suspense lancés...
Un
mois après, sur l'île d'Oléron, Mary, une étudiante américaine
chargée de surveiller les petits-enfants d'un dénommé Michel
Lespignac, écrivain renommé se prétendant descendant de Montaigne,
laisse se volatiliser les deux petites dont elle avait la garde.
Encore une fois, simple accident ou bien enlèvement prémédité ?
Mais par qui ? Et pour quoi ?
Le
commissaire Foucheroux, en semi-retraite, est rapidement contacté
par une ancienne assistante, la commissaire Leila Djemani, qui semble
vouloir son aide. En effet, Michel Lespignac, ex-diplomate et ami des
grands de ce monde, veut que l'affaire soit prise en charge par
Foucheroux lui-même et ce, dans la plus grande discrétion.
Les
deux affaires ont-elles un lien ? Peut-être bien dans la mesure
où l'homme défenestré, un certain Daniel Klein, devait
précisément être le secrétaire de Michel Lespignac durant l'été…
Inutile
de vous dire que vous allez, le temps de cette lecture, fréquenter
un bon nombre d'universitaires, spécialistes du grand Montaigne et à
la fin du roman, vous n'aurez que deux envies : foncer en
Périgord, si ce n'est déjà fait, pour visiter la fameuse tour et
ses inscriptions, et surtout, vous replonger dans les textes de
Montaigne…
Roman
à l'atmosphère un peu désuète, Meurtre à Montaigne
n'en est pas moins (certains diraient n'en est que plus) agréable à
lire, mais j'avoue avoir eu quelques difficultés au départ à me
repérer parmi les très nombreux personnages (un index est présent
à la fin mais je ne l'ai découvert… qu'à la fin!)
Quelques
bémols cependant : j'ai trouvé les personnages un brin
caricaturaux, mais peut-être est-ce le style « Agatha
Christie » qui veut ça...
Je
me suis laissé prendre par l'intrigue, même si elle m'a semblé
parfois un peu tirée par les cheveux, artificiellement complexe et
bien peu vraisemblable… J'ai d'ailleurs été gênée par un
décalage entre l'époque des faits (le XXIe) et l'impression de lire
un texte qui se situerait au XXe, voire au XIXe : par exemple,
lorsque les enfants sont enlevées, pas d'alerte-enlèvement, ni, du
reste, indépendamment des questions de siècle, de parents
angoissés par leur disparition… Seul le grand-père a l'air un peu
ennuyé...
Enfin,
l'oeuvre de Montaigne elle-même et les lieux qui sont les siens
auraient mérité d'être davantage exploités par l'auteur :
or, on a l'impression de les traverser bien rapidement sans vraiment
s'y arrêter, de façon presque anecdotique, comme s'ils n'étaient
qu'une toile de fond.
Une
lecture agréable, mais qui n'est pas sans susciter quelques
réserves, pour ce roman qui célèbre les 25 ans de la Collection
Noire de chez Viviane Hamy « Chemins nocturnes » lancée
par un titre d'Estelle Monbrun : Meurtre chez tante
Léonie.
Mais
ce n'est que mon tout petit avis… A vous de vous faire le vôtre !
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