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mercredi 6 octobre 2021

Feu de Marie Pourchet

Édition Fayard
★☆☆☆☆

Personne n'aurait parlé de ce livre-là, tout se serait bien passé.

J'aurais lu les trente premières pages, refermé le bouquin et je l'aurais revendu.

Acheté vingt balles, repris cinq, perte sèche.

Pas de chronique, évidemment. Basta.

Au lieu de ça, je l'ai terminé. Mais quelle était cette œuvre du siècle, portée aux nues, encensée par tous, le Houellebecq féminin disait-on ? D'aucuns criaient au génie, à la merveille, au chef-d'oeuvre. S'ensuivait généralement une avalanche de louanges sur l'écriture (ciselée, vive, etc etc)… Nulle part la passion amoureuse n'avait été évoquée avec autant de puissance, d'intensité. C'était fou, « Feu ». Un prodige.

Il fallait donc le terminer.

Le problème, c'est que dès le début, je n'ai rien compris. Je ne savais pas qui parlait, ni à qui, ni de quoi. Alors, évidemment, ça n'aide pas. Le pire étant les passages qui ont lieu dans une banque. Là, c'est d'un chiant absolu, la traversée du désert (un chapitre sur deux presque.)

Bon, j'ai quand même compris qu'une femme Laure (prof de fac, évidemment, elle connaît par coeur Jürgen Habermas - putain la sociologie, ça commence à me gaver ferme!) donc cette Laure aime le gars qui bosse dans la banque. Alors là, pourquoi elle l'aime, j'avoue que j'ai un peu de mal à comprendre : il est moche, maigre, maladif mais surtout très très con, pas sympa et en plus, le seul être qu'il aime, c'est son chien. Bon, c'est sûr, elle, elle fait pas beaucoup plus finaude malgré ses références à Habermas. Donc, elle l'aime, mais franchement, si c'est ça la passion ! Il est bien tiédasse ce feu! Lui, à vrai dire, on comprend pas bien ce qu'il veut, s'il veut ou pas, il hésite (il est minable et pour autant n'a rien de houellebecquien, je vous rassure, non, minable, c'est tout.) On ne ressent aucune empathie pour ce gars (ni pour l'autre gourde d'ailleurs) dont on se fout complètement parce qu'on n'y croit pas une seule seconde à ces deux marionnettes … Plus qu'à deux personnages, Laure et Clément ressemblent à deux concepts fantomatiques, au service d'une vague réflexion sociologique qui n'aboutit qu'à une fin grotesque.

Passons…

Ah si, j'oubliais, elle a une fille, cette Laure, enfin, une ado improbable au langage caricatural qui parle d' « Andromaque » comme aucun ado ne parle en réalité ! (et d'ailleurs, quel ado parle d'Andromaque ?) Franchement, j'avais l'impression de lire un chapitre des « Bolloss des belles-lettres »...

Quant à l'écriture… Une posture, une imposture ? Si on en est là… (entre nous, qu'est-ce que notre époque manque d'ambition quand même!)

Au fait, je vous ai dit que le chien du gars, il s'appelle Papa. Comme c'est rigolo.

Mouais...


 

6 commentaires:

  1. J'ai découvert votre blog il y a peu et je me régale. Je pense que je ne vais pas acheter "Feu" et pourtant votre billet m'a bien fait rire et j'apprécie beaucoup votre ton. Allez, on va se consoler avec le dernier Lionel Shriver qui est une pépite. Encore merci à vous !

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    1. Je suis ravie que mon blog vous plaise Fabienne. J'essaie de dire très honnêtement ce que je pense, sans me laisser influencer par ce que je lis dans les critiques...
      Je suis moi aussi très tentée par le dernier Lionel Shriver... On en reparle bientôt?

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  3. la passion amoureuse ne m'a jamais.... passionnée; donc d'emblée je fuis le sujet....
    Maintenant, que celui-là est rhabillé intégralement pour l'hiver, je le fuis encore plus.
    Le pire, c'est qu'il est goncourable (pas une référence, tu me diras...), que les critiques du masque et la plume en disent plein de bien....Tout ça laisse pantois....

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  4. J'hésitais déjà un peu, à peine envie de le lire. Problème réglé. Merci.

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  5. C'est marrant. J'ai lu Feu, en fait non, je me suis arrêté au bout d'un cinquantaine de pages et comme cela m'arrive très rarement de ne pas lire jusqu'au bout un livre, je regarde les critiques pour comprendre.Comme souvent, elles sont bonnes, voire très bonnes alors je regarde les "mauvaises", celles à une étoile ou moins quand c'est possible. Et là, je commence à lire une critique dans laquelle je me retrouve complètement, qui exprime exactement ce que j'ai pensé en lisant le début de ce livre, pour m'apercevoir à la fin que c'était la tienne.(Comme on se connait, je continue le tutoiement).
    Cela m'a fait bien sourire.
    A bientôt. Xavier

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