Éditions P.O.L
★★★★★ (J'ai adoré)
Cher
monsieur Winckler,
Je
viens de finir votre roman et encore une fois, toute l'humanité et
la générosité qui s'en dégagent m'ont rempli le coeur de bonheur.
Que demander de plus à la littérature ? me direz-vous.
J'ai retrouvé avec un immense plaisir les personnages que j'avais rencontrés dans Abraham et fils : Abraham, le père, homme de pure bonté, de pure générosité, magnifique personnage qui porte un regard toujours bienveillant sur le monde, lui dont le souci est de savoir s'il a bien fait, entendez s'il a fait du bien.
J'aime aussi beaucoup sa nouvelle femme Claire qui lui ressemble : elle a les pieds sur terre, est à l'écoute des autres et s'occupe bien de Franz.
Ah, Franz … il a tout pour lui ce garçon mais il ne le sait pas (encore), quel amour ! Tiens, je lui présenterais bien ma fille et je le prendrais volontiers comme gendre (d'ailleurs, monsieur Winckler, il faudra que je vous reparle de tout ça, je veux dire de l'avenir de Franz, ça me préoccupe un peu vos histoires d'Amérique…)
Ah, Franz et ses histoires : on ne s'ennuie pas une seconde avec lui, c'est pour cela que je l'adore, il a toujours quelque chose à raconter, on a l'impression qu'il connaît toutes les histoires, celles de la littérature, du cinéma ou bien celles de la vie, des gens… Et puis, il a tellement d'humour, d'autodérision… (oui, décidément, il conviendrait très bien à ma fille qui adore se marrer...)
Il y a aussi Luciane : elle m'a sidérée, la gamine qui veut vivre sa vie et voler de ses propres ailes… Elle a du caractère, c'est bien, il faut savoir s'affirmer dans l'existence !
J'ai retrouvé avec un immense plaisir les personnages que j'avais rencontrés dans Abraham et fils : Abraham, le père, homme de pure bonté, de pure générosité, magnifique personnage qui porte un regard toujours bienveillant sur le monde, lui dont le souci est de savoir s'il a bien fait, entendez s'il a fait du bien.
J'aime aussi beaucoup sa nouvelle femme Claire qui lui ressemble : elle a les pieds sur terre, est à l'écoute des autres et s'occupe bien de Franz.
Ah, Franz … il a tout pour lui ce garçon mais il ne le sait pas (encore), quel amour ! Tiens, je lui présenterais bien ma fille et je le prendrais volontiers comme gendre (d'ailleurs, monsieur Winckler, il faudra que je vous reparle de tout ça, je veux dire de l'avenir de Franz, ça me préoccupe un peu vos histoires d'Amérique…)
Ah, Franz et ses histoires : on ne s'ennuie pas une seconde avec lui, c'est pour cela que je l'adore, il a toujours quelque chose à raconter, on a l'impression qu'il connaît toutes les histoires, celles de la littérature, du cinéma ou bien celles de la vie, des gens… Et puis, il a tellement d'humour, d'autodérision… (oui, décidément, il conviendrait très bien à ma fille qui adore se marrer...)
Il y a aussi Luciane : elle m'a sidérée, la gamine qui veut vivre sa vie et voler de ses propres ailes… Elle a du caractère, c'est bien, il faut savoir s'affirmer dans l'existence !
Oui,
vraiment, je les aime beaucoup, vos personnages, monsieur Winckler
(au point d'oublier un peu, parfois, qu'ils n'existent pas en vrai…)
Les retrouver un peu tous les soirs (je lis au lit), le temps si
court d'un roman, me donne le sentiment de retrouver des amis.
Si
vous saviez le plaisir que j'ai eu à retourner dans la rue du/des
crocus à Tilliers, de me balader dans la maison-personnage (je la
visualise très bien maintenant, j'en connais toutes les pièces,
parfaitement meublées par moi-même. Peut-être aviez-vous fait
l'effort de les décrire, c'est vrai, c'est votre boulot, mais je
suis désolée de vous dire que c'est MOI qui l'ai meublée, à
l'aide de MON imagination... Vous pourrez toujours changer les
papiers peints, je referai les peintures quand bon me semblera. Déjà
que pour les raisons que vous savez, il a fallu remettre à neuf le
bureau d'Abraham. Triste épisode. J'ai eu tellement peur pour lui,
c'est égoïste mais je n'imagine même pas une seule seconde perdre
Abraham. Ça aussi, monsieur Winckler, on en reparlera, si vous le
voulez bien, parce qu'il ne faut pas vous imaginer tout puissant !
Et puis quoi encore !)
Les
Farkas ont changé depuis le premier volume, les temps aussi (et
c'est toute une époque que vous évoquez si justement ici, la France
des années 60/70) que vous découpez en cinq parties : de la
Préhistoire (présentation des personnages) aux Temps modernes (les
projets d'avenir) en passant par Antiquité et Moyen Âge où l'on
apprend que notre Abraham devient médecin responsable de la
maternité de Tilliers (quelle chance pour les femmes de la région!)
et nous découvrons que Soeur Evangéline se lancerait bien avec
Claire dans des séances d'éducation à une sexualité sans risques
(magnifique Cercle des sorcières!) - nous sommes avant 68…
beaucoup de choses restent à faire dans ce domaine, n'est-ce pas ?
Il
sera question aussi de la guerre d'Algérie (là-bas et ici puisque
dans les deux pays des hommes et des femmes ont beaucoup souffert),
de mai 68 : ma grande copine, qui doit avoir à un chouia près
votre âge, s'est complètement reconnue dans vos histoires, elle n'a
pas cessé de crier en brandissant votre livre : « oui,
oui, c'était exactement ça - elle était dans un établissement
privé de Nantes - et lorsqu'elle est tombée sur le programme de
cinéma des pages 358 à 361, elle a jubilé « oui, nous aussi,
du jour au lendemain, on nous a emmenés au cinéma ! »
Elle était folle de joie (quand je vous dis que vos textes rendent
heureux !) Elle était prête à écrire au ministre de
l'Éducation Nationale pour qu'il rende cette liste de films
obligatoire…
Et
je repense soudain (excusez-moi mais je saute un peu du coq à l'âne,
c'est à cause de mon enthousiasme) à la description génialissime
du spectacle de fin d'année - et dire qu'il n'aura pas lieu – vous
auriez pu faire venir les gens du ministère pendant les grandes
vacances, ils n'auraient vu personne et c'eût été parfait !
Mais,
dites-moi, monsieur Winckler, où vous allez chercher toutes ces
idées ? Votre cerveau est-il un volcan en éruption pour que ça
fuse comme ça de tous les côtés ? Car c'est exactement ça,
on pourrait développer chaque histoire et l'emmener jusqu'au bout et
l'on aurait plein de romans... Cent mille milliards de romans...
Une
autre chose me trotte dans la tête - décidément, tout ça est un
peu décousu mais c'est la vie, n'est ce pas… Vous parlez de l'acné
de Franz - vous auriez pu le faire quand même un peu moins
souffrir , monsieur l'auteur, et lui trouver un moyen d'atténuer
tout ça (on dit que le mélange miel/cannelle marche très bien,
dites-lui d'essayer…), pauvre garçon, juste au moment où il
découvre l'amour et toutes les transformations du corps…
Ah
Franz, comme il est attachant, c'est vraiment mon chouchou, comme il
est drôle, comme il est gentil, dirait ma vieille voisine que j'aime
tant ! Quelle chance aura celle qui tombera amoureuse de lui, il
faut qu'elle soit bien, monsieur Winckler (c'est pour ça que je vous
parlais de ma fille, elle pourrait devenir personnage de roman, je
lui poserai la question ce soir, il vaut mieux que je lui en parle
avant, ce n'est pas rien de décider de devenir personnage de roman…
je vous tiens au courant...), il faut, disais-je une fille à sa
hauteur, autrement, je vous le dis tout net : je serais
contrariée ! Après tout, les lecteurs ont bien un peu leur mot
à dire, non ? Vous aurez la gentillesse de me la présenter
avant. Si elle me plaît, feu vert, sinon, vous m'en trouverez une
autre ! Non mais, on ne va pas lui donner n'importe qui à cet
ange. Déjà que vous lui avez collé une acné monstrueuse (même
dans le dos, je n'en reviens pas! Ce n'est plus de l'imagination,
c'est du vice!) Je refuse que vous lui mettiez dans les pattes une
harpie. Je veux qu'il soit HEUREUX cet enfant !
Voilà
monsieur Winckler ce que je souhaitais vous dire avec d'autres choses
que j'ai oubliées mais ce n'est pas grave.
Vous
savez j'ai commencé votre roman par la fin car je voulais être sûre
qu'il y allait y avoir une suite et quand j'ai lu « Franz en
Amérique » j'ai été soulagée et j'ai pu commencer
tranquillement les premières pages. Je suis d'un naturel anxieux et
ces personnages sont comme de la famille maintenant alors, puisque
vous êtes un peu Dieu en tant que romancier, je vous envoie ma
prière, enfin mes souhaits si vous préférez :
- Faites que Franz n'ait plus d'acné DU TOUT (si le mélange
miel-citron ne marche pas, essayez en infusion : 5 g de fleurs
de violette, 10 g d'écorces de bourdaine, 20 g de feuilles de noyer,
20 g de fleurs de souci, 30 gr de racine de bardane, 30 g de sommité
de pensée et 30 g de feuilles et de racines de pissenlit. Il faut
mettre 20 g de cette préparation dans un litre d'eau bouillante,
laisser infuser dix minutes. En boire une tasse, trois fois par jour
après les repas. C'était la recette de ma grand-mère. Elle aurait
adoré Franz, vous savez… Alors ? Si elle peut lui être
utile...
-
Qu'il évite impérativement la bouffe américaine, autrement, la
tisane, elle ne sert à rien !
-
SVP, SVP : pas de mauvaises rencontres. S'il lui arrive quelque
chose, on est loin, enfin… Abraham est loin et … Il aurait pu
aller en Angleterre ou en Suisse, non ? Quelle idée de
l'envoyer de l'autre côté de l'Atlantique !
-
Trouvez-lui des logeurs gentils (ça m'inquiète de le voir débarquer
comme ça chez des gens qu'on ne connaît pas). Je vais cet été à
New-York, je ne sais pas où vous pensez l'envoyer mais je peux déjà
aller voir si le quartier où vous imaginez le parachuter est sympa
et pas trop risqué. (Il va réussir à dormir là-bas?) Par contre,
si vous optez pour la côte ouest, je ne peux plus rien pour lui…
-
Ça serait bien qu'Abraham, Claire et Luciane lui rendent visite,
j'ai besoin de les retrouver eux aussi.
-
Enfin, (et c'est le plus important), je ne veux EN AUCUN CAS mais EN
AUCUN CAS qu'il arrive quelque chose de grave à un membre de la
famille Farkas et surtout qu'ils ne meurent JAMAIS.
Dé-brouil-lez-vous !!! Il faut que ce soit bien clair
entre nous, cher monsieur, je ne suis plus toute jeune maintenant et
s'il m'arrivait quelque chose vous en auriez lourd sur la conscience.
Et ma fille (future personnage de roman) ne manquerait pas de vous le
faire savoir, croyez-moi !
Allez,
je vous laisse monsieur Winckler, je vous ai assez embêté comme ça
et je vous remercie d'avoir eu la patience de me lire..
Vous
êtes une belle personne, monsieur Winckler, et vous écrivez de
belles histoires. Vous rendez les gens heureux et vous leur permettez
de faire de magnifiques rencontres.
Merci
monsieur Winckler.
MERCI.
Prenez
bien soin de vous.
PS :
ma fille veut bien tenter l'expérience mais elle a un peu la
trouille… Faudra que je la rassure… Enfin rien n'est fait !
Merci beaucoup, j'ai souri pendant toute la lecture du billet et ri à plusieurs reprises. Je vois que je dois bien me tenir, que l'avenir des Farkas/Délisse n'est plus tout à fait entre mes mains, et que faut que je trouve un traitement pour l'acné qui marche plus vite que ça !
RépondreSupprimerMerci beaucoup, je ne reçois pas souvent de lettres aussi enthousiastes et exubérantes que celles-là, comme vous l'avez postée je la fais circuler, c'est du bonbon pour moi. Merci. Encore merci. Et je vous promets que je ferai attention à tout ça... :-)
Excellent billet !
RépondreSupprimerJe n'ai jamais lu cet auteur malgré tout le bien que j'en entend. Je note, je note.
RépondreSupprimerAttention ! Je vais être jalouse :
RépondreSupprimerUne parce que JE SUIS FAN DE WINKLER, depuis la maladie de Sachs, c'est dire qu'il y a longtemps
Deux parce que vous écrivez très bien, j'ai adoré vos articles !