Éditions de l'Olivier
C’est mon premier Dubois :
je ne peux pas vous dire si c’est un cru faisant exception. En revanche, ce que je peux vous
dire, c’est que j’ai A-D-O-R-É. Je ne sais pas pourquoi, je m’attendais à
quelque chose de plus classique : quelle fantaisie, quel humour et surtout
quelle humanité ! J’ai ri, souri et même pleuré. Je suis FAN !
Pourquoi n’ai-je jamais lu un livre de cet auteur avant ? Mystère… C’est
comme les chaussettes uniques et les clefs qui disparaissent et que l’on
retrouve à l’endroit pile où l’on pensait les avoir posées… Mais je m’égare,
revenons à notre livre.
Le narrateur, Paul Katrakilis est
joueur professionnel de pelote basque au Jaï-alaï de Miami (parfois je me
demande où les auteurs vont chercher tout ça…). Sa passion ? Propulser des
balles à plus de 300 km/h
sur un immense fronton. De formation, il
est médecin, comme son arrière-grand-père, Spyridon, qui après avoir autopsié
le cadavre de Staline, a fui l’URSS avec une lamelle du cerveau de ce dernier
plongée dans 100 centilitres de formol ( !) et médecin comme son père,
Adrian Katrakilis qui, dès les premiers beaux jours, donnait ses consultations
en short, voire en slip et criait « strofinaccio »
à tue-tête.
Quant à sa mère, elle vécut
essentiellement collée à son jumeau Jules.
Tout ce petit monde se croisait
sans trop se parler dans la maison commune et surtout, ils se sont TOUS
suicidés.
Le narrateur considère qu’il a
vécu dans une famille de cinglés, qu’il ne leur ressemble en rien et qu’il ne
finira certainement pas comme eux, Dieu l’en préserve : « Enfant,
je grandis donc devant Spyridon qui marinait devant sa tranche de cervelet, un
père court vêtu vivant comme un célibataire, et une mère quasiment mariée à son
propre frère qui aimait dormir contre sa sœur et devant les litanies de la
télévision. Je ne savais pas ce que je faisais parmi ces gens-là et
visiblement, eux non plus. »
Il va rentrer en France pour les
obsèques du père et basta, il repartira bien vite.
Derrière certains de ces
personnages hautement rocambolesques, drôles à souhait, à la limite de la folie
et de l’absurde, se cachent des êtres fragiles, sensibles, extrêmement humains
qui m’ont bouleversée.
Si Dubois s’amuse à nous balader
avec un immense plaisir de conteur dans des histoires un peu folles, s’aventurant
dans des digressions et ouvrant par là-même cent mille romans possibles, cent
mille pistes qu’il exploitera peut-être plus tard (on imagine qu’il doit avoir
chez lui des tiroirs entiers remplis de débuts de romans), son propos demeure
grave : il est question de la perte, des liens familiaux, de ce dont on
hérite ou pas (qu’on le veuille ou non), il est question d’amour, d’amitié et
de solitude, de ce que sont les gens vraiment,
je veux dire, au-delà des apparences. C’est beau, sensible, tendre, plein
d’humour désespéré et profondément humain.
Un livre qui, sous ses apparences
de légèreté, touche au tragique de l’homme.
Un GRAND, GRAND coup de cœur…
C'était aussi mon premier Dubois et même si je suis un peu plus modérée dans ma critique ( pas tout à fait un coup de cœur )j'ai passé un très bon moment avec ce livre dont j'ai beaucoup aimé l'écriture, l'humour, la loufoquerie.Ce qui m'a moins plu ? Son côté un peu trop américain... Allez, on en lit un autre pour voir !?
RépondreSupprimerOui, oui, avec plaisir: j'ai hâte de découvrir par exemple "Une vie française". Tout le monde en dit le plus grand bien...
RépondreSupprimerComme je vous envie de ne pas avoir encore lu :
RépondreSupprimer- une vie française,
- vous plaisantez Monsieur Tanner (à tomber par terre de rire mais APRES avoir fini les travaux)
- le cas snejder
Comme ces trois titres me tentent ! Merci pour tous ces conseils !
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