Ah, les couvertures des éditions
Le Tripode… je crois que c’est une certaine Lola Duval qui a conçu la maquette…
Résultat ? Impossible de résister à cet iris bleu et jaune qui vous fixe.
L’hypnose commence, je tourne les premières pages. « - Rien que de très
normal, pour quelques secondes encore. » me prévient-on. Allez, j’y vais,
je me sens prête pour le voyage…
Phoenix, Arizona. Mikael Korta,
chercheur, travaille chez Biometrics « La
mesure de l’homme au service de
l’humanité », entreprise qui stocke une quantité impressionnante
d’empreintes génétiques. Passionné par sa mission et refusant se s’investir
dans une éventuelle vie de famille, Korta a pris soin d’accumuler dans son
propre sous-sol une certaine quantité de matériel électronique pour travailler tranquillement,
loin du regard soupçonneux de ses collègues et de sa direction, et profiter de
la nuit pour approfondir ses recherches car il dort peu.
En pénétrant dans son bureau, on
le découvre au téléphone avec une femme : April. De l’autre côté de l’Atlantique,
à Londres, la jeune scientifique se consacre, elle aussi, à la recherche. Elle
est inquiète : l’Etat risque de lui couper les subventions qu’elle
recevait, mettant fin par là même à ses travaux. Evidemment, elle envie un peu
cet homme qui dans sa société privée dispose de moyens impressionnants.
La conversation est brève mais l’on sent une certaine tension : il est question de tester des protocoles. Elle doute. Visiblement, elle n’apprécie pas ce chercheur qu’elle a rencontré lors de séminaires. « Une gigantesque intelligence scientifique mêlée à une perpétuelle mauvaise humeur. » Elle semble mal à l’aise. Il faut dire que leur découverte est de taille. S’il venait à Korta l’idée d’en faire un mauvais usage, les conséquences seraient dramatiques pour l’humanité. Elle a des craintes. On le sent. Elle repense à leur découverte : la théorie des calques.
Pour faire simple : prenez des feuilles de papier calque, sur chacune d’elles, dessinez une carte du monde et ajoutez entre une et quatre- vingt dix-neuf personnes, réparties de façon aléatoire. Replacez ces feuilles les unes sur les autres : voici l’humanité.
La conversation est brève mais l’on sent une certaine tension : il est question de tester des protocoles. Elle doute. Visiblement, elle n’apprécie pas ce chercheur qu’elle a rencontré lors de séminaires. « Une gigantesque intelligence scientifique mêlée à une perpétuelle mauvaise humeur. » Elle semble mal à l’aise. Il faut dire que leur découverte est de taille. S’il venait à Korta l’idée d’en faire un mauvais usage, les conséquences seraient dramatiques pour l’humanité. Elle a des craintes. On le sent. Elle repense à leur découverte : la théorie des calques.
Pour faire simple : prenez des feuilles de papier calque, sur chacune d’elles, dessinez une carte du monde et ajoutez entre une et quatre- vingt dix-neuf personnes, réparties de façon aléatoire. Replacez ces feuilles les unes sur les autres : voici l’humanité.
Or, Korta a compris qu’il était
possible d’isoler un calque, autrement dit, de mettre à l’écart un groupe
d’individus qui cesserait d’être superposé aux autres. Et alors, me
direz-vous ?
Et alors, ces gens vivraient
pendant exactement deux heures quarante-six minutes dans une autre réalité, un
autre espace-temps, coupés du reste de l’humanité. Et quand on a compris tout
ça et qu’on est un peu dérangé, la tentation est de vouloir isoler son propre
calque, celui sur lequel on apparaît et de faire disparaître petit à petit les
individus qui y figurent afin de devenir … le dernier homme.
Notre Korta se rend régulièrement
chez un psy, peut-être est-ce là ce qui va le sauver de cette entreprise
terrifiante, sauf que ce médecin ne peut s’empêcher de lécher les objets pour
s’assurer de leur réalité. « …psychose circulaire, avec des accès
maniaques qu’on pourrait presque qualifier de paraphrénie, mais attention :
au sens de Kraepelin. » Bref, on est mal barré avec lui ! A moins
que…
Que d’invention dans ce
livre ! Que d’inventions ! Franchement, le classer dans la catégorie
SF serait vraiment réducteur ! Il fait plutôt partie des OVNIS de chez
Tripode !
C’est à la fois un roman d’amour
(je n’en dirai pas plus !), un roman comique (ah ! les séances chez
le docteur Fichte, Ah ! Joshua, orthodontiste et historien de la dentition
à ses heures perdues qui vous apprendra que Staline avait les meilleurs
dentistes de l’URSS notamment le professeur Cressykov…). S’ajoute à cela le
théâtre de Shakespeare avec un Montesquiou jouant le personnage de Timon d’Athènes. Dans cette
pièce, le héros éponyme, aimé et aimant tant que les caisses du royaume sont
pleines, offre à ses amis un généreux banquet ; puis, ruiné, il découvre
avec horreur que seul l’intérêt motivait ses amis, ce qui le transforme en un
misanthrope de la pire espèce ne souhaitant qu’une seule chose :
« qu’advienne le chaos ».
Et avec cela, un peu de philo car
contrairement à ce que pensait Sartre, l’enfer, ce n’est pas forcément les
autres, loin de là !
N’oublions pas, cerise sur le
gâteau, le suspense qui nous retient de poser le livre avant de l’avoir
fini !
Inutile de vous dire que je me
suis vraiment bien amusée !
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